Fiche de présentation

SUGIMOTO, Hiroshi

né en février 1948 à Tokyo, Japon ; 1970, diplômé de St-Paul University, Tokyo ; 1972, de l'Art Center of Design, Los Angeles ; 1974, s'établit à New York ; 1979, marchand d'antiquités asiatiques ; 1975, commence à photographier ; vit à New York et Tokyo.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Photographe

Présentation : Photographe? Oui si on ne retient que la technique. Peintre? Oui, si on retient le résultat.
Depuis 1982, il prend des clichés en noir et blanc, de jour et de nuit. Ce sont des paysages nus, la mer le plus souvent quand elle est étale et qu'un frisottis seulement la ride. Il règle son objectif pour que la ligne d'horizon soit à égale distance du haut et du bas, du plus noir et du gris ; on se trouve alors devant une oeuvre minimaliste*, hard edge* au besoin, qui dégage une puissante et étrange fascination. Par ailleurs, il photographie aussi des salles de théâtre à l'italienne, transformées en cinéma, pour opposer le baroque-kitsch du décor gardé dans la pénombre, à la blancheur rectangulaire de l'écran, retouché en blanc, perçant l'image au point que l'on pense à un trou qui mènerait au mur, (1978-1993).
Photographe sans hésitation, de mannequins de cire des femmes d'Henry VIII venues de Mme Tussaud, ou des dioramas d'animaux, (1994) ; des murs du millier de bouddhas, assis hiératiques, depuis 800 ans dans le temple de Myoho à Tokyo, (1995).
Puis il devient le chantre du gris, du flou, de bâtiments célèbres comme la chapelle du Plateau d'Assy (997-1998) ou d'autres signatures de l'architecture moderne, de Frank Lloyd Wright à Tadao Ando, dont les oeuvres émergent du brouillard. L'anonymat le ramène au minimalisme* des débuts, les angles que forment un mur blanc et un plafond blanc teintés par (2005), abstractions* géométriques.
Retrouvant l'inspiration machiniste de l'entre deux guerres, il montre 20 photos d'outils scientifiques, dans un tirage monumental d'1,50 m. de haut, prises sous un agle identique, gros-plan de 3/4 par en dessous ; ils viennent du Musée de l'université de Tokyo ou de l'America Museum of Natural History de New York et de leurs diorama ; sur eux, glisse la lumière qui les détache d'un noir profond, Mechanical Forms, (2004). De même, mais proche cette fois de Brancusi*, dans le musée-atelier duquel il travaille à Paris, 20 photos, Mathematical Forms, (2004), modèles en plâtre servant aux étudiants à visualiser les fonctions trigonométriques.
Il ne travaille qu'en noir et blanc à l'aide d'un boitier, 8x10, sur trépied, à l'instar de ceux du XIXe siècl, obtient, après un temps de pose de quelques secondes à plusieurs heures, des argentiques qu"il agrandit plus ou moins et s'il vient à la couleur, c'est pour en obtenir, grâce à un prisme, des dégradés mystiques à la Rothko*, Couleur polarisée, (2010).  mannequins à nouveau, Bunraku Hatsutoku, (2013) , évoquent l'estampe d'autrefois.
Il déclame par écrits affichés, les 33 sortes de Fin du Monde", (2014).

Expositions : 1977, Minami, Tokyo ; 1981, 1992, Sonnabend, New York, (P) ; 1990, Urbi et Orbi, Paris, (P) ; 2006, Marian Goodman, Paris (P) ; 2012, Pace Gall. Londres, (P) ; 2013, Rencontres d'Arles, (P)

Rétrospective : 2005, Moi Art Museum, Tokyo ; 2006, Hirschorn, Washington.