Fiche de présentation
UBAC, Raoul ( Rudolf Ubach, dit )
né le 31 août 1910 à Malmédy, Belgique, alors territoire allemand ; 1930, prend contact, avec le groupe surréaliste* à Paris où il s'installe ; fréquente aux ateliers de Montparnasse et suit des cours aux Arts appliqués de Cologne ; s'adonne surtout à la photo ; séjourne en Dalmatie où il "découvre" la pierre ; 1929-1939, partage son temps entre Paris et Bruxelles ; 1932, Arts appliqués de Cologne ; 1940, se réfugie à Carcassonne ; 146, ramasse une ardoise en Haute-Savoie et la "sculpte" avec un clou : il fait entrer un matériau nouveau dans l'art, et ne l'abandonne plus ; 1947, s'adonne à nouveau à la peinture ; 1957, s'installe à Dieudonné, Oise ; 1972, Grand prix national des arts; 1985, meurt le 22 mars à Dieudonné.
Type(s) : Artiste
Technique(s) :
Peintre - Photographe - Sculpteur
Présentation : De 1932 à 1940, il est photographe surréalisant*, moins par le sujet que par les effets que lui permet son inventivité technique, la solarisation, la surimpression, le brûlage, -laisser mollir la couche sensible, pour une durée aléatoire-, le collage*, le montage, etc. Les assemblages de pierres sur une côte dalmate, lui fournissent son premier sujet. Photo-Collage, (ca.1932) est une destruction-reconstruction d'un visage qui, à a place de l'oeil gauche, porte l'objet regardé ; Actuation poétique, (1935), photographie composée à la Dalí*; Combat de Penthésilée, (1936-1937) est constitué de l'assemblage de plusieurs photographies. il prend des groupes de fibres abstraites, qu'il grave, Penthésilée, (1938).
Dans le même esprit, Anatomies, (1939) marque l'année du fusain ou de l'encre de Chine, du pastel aussi, jusqu'en 1946. Groupe, (1939) est une sorte de danse de mort dans laquelle les âmes se tendent vers le ciel. Sans titre, (1940), cables sur grésil cachant une ombre. De 1939 à 1945, il dessine des natures mortes lytiques avec l'accentuation dramatico-fantastique des ombres et des lumières, Les Mains, (1945).
Depuis 1947, il se consacre à la peinture-sculpture. Peinture non-figurative de rubans, soit plutôt horizontaux cachant un arrière-plan, de couleurs végétales sombres, Sans titre, (1947), soit verticaux et concentriques comme ceux de Deyrolle*, Les Cyclistes,(1950), La Roue, (1954), ou les soles des quadrupèdes, superposés, tachetant la toile d'arrondis sur des géométries irrégulières, entassant les couleurs sourdes, De Sable écartelé, (1955) ou Broussailles, (1963). Peinture abstraite parce que profondément figurative de détails sortis de leur contexte, Minéral ocré, (1955) évoque les ardoises sur faîtes, de l'Ardenne, ou les lais de la mer, Sans titre, (1969). De 1960 à 1965, c'est de la terre qu'il est question, des stratifications géologiques, des sillons de glaise, de plissements telluriques, des guillochis des laisses, en reliefs ou à la gouache. Travail rigoureux comme celui du labour de La Chute d'Icare de Breughel le Vieux, Champ abandonné, (1967, FMSP), Terre Brûlée II, (1970, MCM), soit en peinture, soit en résine creusée et colorée. La palette, elle-même, reflète la minéralité : gris, terre de Sienne, parfois une éclaircie par zone, comme les fonds sous-marins sous des eaux basses; mais cette lueur n'éclaircit que des schistes, des laves et des cendres. En 1946, il se consacre à la sculpture-gravure de l'ardoise, du marbre ou de la résine. Figuratifs et abstraits simultanément, ses visages minces sont une célébration de la ride, Têtes, (1949-1981) ; ses figures sont des gisants verticaux, (1969, 1975), ses natures mortes de grande dimension sont stylisées à l'extrême, Grand Relief à la chaise, (1970), ou de simples plissements hercyniens, renvoyant à son travail principal de cisèlement de l'ardoise et aux gravures vieilles de 35,000 ans du Cairn de Gavrinis en Morbihan.
Il mêle traits parallèles à à-plats, Ardoise, (1957) ou Soleil, (1965) ; il creuse l'ardoise dans l'ardoise, Stèle double face, (1960); il ne garde que des parallèles ondoyantes, Paysage, (1961). De temps à autre, dans les stèles surtout (1965-1971), la figuration perce, Torse, (1966) ou Grande Stèle noire, (1971), accentuée lorsqu'il rend le geste du nageur, La Plongeuse, (1967), Idoménée, (s. d., musée de Reims). Tête, (1976), en pierre taillée, d'une tristesse énigmatique, est d'une facture réaliste*. Il est l'auteur de murs, de pavements, de stèles, de sculptures, de vitraux, d'illustrations, de tapisseries et de mosaïques de fusains sur calques, Stèles, (1977, FMSP), de dessins aux traits maillés, rendant une impression de négatif photographique, quand il s'attaque à la nature morte. Il travaille parfois par empreinte d'encre de Chine, Arfdoise,(1960), de bois gravés, Obscure lampe de cela (1979).
Expositions : 1946, Redfern, Londres, et Denise René, Paris, (P) ; 1997, 2000, Tessa Herold, Paris, (P).
Rétrospective : 1968, Charleroi, Palais des Beaux-Arts ; Bruxelles, Palais des Beaux-arts ; Paris, Musée d'Art Moderne de la Ville ; 1978, Fondation Maeght, St Paul de Vence ; 1981, Salle St Georges, Liège ; 2000, Musée de Pontoise.
Lieux publics : 1961, vitraux à Varengville; 1983, dans le choeur de la cathédrale de Nevers; 1971, mosaïques à Saint-Cyr, Orsay et Reims; 1976, murs au lycée de Tomblaine, près de Nancy, à la faculté des sciences de Villeneuve-d'Ascq et à Charleroi; 1976, pavement de la Cour d'honneur de l'hôital du Val-de-Grâce, Paris.
Citation(s) : On a dit :
- Au maintien d'ombre et d'espaces mêlés. (Éluard).