Fiche de présentation

DURHAM, Jimmie

né en 1940 à Washington, Arkansas, États-Unis d'Amérique du peuple Cheroke ; 1968-1973, Arts visuels de Genève; écrivain; 1970-1980, militant de la cause indienne; 1973-1980, membre de l'American Indian Movement; 1980, se consacre exclusivement à la pratique artistique; 1981-1983, dirige la Foundation for the Community Artists, New York ; 1987-1994, vit au Mexique ; 1994, s'installe à Bruxelles.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Il conteste l'européano-centrisme de l'art, dogmatisant sur l'authenticité des primitifs. Auteur d'installations*, avec des vitrines de Souvenirs et de Légendes familales, (1983), à Karl Marx & Alexander von Humboldt Tour the Americas, (1990), vitrine également, rassemblant devises, cartes postales, objets en or, etc. Il se moule dans la dérision qui va de Duchamp* à Broodthaers* en passant par Magritte* auquel il fait explicitement référence avec Pipes, (1993), le mot étant employé dans les multiples sens qu'il a en anglais. Seuls diffèrent les matériaux, qui sont rebuts en assemblages bricolés : taches de sang, bouts de bois, ficelles et tout le répertoire occidental qu'il fuit. Il en constitue des statues assises, grandeur nature, dépenaillées et dont le corps est réduit à une ossature de matériaux raides, Cortez, (1991, SMAK) ou Malinche, (1988, ibid.). Il évoque l'architecture, Architecture, Paradigm for an Arch, (1994, FRAC Champagne-Ardenne), en traçant au sol un demi-cercle d'éléments pauvres, évocateur de colonne, de pierres taillées, etc. Son Bâton marque le centre du monde à Reims, (1996, ibid.), simple bâton posé contre le mur, dépouillé de son écorce, auquel pend un miroir de poche. Quant à Teeths, (1996, ibid.), il aligne sur un bois pliable, grâce à une charnière, trois sortes de dents, baleine, humaine et silex. Il refuse de faire un art qui soit beau, puisqu'on le classe parmi les sauvages. Des totems humains frustes le rapprochent de l'art brut*, (2007). Il pratique les aruspices sur un chêne abattu à Strasbourg et met en évidence non seulement sa peau avec les déclarations d'amour gravées mais surtout, le débitant en planches trapues et épaisses, ses entrailles dans lesquelles on retrouve la trace des balles de combats, les sillons d'insectes, accompagnés de mentions indicatives 'Labyrinthe', (2007). Une pierre écrasant un avion de tourisme, Encore tranquilité, (2008), ou la vengeance de la nature sur la société de vitesse.Et l'opposition des civilisations Perogentico, (2009, MNAM), trois pièces d'o bsidienne taillée de ses mains face à leur moulage dans un bain argenté.

Expositions : 1992, Beaux-Arts d'Anvers, (G) ; 1994, Micheline Szwajcer, Anvers, (P ); 1995, La Ferme du Buisson, Noisiel, (G) ; 2007, atelier Calder, Saché, (P) ; 2004, Documenta de Cassel, et Biennale de Sydney ; 2005, Biennale de Venise ; 2007, Michel Rein, Paris, (P) ; 2009, ARC, Paris, (P).