Fiche de présentation

LEBEL, Jean-Jacques

né en 1936 à Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine, France ; grandit à New York ; rencontre avec Marcel Duchamp* et André Breton*; écrivain, critique, poète, traducteur ; 1960-1961, organise une exposition itinérante contre la guerre d'Algérie, L'Anti-Procès ; 1964, crée le Festival de la Libre expression, forum d'artistes de toutes disciplines; 1968, participe au groupe anarchiste Noir et Rouge ; suit les cours de Deleuze à Vincennes ; 1979, réunit à nouveau de multiples artistes de toutes disciplines dans le groupe itinérant Polyphonix.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Il s'exprime surtout par le collage, les reliefs et les performnces*, dont il organise une première européenne, L'Enterrement de la chose, à Venise, en 1960, qui est suivie par une soixantaine d'autres, parmi lesquelles Khrouchtchev, et Kennedy, masques portés par des femmes nues se vautrant dans un bain de sang, (1962). Il commence à exposer en Italie, en 1958, et après une présence de dix ans en France, se réserve pour les États-Unis, mais revient dans les galeries françaises dès qu'on le sollicite, dans les années 1980.
Il montre Mi tira, (1961), dû à trois étapes, le dripping en partie envahi par des àplats violets et achevé par des sinusosités argentés donnant, achevé, l'impression d'une oeuvre à la Cobra*. Ses Paysages mentaux, son réalisés réalisés après absorption de psylocibine et de mescaline. De 1954 à 1988, ses collages sont subordonnés au trait ondoyant dont il les couvre, tandis que dans les années 1960, ils deviennent statiques, faits de juxtapositions de coupures de journaux dont la liaison est assurée par l'huile, avec un ton moralisateur-dévastateur, L'Odorat, (1965) ; en relève le Grand Tableau antifasciste collectif, (ca.1960), dont il est l'initiateur, qui est l'oeuvre de nombreux artistes, qui mesure 4 x 5 m, qui et confisqué par la questure de Milan pour cause d'antimiltarisme et d'anticlércalisme, et restitué après vingt-deux ans. . Ses 120 minutes dédiées au divin marquis, (1966), lui vaut une arrestation.
Pendant une vingtaine d'années, il crée des reliefs humoristiques avec des objets insolites et une forte propension scatologique, érotique et sadique, faisant revivre l'esprit de Dada*et de Fluxus*, tant dans les assemblages insolites que dans les oeuvres plus développées. Voir, par exemple, le thème de la pisseuse, chez Picasso*, Matisse* ou Rembrandt. Voir aussi les coeurs mobiles bardés d'objets contondants.
En 1990, il apporte à la peinture un regard tantrique, retrouvant les ondulations de jadis exprimées en teintes acides, comme dans ses dessins à l'encre, se détachant sur le papier blanc, hybrides, visages aux coiffures abracadabrantesques, ou simples contorsions non-figuratives ombrées entre leurs deux bords ; on y soupçonne un torse féminin ou une vulve, (2004-2007). Ou collages d'images commerciales et populaires, détournées, révélant leurs ridicules. 
Le Labyrinthe, (2013), photographies vues sur internet des séances de torture des prisonnier d'Abou Graib, Syrie, en 2004, agrandies au delà du 1/1 et imprimées sur tissu ; ceux-ci sont suspendus au plafond de manière à fomer des couloirs ; la jouissance des tortionnaires et la souffrance des torturés sont enregistrés par deux miitaires britanniques.
La video*, Les Avatars de Venus, (2003), confirme en 4 écrans accrochés en losange, la collection d'images recueillie en 1951, de nus érotiques voire pronographiques
Il est surtout un rassembleur d'oeuvres hétéroclites leur donnant sens par leur rapprochement, ainsi des obus sculptés par les poilus et présentés en Cénotaphe, (s.d.) de centaines d'objets proches.

Expositions : 1955, Numero, Florence, (P) ; 1957, Iris Clert, Paris, (P) ; 1959, Internationale du surréalisme, Paris ; 1988, 2009, gal. 1900-2000, Paris ;  1992, musée de Reykjavik, (P) ; 2007, Louis Carré, Paris, (P) ; 2009, La Maison rouge, Paris, (P) ; 2013, Musée d'Art moderne et contemporain, Genève, (P).

Rétrospective : 1997, Peter Ludwig, Coblence ; 1998, Musée du XXe siècle, Vienne ; 2014, Zentrum fur Kunst, Karlsruhe.