Fiche de présentation

LAVIER, Bertrand

né en 1949 à Châtillon-sur-Seine, Côte-d'Or, France ; 1968, École nationale d'horticulture de Versailles ; 1994, grand prix national de sculpture ; vit à Aignay-le-Duc, Côte-d'Or.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Il intervient et des manières les plus diverses.
En 1969, il applique sur une ligne blanche horizontale sur la vigne vierge de ses parents, Premiers trravaux, dont demeure une photo. En 1978, il peint des blocs de ses larges applications osées comme des tuiles, Or not to be. il constate alors que peindre, c'est peindre, c'est-à-dire étendre de la couleur sur quelque chose. C'est "le recouvrement d'un objet ustensile ou objet d'art, par des applications de peinture transparente"; c'est désormais un procédé devenu comme son "trade-mark" (sic) , Armoire métallique, (ca. 1980, MNAM),  Steinway & Sons, (1987), le quart-queue noir repeint en noir., des châssis préfabriqués d'immeuble à appartements, Brandt/Haffner, (1984, MNAM) ou Relief-peinture nº 12,(MPSG), une porte de garage grossièrement peinte, Arcadia, (1991, MAMStE). 
Plus tard, il recouvre des tableaux de jets d'encre, noir sur blanc ou argentés, Rue Réaumur nº 1, (2000, FRAC Pays de Loire) ou Rue Réaumur nº 2, (2000, MAMVP), et Marly, (2011), allusions aux façades passées à la chaux durant les mois de fermeture ; le banal devient un Monochrome ; il est quelque sorte anti-conceptuel, puisque le mot dans toute son ambiguité ne signifie plus la chose. Picasso, (2009), ce n'est pas l'oeuvre du peintre, malgré sa signature mais une aile de voiture, accompagné d'un panneau Vends Picasso état neuf , 9000 km. Le panneau touristique des autoroutes, Vézelay, (2012) devient du Lavier sous son pinceau.
En 1984 il commence un long pastiche des Walt Disney Productions ;  à l'instar de ce que fait Roy Lichtenstein* pour ses motifs non-figuratifs d'imprimerie fortement agrandis, il use de motifs tout aussi non-figuratifs et fortement agrandis, mais photographiés, Walt Disney Productions, (1947-1984, FNAC) ; le grain des arabesques, leurs détails vus comme à travers un compte-fils créent une fiction issue de la réalité ; il répète le procédé, en multiples vernissés, jusqu'en 1998 et au moyen de diverses techniques, jet d'encre, aquatinte, peinture, héliogravure, sculptures de polyester.
D'après Caton l'Ancien, (1975, MNAM), 7 textes imprimés et quatorze traductions de différentes écritures.  Reprise avec Polished, (1976), même objet transformé selon la langue de son titre.  Il décrit en français une petite sculpture et demande à onze artiste de la réaliser : le résultat diffère autant que diffèrent deux couleurs de même nom venues de deux fabricants différents. Afrikus, (1995), réunit, des objets contemporains ; d'une part ils changent de sens et d'autre part ils prophétisent le musée des siècles prochains quand un verrou devient oeuvre d'art à l'instar de ceux de l'Afrique noire aujourd'hui collectionnés, Kongo, (2008),  transforme un taille-haie en masque Dogon.
il peint un diptyque en commun avec Toroni*, Tableau blanc, (1982, Str), une toile avec Morellet* (1987-1997, MNAM), pour confronter deux techniques. ; un miroir cesse de refléter couvert qu'il est d'acrylique, Zeneca, (1994). 
Lorsqu'il donne à voir  Alfa Romeo, (1993, MBAS), accidentée, ou Peugeot, (1993, 20. J), simplement exposée, on retrouve l'esprit de Duchamp* à ceci près que les objets exposés ne sont pas indemnes mais ont souffert.
Le pastiche trouve sa part. A Stella* il emprunte les lignes multicolores, mais il surpeint à sa manière une partie du piratage*, Melker 1, (2002). mais métamorphose l'original en neon, Bafft III, (2011),  Signac est pointilliste ? il le concrétise en remplaçant la peinture par des mosaïques. Quand Rothko* cherche la vibration, il la réalise en faisant trembler une  video. Eiffel entre en jeu ; il en photographie une section qu'il fait réaliser en relief mural, Photo-relief, (1989).
Il hybride des objets pour dérouter Relief peinture, (1988, MAMStE), c'est l'une des premières fois qu'en bon horticulteur, il ente. Calder, (2012) une maquette d'un stabile sur un réfrigérateur de cette marque, ou La Boca, (2005), le canapé en forme de lèvres de Dali* sur un congélateur .
Avec Panton/Fagor, (1989, Consortium, Dijon), il met en évidence des sièges, d'abord banals, ensuite d'artistes, Panton/Eames, (2001), qu'il édite en multiples et qu'il hisse sur des socles de fantaisie, non sans les avoir légèrement détournés. L'usuel devient art. Il occupe toute une salle en déployant la toile d'une montgolfière, Dolly, (993, FRAC Nord-Pas-de-Calais), et par la magie de sa démarche reprenant les ready-made*, ces oeuvres deviennent "d'art". Il s'approprie des toiles de Morellet*, des peinture de tous les Martin du XVIIe siècle à nos jours,  des graphismes de dessins animés énormément agrandis ; des signes routiers, des fragments de filet de tennis encadré, un module de panneau de bureau préfabriqué, KEA / ZANUSSI, (1986, MAMVP), un tableau noir d'école, divisé pour la leçon, Sparty, (1987, MPSG), une base de pylône, Pylône-chat, (1993, Le Consortium, Dijon), ou Lothar, (1999), poutrelles broyées, et les trafique encore, par application de couleurs à la truelle de plâtrier ; il oppose ainsi une toile maçonnée et sa photo, en Diptyque, (1991, 20. J.), troublant le regard. Il persiste dans ce travail ambigu du dialogue de la photo et de la réalité avec deux panneaux, Châssis, (1988, ibid.) - réalité - et Châssis, (1993, ibid.) - sa photographie. Ou il pose sur un mur blanc un carré de rampes portant des spots qui éclairent dans une démarche minimaliste*, Carré, (FRAC Bourgogne), comme est minimaliste* le diptyque Ivoires Axi/Valentin, (1989, MAMVP), immenses panneaux unis de deux teintes légèrement différentes qui sont comme les portes d'un édifice théocentrique. Il photographie au musée Grévin des figures célèbres, à la manière du studio Harcourt*, et les agrandit notablement, Fontaine, (2002, MAMVP), constitué, avec à-propos, de tuyaux d'arrosage. Il agglomère les neons bicolores, il les dispose en croix ou en flèche, qui dégagent un court halo sur le mur et un reflet au sol, (2004). Il brocarde le goût pour les arts dits premiers, en piratant* des masques africains pour les transformer en objets de bronze patiné, clinquants,  ou renverser un fauteuil et le montrer comme un insecte. Dans le même esprit anti-conformistte, il veut modifier l'éclairage de la tour Eiffel en le dotant d'un logiciel aléatoire, de sorte qu'on puisse l'assimiler à des étoiles filantes. (2009). Ses Reflets consistent à capter les couleurs dominantes d'un maître et à les peindre, ce qui donne un brouillard du tableau d'origine, Reflet de l'Autoportrait à la pipe et au chapeau de paille, de Van Gogh, (2014).
 

Expositions : 1971, Biennale de Paris ; 1973, Lara Vincy, Paris, (P) ; 1975, CNAC, (P) ; 1987, Musée de Genoble, (P) ; 1995, Afrikus, Johannesburg, (G) ; 1997, Denise René, Paris, (P).

Rétrospective : 1985, Musée d'Art moderne de la ville, Paris ; 1991, 2012, Centre Pompidou.

Musées : Le Consortium, Dijon, une vingtaine d'oeuvres ; Carré d'art, Nîmes, une dizaine.

Lieux publics : Objet-Dard, 2003, Bourgoin-Jallieu, Isère, monument à Frédéric Dard