Fiche de présentation

KERTESZ, André

né le 2 juillet 1894 à Budapest, Hongrie ; 1912, premier appaeil photographique ICA Box à plaques ; 1914, enrôlé dans l'armée austro-hongroise ; 1915, blessé ;1916, envoyé à l'arrière ; 1925-1936, vit à Paris et travaille pour des magazines allemands et français ; 1928-1931, 35 reportages pour le magazine VU ; 1928, adopte le Leica;  1936, s'installe à New York; 1936-1937, travaille pour l'agence Keystone qui le met sur des travaux d'intérieurs alors que, jusque-là, son champ, c'est la rue ; 1944, naturalisé américain ; 1947-1961, sous contrat avec Condé Nast ; ca. 1950, utilise la couleur; 1963, ses négatifs de Hongrie et de Paris sont récupérés dans le Midi de la France et sa notoriété de classique est reconnue ; 1982, Gréan prix national de la photographo-ie, France ; 1985, meurt le 28 septembre à New York.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Photographe

Présentation : De 1912, année de son premier cliché, à 1920, il célèbre la vie rurale hongroise. De la guerre, il ramène non des scènes de bataille, mais des détails de la vie quotidienne. Il produit Le Nageur sous l'eau, (1917), parmi les traces fractales de celle-ci. Il saisit aussi, à contre jour, des danseurs en plein vol, (1919). Avec déformations, ombres, recadrages, prises de vues insolites, in situ ou provoquées, il devient l'un des pionniers de la photographie moderne. Les Distorsions, (1929), consistent à photographier l'image que renvoient deux miroirs déformants ; la femme y apparaît comme un ensemble de parties corporelles élongées et méconnaissable. Autoportrait, (1927), c'est son ombre et celle de son appareil photographique sur le mur d'un intérieur ; La Fourchette, (1928), c'est à la fois le couvert et son ombre au bas de l'assiette ; 1er janvier 1972, La Martinique, son ombre sur la séparation de verre entre balcons, et encore, Jardin du Luxembourg, 23 octobre 1982, une ombre féminine se distingue au travers du lierre d'un tronc Satiric Dancer, (1926), en croisant les jambes,une femme allongée reproduit une sculpture qui jouxte le canapé ; Tour Eiffel, (1933),  semble reposé sur un mur de parpaings qui rappellent les échancrures du fer du monument. Il fréquente dans les ateliers d'artistes, souvent hors leur présence et en tire des images non-conventionnelles, Entrée de l'atelier de Mondrian, (1926). D'un cliché, il tire plusieurs images en le recadrant ; ainsi d'Elisabeth et moi, (1931), passant d'une photo du couple à une main posée sur une épaule et un demi visage ; il reprend cette manière à New York, dont il multpilie, à partir d'une prise de vue, les images des Cheminées, (1947). Partisan de la photographie pure, excluant tout flou, il donne des natures morts strictes auxquelles, il prête ses sentiments, La Tulipe mélancolique, (1939) ; il en va de même pour Le Nuage égaré, (1937), se heurtant dans un ciel pur à un gratte-ciel.  Inspiré par le constructivisme*, il soigne la vue spatiale des choses, Murs à la Mondrian, (1961) ou Autour de l'hôpital Saint-Vincent, (1971).  Lors de voyages en Hongre, il prend des images presque cubiques, Carrière de pierre, (1971), ou Citadelle, (1984). Sa dernière prise de vue, le 1er aout 1984, est une plongée sur un paysage. De 1979, une série de polaroid en couleur.

Expositions : 1922, 1924, Musée des arts industriels, Budapest, (G) ; 1927, Au Sacre du printemps, Paris, (P) ; 1963, Biennale de Venise ; 1985, Art Institute, Chicago, (P) ; 1994, Pavillon des arts, Paris (P) ; 2005, National Gall. of Art, Washington et Los Angeles County Museum, (P).

Rétrospective : 1962, Long Island University, Brooklyn ; 1977, Centre Pompidou, Paris ; 1984, National Museum of Photography, Bradford, ; 2010, Jeu de Paume, Paris.

Citation(s) : Il a dit :
- J'interprète ce que je ressens à un moment donné. Pas ce que je vois, mais ce que je ressens.
- Mon anglais est mauvais. Mon français est mauvais. La photographie est ma seule langue.
On a dit :
- Les rédacteurs de Life refusèrent les photos de Kertesz, à son arrivée aux Etats-Unis, en 1937, parce que, dirent-ils, ses images "parlaient trop" ; elles faisaient réfléchir , suggéraient un sens - un autre sens que la lettre. Au fond la photographie est subversive, non lorsqu'elle effraie, révulse, ou même stigmatise, mais lorsqu'elle est pensive.     (Roland Barthes).
- Tout cela existe. Cet ensemble de fantasmagories constitue e qu'il est convenu d'appeler la réalité.   (Pierre Mac Orlan).

Archives : 1977, Fondation André et Elisabeth Kertesz, New York. 1984, Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Paris, ensemble de ses clichés et documents.