Fiche de présentation

FRANÇOIS, André ( André Farkas, dit )

né le 9 novembre 1915 à Timisoara, Roumanie, alors Hongrie ; 1931, Beaux-Arts, Budapest ; travaille dans un cirque familial ; 1934, arrive en France ; 1934-1936, élève de Cassandre*; publicitaire ; 1939, naturalisé français ; 1939-1945, se réfugie à Marseille et en Savoie ; 1954, s'installe à Grisy-les-Plâtres, Val d'Oise ; 1960, se consacre à la peinture et à la sculpture peinte ; 1972, Grand prix national des arts graphiques ; publie dans la presse internationale ; 2002, son atelier est détruit par un incendie, la nuit du 7 au 8 décembre et l'oeuvre qu'il répugnait à vendre, disparait; n'en demeurent que de rares photos en couleur et un film tourné par Sarah Moon*; 2003, sa fécondité est telle que, se remettant au travail, il produit de quoi alimenter une exposition, un an plus tard ; 2005, meurt le 11 avril à Grisy-les-Plâtres, Val-d'Oise.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Esprit caustique repris par Searle*, il est célèbre par ses affiches qui traitent au second degré, le produit à vanter, ne l'abordant jamais lui-même, préférant jouer sur les mots. Il recourt beaucoup à la gent animale, comme à deux chevaux pour la 2CV de Citroën, souvenir de son premier métier, ou à des têtes de moutons portant lunettes pour le magazine Le Nouvel Observateur, (1972). Ses publicités restent dans les mémoires et des dessins humoristiques ironiquement cruels à la presse internationale. Il refuse de soumettre au client le choix entre des esquisses préparatoires mais lui envoie le dessin qu'il estime le meilleur. Peintre, il n'hésite pas à ajouter à ses compositions toujours figuratives, marquées par un brin de surréalisme*, des objets, placés, avec le graphisme peint en caisson. Un coquillage sert de cache-sexe, une plume se glisse dans celles représentées, de Léda et le cygne. Il travaille par accumulation, un petit paysage du coin de son jardin, se terminant par un Autoportrait, (2004) de 2,50 m. de large. En 1949, il illustre son premier livre pour enfants, Little Boy Brown. Peintre de l'imaginaire, s'alimentant de rêves et de cauchemars, il introduit le bonheur dans la vie des monstres et les inconscients freudiens. Il est surtout réputé comme affichiste international, pratiquant l'ellipse figurative, recourant souvent au monde animal, pratiquant le second degré, cette chaussette emmanchée d'un heaume, avec la devise Le Chevalier Stemm Nylon, sans reprise et sans reproche, (1974) ou Chat-parque, (1980), corps de chat à face d'horloge, tricotant sans fin de petits chats ; ses dessins humoristiques pour la presse sont ironiquement cruels. Mais il est aussi un paysagiste classique, Vers St Cyr, (2003). Graveur de tondos, dans un tournoiement orphique* avec des réminiscences chagalliennes* ou constructivistes*, La Loterie, (1979). Et encore artisan de boites surréalisantes par rapprochement de dessins et d'objets, La Mèche, (2003), un dessin très fin de femme à cheveux mi-longs dont concrétisés par bois incurvé.

Expositions : 2008, Institut culturel roumain, Paris, (P).

Rétrospective : 1986, Musée d'art moderne de la ville, Paris ; 2003, Bibliothèque Forney, Paris ;  2004, L'Epreuve du feu, Centre Pompidou, Paris.

Citation(s) : Il a dit :
- J'aime les mots et les objets qui se transforment, les calembours visuels.
On a dit :
- It might be argued that François deliberately places himself at a disadvantage by eschewing the sensitive line in favour of the harsch scratch ; that he brushes aside popular sympathy by erecting round his work a barrier of barbs. But this crude line concealsa delicate lance which can be either lethal or deflating... I remember a time in Francois search for that rough line when he systematically robbed every post-office pen, over a wide area of Paris, of its traditionally unusable nib.   (Ronald Searle).