Fiche de présentation

MEESE, Jonathan

né en 1970 à Tokyo, Japon ; nationalité allemande ;  1995-1998, Beaux-Arts, Hambourg ; vit à Hambourg.
signature : J.M. quand il trouve la place.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Optant pour la Bad Painting* plus que pour le néofauvisme*, il surcharge ses grandes toiles de sujets, donnant à ses figures un pénis aussi long qu'un bras et couvrant ses portraits d'huiles jusqu'à les modeler dans un style proche du Szymkowycz* des années 1975, revus par barbes et chevelures noires, épaisses, façon beatniks. Il adule  Balthus* - pourtant aux antipodes de sa manière -, et l'introduit dans ses tableaux, de face ou de profil, sous le nom de Balthys, et Orange mécanique, glissant dans nombre de titres le nom usurpé de son héros, DeLarge. Il rend hommage à Beuys* (2001), par une peinture fouillis, toute en longueur au centre de laquelle trône son dédicataire. Le plus remarquable de ses travaux est sans doute Le Moine, (2001), qui reprend la construction iconographique des XVIIe italien ou espagnol, traitée par le pinceau que l'on a dit. Il dépasse l'expressionnisme pour une informalité sexuée dans une toile déconstruite, pleine de noirs, de pourpres et de vieux rose, Sans titre, (2005, MNAM). Il s'approprie une toile d'un peintre d'histoire, Ludwig Braun, (1836-1916), Napoléon fuyant Leipzig, et l'entoure de deux bandes horizontales, murs d'affiches, de photos de vedettes, de graffiti, dont, en lettres de sang, REDRUM, repris au film de Kubrick,  palindrome de Murder, The Propaganda God Napoleon Delarge, (2004, LP). Des toiles sont à ce pont complexes faites de formes approximatives, d'inscriptions, de mélanges de couleurs qu'elles s'apparentent à des panneaux graffés* (2002, 2010), durant qu'elles s'aèrent et s'éclaircissent de palette,  Il entre dans le tohubohu de la peinture, rôdant autour du Funk ou du Junk Art*, crachant sur la toile couleurs à dominante jaune et rouge, bavures, collages de photos ou d'objets, inscriptions, Melle Babyface, ne connait que 12 hommes, (2006) ; ses dessins servent d'esquisse pour ses performances. Il peint aussi des bustes de profils, noir sur blanc, de personnages inquiétants, Colonel Tiberius, ou Dr Gallaby, (2000), d'un expressionnisme* d'informalité brutale aux couleurs sanglantes, (2007), Klingsor, (2014). Il interprète la trilogie wagnérienne, assimilée au nazisme, (2015)
Sculpteur, Soldier of Fortune, (2003, Saat). Il transfère ses créations brouillonnes en trois dimensions, emprisonant dans du mastic de petits objets, les exposant en boîte ou sur brique industrielle, (2010).  D'autres oeuvres s'échelonnant entre 2000 et 2006, sont modelés pour le bronze, vert, dans des formes tout en bosses et en fosses, comme le fait Kristian von Hornsleth* après Daumier, puisque ses titres font référence à des portraits, Dr No, (2006), Il est aussi photographe, décorateur de théâtre, performeur* et installationniste*; c'est d'ailleurs avec ceci qu'il se fait connaître à la biennale de Berlin, en 1998, dans un désordre infantilement anarchique d'une chambre d'adolescent, comme un écho aux Merzbau de Schwitters.

Expositions : 1997, Kunstverein, Kehding, (P) ; 1999, PS.1, New York, (G) ; 2001, Leo Koening, New York, (P), et Espace Ricard, Paris, (G) ; 2003, 2015, Daniel Templon, Paris, (P).

Rétrospective : 2006, Deichtorhallen, Hambourg.