Fiche de présentation

JACCARD, Christian

né le avril 1939 à Fontenay-sous-Bois, Val-de-Marne, France, de nationalités suisse et française ; 1956-1959, Beaux-Arts de Bourges ; 1963, s'installe à Paris et devient l'assistant de Larionov*; 1964, graveur dans une imprimerie d'art ; 1976, enseigne à l'École d'art et d'architecture de Marseille ; 1981, Résidence au Brésil ; 1994, à la Villa Kujoyama, Japon

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Accompagnant les recherches du minimalisme* aux États-Unis et de Support/Surface* en France, il reste indépendant de toute mouvance, il partage la volonté d'explorer l'acte de peindre plutôt que le sujet de la peinture : les empreintes de traces d'animaux qu'enfant, il collectionne, le marquent. Il tend ses toiles hors châssis et scrute les fils eux-mêmes qui ont servi à la tisser, leur confrontant des cordages à double ou triple torsion, il les peint, les brûle et les applique sur la partie ou la toile voisine ; il interroge ainsi la capacité d'absorption de la bâche et l'imprégnation de peinture qu'elle exige pour révéler les formes qu'il lui a imposées, Couple toile-outil, (1973) et N° 57819, (1975, MNAM). Et cela se déroule déjà dans la mouvance rouge feu.
En 1974, l'outil devient pyrogène : au sein même de la matière, une mèche en combustion brûle la peinture ou le papier et les modifie, enregistre une trace, celle de l'entropie du feu, Toile écrue calcinée B 10, (1982-1983, FRAC Lorraine). Ce faisant, il personnalise un procédé adopté par Klein* en 1960, par Paalen* dans les années 1950. À la fin des années 1980, la combustion est devenue externe ; il la compare à des brûlis ou des écobuages. Sur des panneaux rouges sang de boeuf, des géométries noires isolées ou répétitivement symétriques, ovale, croix, carré sont attaquées au brûleur qui produit une cicatrice de la matière avec des bourrelets et des aspérités. Le noir de fumée est déposé le long des lésions et s'épand en dégradé sur le fond monocrome comme un rideau de scène, (2000) une progression de moisissure, un graphique de bourse ou l'évocation d'une chaîne de sommets, (2001), après être devenu figuratif de  la lune dans la nuit, Minuit/Minuit, (1997, MNAM), 
Lorsque lui est livrée une chapelle bretonne, (ou d'autres lieux), il dépose sur les murs intérieurs blancs, des traces fuligineuses à égale distance et habille l'édifice de l'hermine des armes de Bretagne, (2006, 2010). Illustration de ses tableaux éphémères.
Son Concept supranodal, (1988, 2010), consiste recouvrir de boucles blanches des photographies de sorte que le maillage tende à capturer le sujet, Photodessins, (1999), ou s'emparant d'objets du quotidien chaise, lampadaires, coraux, etc, à le revêtir de noeuds de coton ou de cordes d'acrylique blanche, les métamorphosant en formes bourgeonnantes, Extinction du récif, (2010) aux 130 éléments.





 

Expositions : 1962, Cabinet des estampes, Genève, (P) ; 1963, Valentine Descombes, Paris, (P) ; 1973, I.C.A, Londres, (P) ; 1991, Louis Carré, Paris, (P) ; 1998, Art Gall. Fukuoka ; 2011,  Marie Cini, Paris, et itinérante, Kerguéhennec, Villa Tamaris, galerie de l'Arsenal, Soissons et Espace d'art contemporain, Colmar, (P).

Rétrospective : 1985, Centre d'art, Corbeil-Essonne ; 2004, Vieille Charité, Marseille.