Fiche de présentation

LÉVÊQUE, Claude

né en 1953 à Nevers, Nièvre, France ; certificat professionnel de menuiserie ; 1970-1977, Beaux-arts, Bourges ; 1978-1982, étalagiste ; 1984, enseigne à l'école d'architecture de Paris-Villemin ; vit à Montreuil-sous-Bois, Seine-Saint-Denis et  Pèteloup, Nièvre.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Son premier espace, Grand Hôtel, (1982), installe* des photos de corps dans des situations violentes, encadrées de moulures dorées, sur velours noir ornées d'un bouquet de roses. Inspiré par Duchamp*, La Peur du vide, (1987, FNAC), une roue de vélo nantie d'ampoules de couleurs tourne sous le rayon d'une lampe torche. Pour exprimer la cruauté de la civilisation contemporaine, il couvre de longs couloirs d'un grimage au maillage serré, de têtes, avec çà et là des chemises abandonnées, pour déboucher sur des agrès, symboles de torture, et un endroit éclairé artificiellement dans lequel résonne un rire dément, My Way, (1996). Poursuivant sa trace de nyctalope, il crée un autre couloir de velours noir opaque, dans lequel les visiteurs se frôlent, faute de se voir, avec une musique genre classique pour assurer d'être dans un monde où l'ouïe perçoit encore, à défaut des yeux, (2001). Univers carcéral ou de banlieue, fût-ce au travers d'un apologue Sans titre, (1996), haute cage où sont enfermées des ceintures noires, serpents frissonnant au gré d'un ventilateur. Une cabane faite des capots de voitures abrite un lustre de Venise, (2007). Univers policier lorsqu'il projette sur les barreaux argentés d'un mur blanc de cellule la lumière intermittente d'une lampe recréant l'atmosphère d'un interrogatoire avec effet destructeur pour les yeux. Il plonge un appartement parisien dans une atmosphère nocturne, à l'aide de papiers peints collés en bosses, de lampes ultraviolettes, Les Lumières de la ville, (1998), alors qu'au-dehors, il fait jour mais paraît faire nuit. L'engagement le cède à la gratuité, lorsque dans des espaces articulés, il crée une atmosphère chaque fois différente, glauque ou glaciale, à l'aide de lumières alternatives, de moulins ou de plafonds de films de plastique, (1998). Il élabore un univers désolé, celui de nos années et de nos dérives, Strangers in the Night, (2000), auxquels il mêle des moutons et c'est l'allégorie du film de l'inauguration de l'exposition même où il est projeté.
Il rédige en néon mural, Goût à rien, (2003), ou en écriture tremblée, En finir avec le monde irréel, (2006, MAMVP). Dans le noir, cinq "tours" en tissu dans lesquelles ont été découpées des ouvertures, flottent au souffle d'un ventilateur, Datapanik, (2004, Val). Spectaculaire, Le Grand Sommeil, (2006, Val), 36 lits d'internat, inversés pieds au plafond, gardant encore sur leur barreaux des boules, les autres ayant chu dans des hémisphères au sol, le tout éclairé par la lumière noire. En néon bleu, d'un graphisme tremblé, Amertume, (2005, Val), ou Nous irons jusqu'au bout, (2012). La condamnation des méthodes d'enfermement, inspiré de Surveiller et punir, de Michel Foucault, se traduit par une maquette à taille humaine de barreaux de prison, espace central et couloirs latéraux,, bruit de moteur, murs pailletés et drapeaux noirs, Le Grand Soir, (2009). Il aligne treize stations verticales de plastique olive thermoformé, dans lesquels il y a trace de ses doigts repliés, (2007). Il accouple des objets identiques doublés et devenus inutilisables, trottinettes ou déambulatoires pour impotent, (2007). Un Bateau béta, (2010), semblable aux papiers pliés des écoliers, de 8m. de long, tournoie au son de Malher.
Photographe, il participe au sauvetage du patrimoine industriel d'Uckange, Moselle et prend U4', (2005), le seul rescapé, illuminé la nuit, de rouge et pour sa cage de sommet, de jaune. Il le reproduit en trois dimensions, avec belvédère pour qu'on puisse regarder cette cathédrale, de nuit, sous tous ses angles, Tous les soleils, (2007). ll ne se promène jamais sans un une caméra et prend, au gré de ses déambulation les images insolites qu'il croise, Un instant de rêve, (2013), baraque foraine portant cette enseigne, mais fermée.

Expositions : 1982, Biennale de Paris ; 1984, Éric Fabre, Paris, (P) ; 1987, institut français, Édimbourg, (P) ; 1996, Musée d'art moderne de la ville, Paris, (P) ; 2001, New York et Chicago, (P) ;  2008, Kammel Menour, Paris, (P) ; 2009, Biennale de Venise ; 2010, Centre d'art contemporain, Sèrte, (P) ; 2013, Maison européenne de la photographie, Paris, (P).

Lieux publics : 2008, mise en scène nocturne du haut-fourneau d'Uckange,Moselle.

Site internet : http://www.claudeleveque.com