Fiche de présentation

GRASSO, Laurent

né en 1972 à Mulhouse, Haut-Rhin, France ; Arts Déco, Strasbourg ; Cooper Union, New York ; 1997-1999, Beaux-Arts de Paris ; 2005, Résidence à la Villa Médicis ,  vit à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Vidéaste

Présentation : Le photographe en couleur montre une série du même visage vu de profil arrière de sorte que ni les yeux, ni la bouche, ni le nez ne sont visibles, mais seule une ligne qui laisse deviner les réactions ressenties, Peter-Marseille, (1998). Plus tard, il se fait photographe en gris et blanc, de quartiers désertés, devenus fantomatiques, (2005).  u dans une manière qui cotoie le XVIème flamand, Studies into the Past, (s.d.).
Le vidéaste* capte la déambulation et le soliloque d'un déséquilibré mental, Tout est possible, (2001), qui s'achève en contre-champ, ou Le Temps manquant, (2002), un match de football aux joueurs figés, au ballon immobile. L'artificiel le fascine avec Paracinéma, (2005) ou la cité du cinéma voulue par Mussolinni pour contrecarrer Hollywood ; un monde déserté de bâtiments flamands, vénitiens ou du Deep South ; longs plans fixes, chacun annonçant le suivant par allusion dans le précédent, entrecoupés de plans mobiles qui font transition ; des photos sérigraphiées, argentées en sont tirées qui à distance normale apparaissent comme des ombres chinoises et qui se détaillent dans l'approche. Il filme un nuage, -toxique ?- qui envahit une rue étroite de Paris et se précipite sur le spectateur, Projection, (2005, VP), dans la lignée des Etudes de nuage, (1857, OR) du photographe Gustave Le Gray.
Même démarche interactive pour un panneau qui laisse apparaître une constellation stellaire lorsqu'on déclenche le mécanisme en se déplaçant. Le ciel est aussi présent dans Vertigo, (2005) qui sur monochrome bleu pâle montre soit la course des étoiles soit un vision entoptique, ces papillonnements des yeux fermés.  Pour jeter le doute sur l'auteur de semblables oeuvres, Studies into the Past, (2009), ou ou Studies into the Past, (2010), avec le nuage agressant imaginé en 2005, le futur anticipe par le passé.
Il reconstitue dans une atmosphère de bonbon acidulé, un studio de radio, avec ses murs insonorisés en cônes aigus, et sa lumière violette diffusée sur un intérieur blanc avec tables et sièges de jardin, prêt pour une conversation de boudoir, Radio Color, (2006). Hanté par la mise sous surveillance universelle, concrétisée par l'opération Echelon, mise en oeuvre en 1947 par les Etats-Unis, il l'illustre par une sphère de triangles à solution de continuité, d'où jaillissent des étincelles, par des murs noirs à structures géométriques, par une video, Time Dust, (2007), observatoire du Nouveau-Mexique là où la poussière enrobe une batterie d'antennes de télescopes astronomiques, (2007). Il modélise une station américaine de recherches sur les hautes fréquences appliquées aux aurores boréales, en Alaska, (2009), pylônes et câbles tendeurs et reprend la Horn Antenna de Bell destinée en 1959 à capter les sons de notre galaxie ainsi que l'Antenne de Tesla, datant de 1899, pour émettre des décharges électriques surpuissantes, durant qu'un film, sans rapport avec l'installation,* fait défiler à vitesse de voiture des sentiers forestiers, passant de l'un à l'autre avec un tourbillon de feuilles en plein printemps, The Horn Perpsective, (2009). Dans un camouflage de pierres, Carthagène se protège ; Silent Movie, (2009), sans autre bruit qu'un ronronnement de moteur sur le clapotis de la Méditerranée, dégage une angoisse diffuse. quand la camera parcourt, boulon par boulon le blindage caché dans une architecture d'autrefois ou moderne.
Il est aussi peintre sur petits panneaux dans le style du Quattrocento, 

Expositions : 1999, Ecole nationale des Beaux-arts, Paris, (G) ; 2002, 2010, Chez Valentin, Paris, (P) ; Rendez-vous, Smack, Brooklyn, (G) ; 2005, Fondation De Appel, Amsterdam et Espace Ricard, Paris, (P) ; 2009, Palais de Tokyo, et Centre Pompidou, Paris, (P) ; 2009, Espace Louis Vuitton, Paris, (G) ;  2012, Jeu de Paume, Paris, (P).