Fiche de présentation

GURSKY, Andreas

né le 15 janvier 1955 à Leipzig, Saxe, Allemagne ; fils de Will Gursky, et petit-fils de Hans Gursky, photographes, ce dernier prenant des clichés de l'architecture industrielle et, durant les étés, portraitiste à Ostende ; 1955, sa famille gagne Essen ; 1957, s'établit à Düsseldorf ; 1975, objecteur de conscience, sert dans un hôpital ; 1977-1979, école Folkwangs de photo-journalisme, Essen ; 1980-1981, séjourne à New York ; 1981-1987, Beaux-arts de Düsseldorf, chez les Becher* ; vit à Düsseldorf.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Photographe

Présentation : Dès le départ, il comprend qu'il n'est pas fait pour le photo-jouralisme et qu'il se doit d'être photographe plasticien.
Il commence par s'appliquer aux sujets de ses maîtres Becher*, la friche industrielle, mais les traite en couleur. De Klausenpass, (1984) date sa première image personnelle ; il s'agit d'un match de football à Liège et au développement il découvre la présence fortuite de minuscules personnages ; cela donne l'une de ses manières, la miniaturisation de l'être humain dans un environnement grandiose, Pêcheurs, Mulheim, (1989) ou Engadine, (1995).
Il travaille le format monumental, au minimum 3 x 2 m et se sert de l'ordinateur, à compter de 1992, pour recomposer les horizontalités ou les verticalités d'un seul tenant en plan rapproché ;  chaque image est le résultat dse l'amalgame de milliers d'autres ; il veut montrer "ce qu'un extra-terrestre, ne connaissant rien à notre monde, essaie d'imaginer de la société contemporaine". Aletschgletscher, (1993, UBS).
Ce sont aussi des photos globalisantes de foules - caractéristiques des centre-ville selon Barthes -, réduites à des tâches multicolores, Paris-Montparnasse, (1995), Chicago Board of Trad, (1999), ou Klitschko, (1999), horizontales, ou plus sophistiquées, verticales, Parliament, (1998), image du Reichstag à quatre degrés dont la netteté va décroissante, l'entrée, les parlementaires, la tribune du public et, enfin, le reflet du tout dans la coupole. Il applique la même règle à 99 Cent, (1999, UBS), les friandises, à perte de vue, dans un supermarché. En revanche, Shanghaï, (2000), suite de 16 balcons intérieurs, tous identiques, avec un seul être humain microscopique, ou, dans le même esprit, EM, Arena, Amsterdam, (2000), dont la rectangularité semble mise en doute par la prise de vue, sont des vues verticales, presque monochromes, celle-là verte, celle-ci jaune, parfaitement dépouillées. PCF, (2003, MNAM), célèbre la coupole de Niemeyer au siège parisien du parti.
Avec Formule 1, Barhein, (2007), il pose des morceaux d'asphalte dans le désert, aux tournants défiant toute possibilité ou Pyongyang, (2007), fête politique dont toute allusion politique est gommée. Cocoon, (2007), boîte de nuit aux cellules insonorisantes comme des alvéoles d'abeille, avec sa foule compacte au sens propre le plus serré, de jeunes. Et encore Chartres, (2007), quand il isole les vitraux, en noir et blanc, dans une photo couleur comme pour mieux les mettre en valeur.
Il fleurette avec l'abstraction* qui le rapprochent de grands peintres, Le Rhin, (1999), 6 ex. dont une enchère à 4,300.000 $ fait l'image la pus chère à ce jour,  lignes de couleurs rappelant Noland* ; les lignes de tables vides, Centre Georges Pompidou, (1995) ; un pastiche de Mondrian* à base de vues de salle des pas-perdus d'hôtel (1993) ; Sans titre, (s. d.), prise de vue d'une carpette vue de haut, allusion au travail de Richter*. Avenue of the Americas, New York, (2001), avec la répétition de ses modules de façades dans la nuit, est à rapprocher de Paris-Montparnasse, (1993), la gare vue de jour. Le plafond du siège du parti communiste parisien, bâti par Niemeyer se ttransforme en des milliers de petits panneaux verticaux comme un mur d'insonorisation, PCF,Paris, (2003, MNAM).
Depuis 1993, il ne produit qu'une dizaine de photos par an, mais les imprime aussi bien de manière démesurée que réduite.

Expositions : 1987, Aéroport, Düsseldorf (P) ; 1991, Rudiger Schottle, Paris (P) ; 2001, Museum of Modern Art, New York ; Reina Sofia, Madrid (P) ; 2002, Centre Pompidou, Paris, (P) ; 2012, Kunstpalast, Düsseldorf, (P).

Rétrospective : 2001, Museum of Modern Art, New York ; 2007, Munich et Kunstmuseum, Bâle.