Fiche de présentation

PENN, Irving

né le 16 juin 1917 à Plainfield, New Jersey, États-Unis d'Amérique, frère aîné d'Arthur Penn, cinéaste ; 1934-1938, School of Industrial Art, Philadelphie ; 1937, assistant d'Alexei Brodovitch, chez Harper Bazaar ; 1943, collabore au magazine féminin Vogue ; 1949-1950, vit à Paris ; 2009, meurt le 7 octobre à New York.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Photographe

Présentation : Aucun instantané chez lui, mais une interminable pose en studio, le modèle - mode, portrait ou nature morte - immobilisé ou disposé au millimètre près. Devant une toile grise et, en 1948, deux panneaux qui font angle au fond duquel les modèles ou les sujets doivent poser ; c'est l'époque de l'existentialisme et c'est "l'illustration du Huis-Clos sartrien".  Il réalise à compter de 1943, 160 couvertures pour Vogue. Il travaille soit en couleurs, soit en noir et blanc et effectue ses tirages aussi méticuleusement que ses prises de vue, en conférant à ses noirs et blancs un velouté obtenu par la reprise d'une vieille technique abandonnée, le platine-palladium, qui le rapproche de la troisième dimension, New York Still Life, (1947). Les images en couleur n'atteignent pas la force attractive de celles en noir, Two Liqueurs, (1951) ou Cigarettes, (1999). Il retrouve la vigueur avec Bee, (1995), l'abeille sur des lèvres rouges.
S'il voyage, en Europe, Asie ou Afrique,  il se fabrique chaque fois des studios de fortune, à l'image de celui de New York. Parti pour le Pérou, aux fins d'y photographier des robes, il se rend à Cuzco et y prend paysans et enfants. En 1950, nait une série de 252 photos, sur les travailleurs, posant en tenue avec leurs outils dans son atelier, à l'inverse du parti-pris de Sander*. Ce sont les Petits métiers, (Getty), commencés lors d'un reportage de mode à Paris, poursuivis à Londres et à New York.  À 82 ans, il prend une série, Dancer, (1999), d'un nu se contorsionnant comme un Picasso*, acéphale et apode, et ne gommant aucun de ses bourrelets. Du même Picasso,un oeil isolé dans un visage assombri, (Cannes, (1957). A compter de 1967, il sélectionne des images de son passé et procède àun nouveau tirage, celui du vintage ne lui paraissant pas assez satisfaisant.
Il est également portraitiste intraitable - deux heures de pose pour un portrait qui ne sera jamais recommencé. Il capte un Maurice Chevalier clownesque,  (1948),  un oeil, celui de Picasso sous un chapeau, (1957), celui de Jouvet, (1951), mais aussi celui d'un cou de coq coupé qui parait resté vivant, Rooster, (2003). Ceci amène auxnatures mortes comme Cattlefisch, (1996), de face, suggérant une vulve et de dos, suggérant un coeur.

Expositions : 2009, Getty, Los Angeles, (P) ; 2010, Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris, (P) ;2014, Palazzo Grassi, Venise, (P).

Rétrospective : 1984, Museum of Modern Art, New York ; 2000, Maison européenne de la photographie, Paris, (P).

Musées : musée Getty, Los Angeles, la série des 252 photos sur les travailleurs.

Archives : Art Institute, Chicago.