Fiche de présentation

BELIN, Valérie

née le 3 février 1964 à Boulogne-Billancourt, Seine-Saint-Denis, France ; 1986-1987, Beaux-Arts, Bourges ; 1987-1988, philosophie de l'art à la Sorbonne ; 1987, enseigne la photographie aux Beaux-Arts de Bourges ; 2000, prix HSBC ; vit à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Photographe

Présentation : Elle travaille par série d'une dizaine, en noir et blanc, se fixant comme contrainte la frontalité, le manque d'environnement et l'isolation du sujet, noir sur blanc. Elle pose des cristaux devant des miroirs à la vénitienne qui brouillent l'objet en reflets; au milieu des années 1990, elle photographie ceux-ci, obtenant des reliefs qui se font méprendre sur la réalité de la technique et croire qu'il s'agit de peinture. Dans leur carton capitonné de papier de soie, les robes anciennes du musée de Calais apparaissent comme des gisants dans leur cercueil, (1994). Les Bodybuilders, (1999), mettent en valeur les musculatures monstrueuses telles que les premières revues nudistes le faisaient dans les années 1930, et elle les minéralise. À la fin des années 1990, toute illusion disparaît lorsqu'elle oppose les très gros plans de carcasses d'animaux à des carcasses de voitures. Les Moteurs, (2002), captent le glissement de la lumière sur les organes mécaniques et Chips, (2004), enregistre simplement des publicités agrandies. Ses Mariées du Maroc, (2000) suivent le même princpe de détourage du personnage au noir accentué sur fond blanc; le visage est accessoire, seule compte la parure dont les détails pourraient faire penser à Klimt*. A la série des Modèles, (2001) visages de femmes imprimés sur 1,50 m. de haut, succède, en moindre format, celle des Femmes noires, (2001), celle des Mannequins, (2003, MNAM), manipulés pour réunir les meilleures parties de chaque corps et -exception de la couleur-, celle des Métis, (2006), tout en doux crème. Pour chacun de ses modèles, elle garde sa distance, moins intéressée par la psychologie que par la plastique. Dans le même cadrage, des masques grimaçants de clowns ou de vieillards, (2004), ou à ceux, figés en porcelaine sur fond noir de jeunes gens impassibles, buste nu, glabre, le teint chlorotique, les lèvres rouges, la lentille bleue, le regard séducteur, à sélectionner pour défilé de couture ; quant au jeunes filles noires, elles paraissent plus vivantes, peut-être à cause des perruques extravagantes dont elles sont affublées, (2006). Elle répertorie des vitrines de Luxembourg, qui exposent des vêtements désuets, (2006, Mudam). Des coffre-forts sont dégradés comme s'ils sortaient des mains de braqueurs, (2005) et des bouquets de fleurs variées, sans vase, rappellent ceux mis autrefois, sous globe, (2008). Par superposition de deux clichés, elle noie en transparence un visage d'élégante des années 1950, trois fois plus grand que nature dans un semis e fleurs et titre, Chrysanthème, Zinia, etc. (3 ex.).

Expositions : 1987, Festival de la photo, Bourges ; 1994, Alain Gutharc, Paris, (P); 1998, 2007, Xippas, Paris, (P) ; 1998, Krinz, Kyoto, (P); 2008, Jérôme de Noirmont, Paris, (P).

Rétrospective : 2009, Maison européenne de la Photographie, Paris.