Fiche de présentation

OITICICA, Hélio

né le 26 juillet 1937 à Rio de Janeiro, Brésil, d'une famille bourgeoise anarchiste ; 1954, commence à étudier la peinture au musée d'Art moderne de Rio de Janeiro ; assistant de son père, entomologiste ; 1964, télégraphiste ; vit en favela ; 1970-1978, séjourne à New York grâce à une bourse Guggenheim ; 1980, meurt le 22 mars à Rio d'une attaque cérébrale.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : "L'oeuvre d'Hélio est à peine l'oeuvre d'Hélio." Sans doute l'essayiste Haroldo de Campo a-t-il raison, car, dans toutes les directions empruntées, il s'avère un adaptateur des novateurs qui l'ont précédé. Mais il exerce des talents multiples, écrit, chante, danse, cinématographie, théorise, bref communique parfaitement et cela suffit à le distinguer. Sans titre, (1955), ajuste un premier plan de rectangle bleus devant un second pan de carrés porteurs chacun d'un cercle. Avec Les Métaschémas, de 1957 et 1958, il donne une abstraction* géométrique relativement personnelle. Il décline les rectangles en les présentant juxtaposés en équilibre instable sur le blanc, et lorsqu'ils sont de la même couleur que le fond, ils s'en distinguent par leur bordure. En 1959, il peint des monochromes aux formes géométriques, se détachant sur la blancheur du mur, comme Kelly* en fait depuis quatre ans, Spatial Relief, (1959, 1970).  Lorsqu'il les assemble, en labyrinthe pendant du plafond, il innove. Il appelle cela Pénétrable, (1960-1969) et lorsqu'il s'agit d'un panneau simple, Relief néoconcret, il reprend le mot de Van Doesburg* daté 1930. Lorsqu'il les superpose obtenant l'effet de pliure comme des cocottes de papier, il innove encore. Dans le même esprit, les maquettes d'environnements* (1971-1977). C'est sa veine "classique". Par ailleurs, la veine baroque; il est à l'écoute de Duchamp* et de ses ready-made*. Ce sont des Boîte-bolide, et Verre-bolide, (1964). Comme il vient des monochromes, il imagine présenter la couleur brute, en poudre, dans des boîtes ou des bocaux. On n'est pas loin du conceptualisme*, et des environnements faits de toiles de tentes ou d'autres matériaux frustes dans lesquels on peut se faufiler, Eden, (1969), sur plage de sable fin. Puis des interventions* rendues originales par les Parangolés, (1964-1972), ces capes multicolores qu'il fait porter par des danseurs ou qu'il pend statistiquement sur des cordes à linge ou demeurant tristement banales comme le déplacement de terre. Des fragments de construction grandeur nature, renouent avec ses travaux antérieurs, des années 1970, Pénétrables, (1979).  Le 17 octobre 2009, un incendie détruit 90% de l'oeuvre, soit un millier de pièces, estimées à 200 millions d'euros.

Expositions : 1955, Musée d'Art moderne, Rio de Janeiro ; 1960, Konkrete Kunst, Zurich, (G) ; 1966, G4, Rio, (P) ; 1967, Biennale de Paris ; 2007, Museum of Fine Arts, Houston et Tate Modern, Londres, (P) ; 2011, A Rua, Mukha et 2011, Art in Brasil, Bozart, Bruxelles, (G). (G).

Rétrospective : 1969, Whitechapel Art Gallery, Londres ; 1992, Jeu de Paume, Paris.