Fiche de présentation

COUTURIER, Stéphane

né en 1957 à Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine, France ; 1980, commence à photographier ; co-fonde l'agence Archipresse, vouée à l'architecture ; vit à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Photographe

Présentation : Toujours en couleur. Il cadre les friches industrielles, les immeubles en démolition, les usines désaffectées, mais aussi les immeubles-tours, dans une stricte frontalité, en télescopant les plans, de sorte que ces vues partielles ont l'apparence de l'abstraction*, Noisiel, (1994, FNAC), Grand Palais, Paris 8, (1997), intérieur en démolition ou, mieux encore, La Défense, Paris, (1997), tout en gris de béton brut. Il éprouve une empathie pour les constructions en entropie, Villa Noailles, Hyères, (1996). Il capte verticalement sur un même plan les sites saisis dans leurs soubassements jusqu'au faîte des maisons, Paris, Seine, Rive gauche, (1995), Berlin, derrière la Parisenplatz, (1998), Moscou, Krasnopresnenkai, (1999), à peine construit et se délitant déjà. Il montre ainsi les entrailles de ce que le passants ne voient pas. Il pratique des montages, laissant apparaître entre deux murs de "barres" ce qui semble une fenêtre sur un paysage. Il joint plusieurs photographies identiques et ce n'est plus un cadrage mais un montage qui fournit l'impression d'immensité, Melting Point Brasilia, (2010).
Pas une figure ne vient donner l'échelle. Ses sujets sont proches de ceux traités, en peinture, par Stéfanie Burkle* et ils se rejoignent lorsqu'il photographie l'intérieur en démolition de lieux dont on garde la façade célèbre, Édouard-VII, Paris, (1997). Il s'attaque aux immeubles tours, Seoul, (1999) après avoir rehaussé leur stricte frontalité verticale sans déformation, de couleurs primaires pour les balcons, et pris en dehors de tout environnement, il devient ici, le neo-plasticien* de la photographie. Les banlieues de San Diego, Palomar Street, (2002), il les montre en aplatissant la perspective coupée par un ruban d'autoroute, ou l'étagement de pavillons identiques, dont, une série intermédiaire est mise en couleur, Tijuanas Playas, (2001). Lorsque la verticalité seule ne suffit pas, il y ajoute par le moyen d'un triptyque, l'horizontalité, Olympia Parkway, San Diego, (2002). Comme Antoine Stephani*, il répertorie avant démolition, les usines Renault de l'île Seguin, (2003). Il photographie différemment l'usine d'assemblage Toyota à Valenciennes, avec, au delà de deux premiers plans dont une forme métallique qui rappelle une vanité, le mouvement des pièces en couleurs fluo, (2005). En 2007, à Chandigarh, cinquante ans après Le Corbusier, il visite ses immeubles en projetant sur leur façade, accrochées seulement en leurs saillants, des tapisseries dessinées par le même architecte et comme la ville doit s'étende, quoique classée au patrimoine mondial de l'humanité, il regarde les nouveaux bâtiments aux lignes orthogonales, colorés, par groupe d'appartements. Il appelle à lui le virtuel pour composer une image de la réalité, Alger, Climat de France, (2013), Hôtel des Arts, Toulon, (P).
Videaste*, il fait défiler ces lieux en un long travelling qui filme à la manière de ses prises de vue de 1994.

Expositions : 1993, Maison de la Radio, Paris, (G) ; 1994, 2011, Polaris, Paris, (P) ; 1997, Biennale de la photographie, Liège ; 1997, 2003, Laurence Miller, New York, (P) ; 2004, Bibliothèque nationale de France, Richelieu, (P).