Fiche de présentation

GYSIN, Brion
né le 19 janvier 1916 au Royaume-Uni ; père suisse et mère canadienne ; 1930-1939, vit à Paris, fréquente à la Sorbonne et les surréalistes* dont il est exclu; 1940, gagne les États-Unis ; 1943-1945, mobilisé aux armées américaines et canadiennes, s'initie au japonais et à la calligraphie ; 1946, naturalisé Américain ; 1950-1960, vit à Tanger avec l'écrivain Paul Bowles ; 1960-1973, y retourne fréquemment; 1973, s'installe définitivement à Paris; 1985, lègue son atelier au musée d'Art moderne de la ville, Paris ; 1986, meurt le 13 juillet à Paris. On le donne pour l'inventeur du mot sampling*.
Type(s) : Artiste
Technique(s) :
Plasticien
Présentation : Artiste transversal s'il en est, mêlé à la Beat Generation américaine, révélateur de la musique de la Jajouka ; l'un des créateurs de la poésie sonore - celle de l'ère des ordinateurs -,photographe, écrivain et plasticien. Cette dernière activité se situe autour de trois pôles : la sculpture et il crée dans les années 1950, les Dreamachines, cylindres en noir et blanc relevant de l'art optique, tournant à toute vitesse et transmettant au cerveau des pulsations lumineuses qui mettent dans un état quasi hypnotique. La peinture, dans la lignée calligraphique de l'école de Seattle*. Les collages dits " cut-ups ", enfin, mêlant images, dessins, textes troqués, photos, etc, The Thir Mind, (ca.1965, LACMA). De 1958 à 1962, ses séries de toiles où l'on voit les écritures sinisantes et aussi arabisantes se détacher sur des fonds plusieurs fois travaillés rappellent Tobey*. À ceci près que le motif est moins menu et que la couleur tendre, sables, ocres, bleus et verts eau, traite signes et champs en camaïeu. Quelques toiles de 1958, évoquent le désert dans un impressionnisme abstrait*; quel lieu mieux que le désert peut-il prêter à abstraction? Très tôt, dès 1940, il s'intéresse aux oeuvres mécaniques et commence par la décalcomanie. Les empreintes colorées de films, les plans de Rome, servent à appliquer la couleur et à donner des compositions qui se réclament de la forme liée à leur instrument d'application, leur pochoir (1961). Meet Café, (1966), composition grise frappée de textes publicitaires. Lescut-ups sont des bandes d'imprimés ou de photos, découpées verticalement et redistribuées (plus) ou moins arbitrairement. Third Mind, (1976), fait exploser en colonnes de carrés, des photos, des textes et des blancs. Notre-Dame, (1974), partant du même principe, enchâsse la cathédrale dans des carrés organisés en gratte-ciel et s'approche de Vieira da Silva*. La simple juxtaposition de films Kodacolor, fournit de Beaubourg une mosaïque d'images, (1974, 1977). Surréaliste, il commet un crime de lèse-majesté, en voulant exposer une Tête de veau, (1937) dont les traits rappelaient André Breton*.
Expositions : 1962, L'objet, Musée des arts décoratifs, Paris, (G) ; 1986, Samy Kinge, Paris, (P) ; 1993, 2011, gal. de France, (P).
Rétrospective : 1993, Espace Électra, Paris.
Musées : Musée d'Art moderne de la ville, Paris, 22 peintures, 151 dessins, 203 photos, 54 estampes.