Fiche de présentation

HYBER, Fabrice ( Fabrice Hybert, dit )

né le 12 juillet 1961 à Luçon, Vendée, France ; 1980-1985, Beaux-arts, Nantes ; 1994, découvre l'Inde ; 1997, Lion d'or à la Biennale de Venise ; 2001, enseigne à Nantes ; vit à Paris.
signature : à compter du 1er mai 2004, il supprime le T de Hybert pour donner Hyber-Santé.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Peu importe le matériau, le style, le support. Il fait oeuvre d'art,  de la peinture de chevalet, Un mètre carré de rouge à lèvres, (1981, FRAC Loire) ou des lignes au fusain, partiellement recouvertes d'un film transparent, Topologie infectée, (2011),  à l'installation*. Durant l'année 1985, il peint compulsivement, d'une touche expressionniste*, tous les objets et les sujets qui lui passent sous les yeux, de Chez le dentiste, (1985, FRAC-Paca), à l''Illusion d'optique,' (1985, FRAC-Paca). 1ère peinture homéopathique, (1986-1988, MBANa.) renvoie à l'abstraction* géométrique, faite des collages de feuillets colorés enrobés d'un couche épaisse de résine, Peinture homéopathique nº 10, (MNAM), collage de pense-bêtes, écrits, Les Révolutions-Le Monde, (1987-1989, MBANa), ou dessinés, Patron, (1986-1992, FNAC), et ressortissant alors au muralisme* mémoratif. Il continue ces "tableaux" tous les 8 mois et sort le 23ème en 2008. Il imagine Le Plus grand savon du monde, (1990), 27 tonnes moulées dans une benne de camion. Viennent ensuite tout un assortiment de vêtements étendus, suspendus à des ficelles, ou des habitacles de contreplaqué, ou les éléments évoquant la panoplie du voyagiste, Les Fondations, (1992, FRAC-Paca). Car la mise en scène dérisoire de la société de consommation se fait de plus en plus démesurée, quand il transforme une grande surface de musée en un Hybertmarché, (1995), étalant des produits neufs en quantité qui ont pour dénominateur commun "de susciter le désir" de la ménagère; et comme ces objets sont vendus à prix coûtant le dernier jour de l'exposition, c'est la manière de remettre en cause les relations artiste, institution, critique, public. Il récidive avec L'Eau dans la tête, (2000), alignement de bouteilles d'eau minérale de toutes marques. Ou encore cette installation de bonzaïs et d'oliviers, avec a mur en carreaux de céramique un arbre fruitier qui étend sa ramure se terminant en pomme, devenant poire, devenant larmes, et couvrant des dizaines d'autres carreaux au message farfelu ou énigmatique, Mex-Mixt, (2001). Cela se fait au sein d'UR unlimited responsibility, entreprise créée, en 1994, à cet effet, contraire de RU (roue), à laquelle il dicte un mouvement opposé à l'ordinaire. Cette entité aux huit collaborateurs, met à contribution les fournisseurs de matières premières, rouge à lèvres ou savon, promeut ansi leur marque et associe à sa dynamique d'autres artistes encore peu connus. Il défend l'écologie, notamment avec Peinture homeopathique n°26, (2008, MNAM), combine painting*, aux multiples images dans lesquelles l'homme chasseur, crée un homme semé de graines diverses qui aboutira à l'homme squelette dessiné : 'si le grain ne meurt'. Un bois est traversé par un daim mais les fûts ont des pieds et la tête de l'animal est un bras, la couleur beige fond le tout, Invitation, (2008). Un endroit désolé qui ne montre que des troncs sciés sans être arrachés, Silence, (2008), parachève l'exposition de nos dégâts. Il paie de sa personne pour des actions* de pitre, lorsqu'il se fait filmer dans la rue revêtu d'une housse transparente en forme de nounours, Ted, (1998). De même esprit, la vidéo* Anti-traumatiseur de fruits et légumes, (1996), où la ménagère jouit de faire la cuisine, et cette série de 2 à 12 videos, (2004, MNAM), montrant des dilatations d'orifices. Il reprend les pinceaux avec une arrière pensée écologique, tournant autour de l'exploitation du pétrole. C'est une forêt d'arbres en hiver, proche de Le Vol des corbeaux d'André Masson* en 1922, fond nu, parmi lesquels un arbre nouveau jaillit, un geyser de pétrole, Holy Oil, (2005), ou Fort de forets,  (2005), alignement de vilebrequins; ces toiles sont parsemées de flèches, de mots, d'explications de sorte que l'on pourrait croire qu'elles sont la métamorphose de schémas de travail en tableaux. Il est sculpteur avec Le Cri, Écrit, (2007), trois anneaux verticaux, l'un enterré pour l'enracinement, le second complet pour la sujétion, le troisième ouvert pour l'affranchissement; il s'agit d'un monument rappelant l'abolition de l'esclavage. Il montre un érable palmé en pot P.O.F. n°145, entre les branches duquel un mince grillage est glissé, et Peu-pot, (2008), branche morte coincée entre deux pots de terre. Il érige un échafaud en bois devenu inefficace autant que les deux avants de voiture soudés l'un à l'autre, (2009). La tératologie lui vient, dès 1995, de sa rencontre avec l'Inde ; Monstres divins, (2011), anomalies pour l'Occident et richesse pour l'Orient, ainsi de Shiva qui apparait comme un poulpe. Il ne faut pas chercher à sortir du Labyrinthe, (2012), puisqu'on ne sait par où entrer dans cet éparpillement de figure et d'objets, en noir et vert pomme.Prototype du paradis, (2013), quand l'espace est démultiplié par des glaces.et peuplé d'hommes verts
Démystification de  l'oeuvre d'art conçue selon les normes de l'Institution.

Expositions : 1984, École des beaux-arts de Nantes, (G) ; 1986, Ardart, Nantes, (P) ; 1988, Samia-Saouma, Paris, (G) ; 1990, Froment Putman, Paris, (P) ; 1996, Kunstraum, Luneburg, (P) ; 1997, Lion d'or, Biennale de Venise ; 2002, Tilton, New York, (P) ; 2005, 2011, Jérôme de Noirmont, Paris, (P) ; 2009, La Force de l'art, 02, Grand Palais, Paris, (G) ; 2011, Paris-Delhi-Bombay, Centre Pompidou, Paris,(G) ; 2012, Fondation Maeght, Saint Paul-de-Venceet Mac/val, (P),  2013, Palais de Tokyo, Paris, (P); 2014, Obadia, Paris, (P)

Lieux publics : 2007, Le Cri, Écrit, jardin du Luxembourg, Paris.

Citation(s) : Il a dit :
- Mes travaux sont davantage des bricolages, des engagements larvaires, visuels, linguistiques, basés sur des fictions, des erreurs, des mensonges, des spéculations.
- Ce qui m'intéresse c 'est produire des pensées.
- Mon travail consiste à créer des sources de quelque chose que je laisse courir ensuite.