Fiche de présentation

KIPPENBERGER, Martin,

né le 25 février 1953 à Dortmund, Allemagne ; 1968-1969, apprenti décorateur ; 1970, cure de désintoxication de la drogue ; 1972-1976, Beaux-Arts, Hambourg ; 1976-1978, séjourne en Italie ; 1978, s'établit à Berlin et peint peu pour se consacrer à la création d'un bureau de conseil pour l'achat de l'art et à la direction d'une boîte de nuit ; 1979, crée, avec d'autres peintres, Immendorf* ou Penck*, un groupe rock ; 1980, séjourne à Paris ; 1981, s'installe à Cologne ; 1986, au Brésil ; 1988, en Espagne ; 1989, à Los Angeles ; 1989, dans la Forêt-Noire ; 1990, enseigne à l'école de la ville, à Francfortet à Kassel ; 1993, crée un musée d'Art moderne à Syros, Grèce ; collectionne les érotiques ; 1997, meurt le 7 mars à Vienne d'un foudroyant cancer du foie.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : De l'hyperréalisme* au muralisme* abstrait* ou de Brave jeune, toujours brave, (1979) à Sans titre, (1990). Il naît à l'art dans l'ambiance des excentricités punk de la fin des années 1970. Entretemps, il y a Euch, (1976) et  Sans titre, (1981), d'un réalisme précis, autoportrait portant feutre et pelisse de Beuys*, entre deux affiches "DDR", c.a.d. "RDA", sous le mots "Souvenirs" ou À bas l'idéalisme, (1982-1983, MLK), significatif de son travail à la jonction de la peinture de chevalet et des séquences expressives de la presse : une suite de quinze casiers racontent une histoire, celle de l'homme qui tente de se sauver d'un déluge qui a déjà englouti une colonne ionique, ou celle de la femme - qui-ne-pense-qu'à-ça - et dont le front génère un sexe d'homme en appendice. À la fin des années 1980, écriture blanche, sur drap blanc, sur mur blanc, de telle manière qu'à la première approche, on croit à une salle vide ou à l'éloge de l'inexistence; et au centre, un mirador et une chaise de maître baigneur, confrontés. Une simple construction en gris touché de carmin, plan inanimé d'usine avec son escalier sans issue sur une aire close. Les Gaités du cimetière, (1990), à l'érotisme de B.D* oppose une fille nue à un squelette qu'elle excite. Des toiles également avec des protubérance phalliques en relief, Sans titre, (1991). Au blanc, s'oppose une série noire, Sans titre, (1991), peinte également au latex et à l'acrylique, évocation figurative toujours, de gravures. C'est une de ses nombreuses parodies ou pastiche. Son inventivité le porte à détourner tout, surtout les Allemands contemporains et singulièrement les diverses manières de Richter*; il produit des peintures dans le graphisme des néo-expressionnistes, des objets, des imprimés, des sculptures, des ready-made*, des installations*, d'une collection hétéroclite de meubles, anciens ou récents, neufs ou décatis, certains sonorisés, (1994), des photographies, dans une inflation galopante. Installationniste*, il crée une benne gonflable en latex noir. Memory of the Good Time, (1987). Il est l'excellent avocat de son propre mythe et met à contribution son don de provocation, comme... la réalisaton par des assistants, par un certain Werner, peintre d'affiches de cinéma, Cher peintre, peins pour moi, (1981), dans lequel on le voit de dos avec un aml, dans une matière parfaitement lissée. L'Autoportrait (1992, MNAM) le titille,il se représente dans un rébus d'emblèmes récurrents, ou, ellipse, corde, etc.  Il s'inspire souvent des travaux de grands prédécesseurs au travers des photographies de leurs oeuvres, Sans titre, (1966), fragment revu du Radeau de la Méduse, avec un corps, une planche, une vague stylisée, de facture expressionniste*; parmi les études pour cette oeuvre, un homme mourant, un autre les yeux clos sur une couche de mort datée de 1996, prémonitoires.  Dinausaurierei, (1996), foetus de dinosaure sur fond décoré d'ovoïdes remplis de traits et d'éclats de couleurs. Sa peinture prend dans ses dernières années une allure de cliché aux traits, ceux-ci changeant de couleur dans leur cours syncopé, les couleurs s'affrontant dans leur antagonisme acide et le graphisme se dépêtre d'une mise en fond verticalement lignée. Avec ses superpositions, ses destructions, ses effacements, il conceptualise* sur la mort de la peinture.

Expositions : 1977, Chimären, Hambourg, (G) ; 1979, Café Einstein, Berlin, (P) ; 1987, villa Arson, Nice ; 1991, 1996, Samia Saouma, Paris, (P) ; 2003, Biennale de Venise ; 2010, Fresh Hell, Palais de Tokyo, Paris, (G).

Rétrospective : 1997-1976, Musée d'Art moderne et contemporain, Genève, (avec les dates à rebours) ; 2006, Tate Modern, Londres.