Fiche de présentation

ABDESSEMED, Adel

né en 1971 à Constantine, Algérie, d'origine berbère ; 1990-1994, Beaux-arts de Batna, Kabylie ; 1990-1994, d'Alger ; 1994, forcé par les islamistes à quitter l'Algérie après l'assassinat du directeur des Beaux-arts d'Alger ; 1994-1998, diplômé des Beaux-Arts, Lyon ;  2000-2001, Résidence au P.S.1,  New York ; 2001, quitte après l'attentat du 11 septembre par suite de l'anti-arabisme grandissant ; 2002-2004, vit à Berlin ; 2005-2008, à Paris ; 2008, enseigne au MIT de Boston ; 2010, vit à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Ses débuts d'étudiant le porte à la peinture non-figurative.
Videaste*
Un Joueur de flûte, (1996), inspiré par celui de Manet, nu, dépouillé de tous ses artifices, ou de Schnell, (2005), filmé par camera projetée d'un avion sur Berlin, prouesse illisible, pour les non-avertis. Chrysalide, ça tient à 3 fils, (1999) : une femme apparaît, moulée de noir, les yeux exceptés, allusive au statut dans certains pays de l'Islam ; l'artiste s'approche, saisi le bout du fil noir et tire dessus comme sur l'extrémité d'une pelote de laine, et la femme se retrouve nue. son érotomanie se poursuit, Real Time, (2003), une demi douzaine de couples font l'amour, la masturbation à peine déguisée ; Lise, (2011), une femme nue allaite un porcelet.
Plus poétique, une feuille est prise dans un bocal d'eau tourbillonnante, Double Fond et Julie, (2000). Also sprach Allah, (2008), écrire ces mots au plafond par envoi de l'artiste dans un drap tendu par des comparses;Le photographe montre, en projection, une diapositive d'amateur, Une image que j'aime, (2000), ses parents, vus de dos dans une rue de Tunis.
Il crée le scandale  avec Oui, (2000), étoile en cannabis. Mappemonde, (2012), puzzle des pays à leurs couleurs nationales.
Dessinateur, il aligne 115 papiers portant au feutre de couleur, les bords d'une silhouette féminine, de la station debout à celle de la prière, Les Douleurs de ma mère, (2005). Il transporte dans les rues de Paris, lions, sangliers, boas et les photographie comme s'ils étaient là le plus normalement du monde, (2006) ; Mes amis, (2005, VP), vus de dos, un jeune étreint un squelette et déambule sur un trottoir.
Sculpteur,
Il exhibe des cubes à moitié remplis de papier bleu, portant deux petits bateaux de papier journal plié, Ocean View, (2005).  
Il érige nombre de mèches de perceuse, de taille humaine à sa moitié, pièces de marbre noir poli, sortes de totems agressifs, Pluie noire, (2005), mécaniques luxueux se rapportant aux érotiques en bois de Louise Bourgeois*. Il allonge un squelette humain, en envol, sortant d'un engrenage, sur 17 m. de long, Il plaque au mur neuf cercles d'acier barbelé, Wall Drawing, (2006) qui sont comme autant d'énormes couronnes d'épines. Enfin, Habibi, (2003, Mamco), squelette dans une carlingue et Bourek, (2005), compressions d'avion. Telle mère et tel fils, (2008, MNAM), enlacement de deux jets, têtes et queue empruntés à la réalité, reliés par une carlingue de toile. Tout cela est sous-tendu par une condamnation de la violence dont une carrosserie de voiture calcinée en terre-cuite à échelle 1/1, est le meilleur témoin, Practice Zero Tolerance, (2006, Frac Ile-de-France). Il s'inspire du Christ du triptyque d'Issenheim  pour le paraphraser quatre fois en fil de fer tissé à claire voie, à la même échelle que la peinture, Décor, (2012, FPV.). Sur 5m. de haut, Coup de tête, (2012), pérennisation du coup de la vedette française du football, Zinedine Zidane, pour répondre à une injure lors de la finale de la coupe du monde 1996. imagination pour paraphrase,  Le Joueur de flûte, renvoie à Manet, Décor à Grunewald, et Bourek à César, Mappemonde à Aligheri e Boeti, Also Sprach Allah, à Goya*, Wall Drawings à Sol Lewitt, etc.
Soudés sur hachoir, par leur extrémité, un bouquet de machettes et de sabres s'évase soixante fois, L'Age d'or, (2013, Arab Museum, Doha). et des lames de cutter servent à figurer un égorgement comme il s'en passe dans l'Etat Islamique Arabe, Solo, (2014).

Expositions : 1987, Constantine ; 1999, UR, Paris, et biennale des jeunes créateurs, Rome, (G) ; 2000, Rectangle, Lyon, et Paris pour escale, Musée d'art moderne de la ville, Paris, (G) ; 2003, Musée Mori, Tokyo, (P) ; 2004, Musée d'art moderne et contemporain, Genève, (P) ; 2006, Le Plateau, Paris, (P) ; 2007, Biennales de Sao Paulo et d'Istanbul ; 2008, David Zwirner, New York ; PS1, New York ; Le Magasin, Grenoble, (P) : 2012, Centre Pompidou, Paris, (P) ; 2014, Yvon Lambert;, Paris, (P).

Citation(s) : Il a dit :
- Toutes mes oeuvres parlent de la trahison.

Bibliographie(s) : Pier Luigi Tazzi, Catalogue raisonné, Steidl, Londres, 2013