Fiche de présentation

FILLIOU, Robert

né le 17 janvier 1926 à Sauve, Gard, France ; 1943-1945, participe à la résistance ; 1946, part pour les États-Unis à la recherche de son père ; 1951, diplômé en économie de l'université de Californie ; obtient comme seconde nationalité, l'américaine ; 1951-1954, mission économique pour l'ONU en Extrême-Orient et au Danemark ; 1954, fuit le McCathysme et s'installe en Egypte ; 1959, rentré à Paris, rencontre Spoerri* et, décidé à vivre en dehors des circuits commerciaux, est soutenu par des artistes " arrivés ", ce qui lui permet de dire qu'il est " l'artiste des artistes "; adhère à Fluxus*; 1966-1968, tient, avec George Brecht*, la boutique La Cédille qui sourit  à Villefranche-sur-Mer ; 1984, se retire dans un monastère tibétain en Dordogne ; 1987, meurt d'un cancer, le 2 décembre, à Peyzac-le-Moustier .

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Il est à l'origine des notions de " Création permanente " - tout moment de la vie de quiconque en fait partie -, du " Principe d'équivalence " - abolissant la hiérarchie esthétique entre les choses- et du " Territoire de la République Géniale " - que la recherche ne soit pas le privilège de ceux qui savent, mais de ceux qui ne savent pas. Ses actions* se situent dans la mouvance de Fluxus, ses réalisations dans un conceptualisme* influencé par la philosophie zen, à base de matériaux pauvres, comme ces trois déchets de papier soigneusement rangés sur un carton ondulé, The Last Time I Felt Sad, (1970, MAMS), ou 33 encadrements identiques renfermant 33 empreintes digitales différentes, accompagnées du dessin ébauché de leur propriétaire imaginaire, Un monde de fausses empreintes digitales,   (1974, FNAC) ou Principe d'équivalence, bien fait, mal fait, pas fait, (1965, MNAM), panneaux de bois muraux assemblés par des crochets, dotés de petites boîtes dans lesquelles apparaissent des textiles rouges, ou encore cette lame électrique dont le circuit est branché dans une bouteille d'eau en plastique, Daily Miracle, Daily Void, (1983, MCM). (1977), boîtes contenant un coton poussiéreux résultant d'un passage sur un Ernst*, un Tanguy* un Bombois* et un Champaigne. Il crée, ou on crée après lui, de nombreux multiples, spécifiant "multiple à exemplaire unique". L'Atelier des Eyzies, (1970-1982, MBAS) (re)constitué (?) laisse apercevoir un intérieur au rangement impeccable d'objtees qui, pour être sériels, n'apparaissent pas d'une utilité évidente. Il conçoit le Poïpoïdrome, (1963), lieu idéal pour une " relation fonctionnelle entre la réflexion, l'action et la communication ", bâtiment de 24 x 24 m, composé de 4 salles ; chaque fois qu'il est montré en tant qu'oeuvre, il subit des adaptations au lieu, celui du palais des Beaux-Arts de Bruxelles, en 1975, diffère de celui du FRAC Champagne- Ardenne de 2000 ; une tour de bois et des bancs circulaires en sont les éléments permanents. Il sait être simplement loufoque, avec La Joconde est dans l'escalier, (1969, MAMSt), un seau, une serpillière, un balai et le titre en pancarte. Eins, Un, One, (1984, MAMCO), 5000 dés de couleurs primaires, s'épandent au sol. Son travail emploie des moyens modestes, puisque pour lui, c'est le matériau qui donne l'idée et non l'inverse. Vidéaste*, il réalise Grâce à Fournier, (1977), qui décline les 4 pommes déterminantes pour l'humanité, de celle d'Ève à celle des " pommistes " dans le phalanstère. Ou encore Infraduction, (1979), où un Kantor et un Cantsin, côte à côte, changent sans cesse d'identité en changeant de masque. Poésie du bricolage dans une sorte d'art brut* cérébral.

Expositions : 1960, Action* à Paris;  1962, Fluxus, Wiesbaden ; 1976,John Gibson, New York ; 1988, 1993, Crousel-Robelin-Bama, Paris, (P) ; 1998, 2006, Nelson, Paris, (P) ; 1998, Robert Miller, New York, (P) ; 2008, Traces du sacré, Centre Pompidou, Paris, (G) ; 2012, Le Plateau, Paris, (G).

Rétrospective : 2000, FRAC Champagne-Ardenne; 2003, itinérante, musée d'art moderne, Villeneuve-d'Ascq, Lille ; Musée d'art contemporain, Barcelone ; Kunstpalast, Düsseldorf.