Fiche de présentation

RUTAULT, Claude

né le 25 octobre 1941 à Trois-Moutiers, Vienne, France; sciences politiques et droit; 1973, entre en art ; vit à Vaucresson, Hauts-de-Seine.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Conceptualiste*, il oeuvre en philosophant sur la distance entre réalité et fiction. L'opposition entre le matériel d'un artiste peintre et son exposition l'amène à définir, en 1973, son postulat, appelé "définition/méthode" : une toile sur un mur, peints l'une et l'autre, de la même couleur, Toiles à l'unité, (1973, MNAM). Soit que la toile soit de la couleur du mur, soit que le mur soit de la couleur de la toile, Bep, Définition/Méthode (1973, MAMStE), soit que les deux soient revêtus de la même couleur, Maxima 1, Définition/Méthode, (1979), toiles - au minimum 2 -, couvrant le mur de même couleur à condition que la partie découverte soit plus petite que la partie couverte". Tant que la toile est accrochée, elle est oeuvre d'art; une fois décrochée, elle devient matériel. Un espace au MNAM, à Paris, lui est consacré, vert pomme. La toile est peinte, elle est montrée, elle est donc oeuvre d'art... ou dénonciation, Diptyque, (s. d., av. 1983, MAMVP). Lorsque le motif se confond avec le mur, on en arrive à se demander si telle aspérité régulière de ce dernier est création de l'artiste ou de l'architecte. Depuis 1977, il montre des toiles brutes, non peintes. (Knoebel* reprend le procédé en 1985.) Il les empile et c'est l'allégorie de la collection, "qui s'arrête, soit à la mort de l'artiste, soit à l'achat d'une série dont les toiles sont de grandeur progressive". Il est aussi minimaliste* avec des toiles monochromes, Sans titre, (1979, EAC), d'un gris métallisé uniforme, avec deux paravents, face à face, l'un grège, l'autre blanc, ou tous deux bleus, Définition-méthode associée n°195, (2002, VP)., le titre signifiant que l'oeuvre ne peut être montrée qu'en respectant les règles de présentation du créateur. Dans le domaine des interventions*, il propose d'échanger des toiles de collectionneur contre ses toiles brutes, à condition que les formats soient équivalents; ou la requête faite à l'acheteur-spectateur de peindre lui-même la toile de la couleur du mur sur laquelle elle est accrochée : c'est, depuis 1993, "l'exposition/méthode". Maria Eichhorn* exploite la même veine. Installationniste*, enfin, il surprend en investissant un espace avec des toiles servant de plateau à des tréteaux (1998). Il est aussi photographe, captant la réalité, en reflets, dans les lissés de Brancusi* (2002).

Expositions : 1974, gal. 22, Paris ; 1992, Centre Pompidou ; 2002, Jean Brolly Paris, (P) ; 2007, 2009, Marion Meyer, Paris, (P).

Lieux publics : vitraux, église de Saint Prim, Isère.