Fiche de présentation

DEPARDON, Raymond

né en 1942 au Garet,  Villefranche-sur Saône, Rhône, France ; 1958-1978, commence un photojournalisme qu'il semble renier ; 1966, co-fondateur de l'agence Gamma ; 1978, adhère à Magnum*; cineaste ; vit à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Photographe

Présentation : Photojournaliste depuis 1975, des drames du Vietnam, du Liban, de l'Afrique, de l'Afghanistan, il accompagne ses images de légendes développées qui sont des textes littéraires. Il est une sorte de pontife, "jeteur de pont" entre l'Orient et l'Occident, au coeur de tous les Clash of Civilisations. Il garde face aux malheurs du monde qu'ils soient collectifs ou individuels, une distance qui est pudeur, s'attachant aux faits secondaires Campiameno Che Guevara, '1971). De 1977 à 1981, il documente les asiles psychiatriques Manicomia,(1977).
Il collabore avec Titouan Lamazou*, dans Déserts, (2000, FCAC), prêtant des photos noir et blanc comme support à des peintures discrètes, en relation directe avec le sujet. Son cadrage est le plus souvent en hauteur ce qui est une contrainte qui lui fait mettre en valeur la beauté de l'aridité.
En 2002, il se rend dans le territoire amazonien des Yamomami, et en tire un film en couleur sur leurs travaux de défrichement et de chasse, ainsi que des portraits, Wartpriki, (2002). Il couvre, en panoramique, cette fois, ou en gros plans instantanés captant le moment de l'exploit, les grands moments des jeux olympiques de 1968, Mexico à 1980, Moscou.
En 2004, il prend 5 ans pour faire un portrait de France "avant qu'il ne soit trop tard"; il sillonne région par région, enregistrant les traces de ce qu'un premier ministre appelle La France d'en bas à l'aide d'une lourde chambre ; vitrines de lingeries, révélatrices d'un mode de vie, bistrots où se renouvelle la politique, marchands de journaux témoins de l'actualité, quincaillerie tenue par la même famille depuis 4 générations, tous pris dans des couleurs pasteL
Depuis ses débuts, s'il photographie toutes les célébrités du monde depuis de Gaulle (1944) au maire de Paris, Delannoë, (ca. 2005), en passant par Hailé Sélassié (ca.1943) ou Nixon, (1958), il n'en tire jamais de portraits mais les saisit dans leur vie quotidienne, presqu'à l'improviste. Il parcourt le monde en piéton voleur d'images grâce à une petite camera A-Minima et un Bronica 645 ; de 12 villes, de Shanghaï à Berlin, à chacune, il consacre trois jours et il en rapporte des images fortuites, jamais banales, de l'humain dans lequel il se fond.
Il montre des polaroïdes prises durant la tournée du film  Donner la parole, (2008), film aux accents Llévi-Straussien, sur les langues et les terres en voie de perdition De même pour Le Tour du monde en 14 jours, (2008), de Washington au Cap, via Tokyo, gros plans, déambulations, automobiles, absence de monuments emblématiques, banalité uniformisante de la mondialisation, sans qu'il soit question de la misère.

Expositions : 1985, Centre national de la photographie, Paris, (P) ; 1999, Centre pour l'image contemporaine, Genève, (P) ; 2000, 2006, Maison européenne de la photographie, (P) ; 2007, Musée de la photographie, Berlin, (P) ; 2010, Bibliothèque nationale de France, site François Mitterrand, Paris, (P) ; 2014, Grand Palais, Paris, (P).