Fiche de présentation

BRASSAÏ, ( Gyula Halasz, dit )

né le 9 septembre 1899 à Brasov, Hongrie (aujourd'hui Roumanie) ; 1917-1918, mobilisé dans la cavalerie austro-hongroise; 1918-1919, Beaux-Arts, Budapest ; 1921-1922, de Berlin ; 1924, s'installe à Paris ; journaliste, l'idée lui vient d'illustrer ses articles par des photographies ; 1933-1939, collabore au Minotaure, revue surréaliste*; 1948, épouse Gilberte Brassaï*; 1949, naturalisé français ; 1978, grand prix national de photographie ; 1984, meurt le 7 juillet à Beaulieu-sur-Mer; est inhumé au cimetière de Montparnasse.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Graveur - Photographe - Sculpteur

Présentation : Ses premières gravures de 1921 sont d'inspiration cubiste*. Les suivantes, de 1933 à 1945, expressionnistes*, avec des déformations du corps féminin, élongations et gonflements qui n'évitent pas le maniérisme. Il faut compter ses Transmutations, (1934-1935), négatifs photographiques gravés sur émulsion, inspirés de Picasso* (1934-1935). Auteur d'un Autoportrait, (s.d.), linéaire qui insiste plus ou moins sur l'encre de Chine et met en vedette la disparité des yeux et des sourcils À compter de 1930, la photographie en noir et blanc le rend célèbre, et d'abord son premier livre, Paris de nuit, (1930); Cristaux et minéraux, (1930), en gros pans; portraits de célébrités (1932-1947); fameux graffitis* en noir et blanc (1933-1956), que l'on peut faire figurer dans l'art brut*, anticipant en quelque sorte de dix ans, Dubuffet*. D'autres graffitis*, non-figuratifs*, en couleurs (1958-1970), sont d'une précision qui donne l'illusion du trompe-l'oeil; cette incursion dans la couleur est justifiée par celle-ci puisqu'il faut partir de la couleur et non du sujet. Son sujet le plus connu est le Paris de jour et de nuit. Scènes construites, en requérant des figurants, nécessitant de longues poses, un pied et un éclair au magnésium. C'est ainsi qu'il raconte des histoires en scènes multiples, évolutives, Un homme meurt dans la rue, Bd de la Glacière, (1932) ou Dans un hôtel de passe rue Quincamoix, (1932), à la manière des vignettes comiques* pour journaux. Bal homosexuel, (1932) ajoute à cette atmosphère des bas-fonds. Il n'hésite pas à recadrer pour obtenir l'effet voulu, "pour faire jaillir de la réalité". Le Paris de la nuit s'il est coquin, La Môme Bijou, Bar de la Lune, (1932), est surtout consacré à des sites nocturnes, éclairés sous la pluie (1929-1945). Il est l'auteur de nus tronqués (1931-1932), de macrophotographies, rendant abstraits des objets courants, une Pochette d'aiguilles, (1930) transformée en tuyaux d'orgue, un corail ou un madrépore devenant sculpture, (1930-1935). L'oeuvre photographique compte 43 000 numéros, sans compter les décors photographiques de Phèdre,  ballet de Cocteau* et d'Auric (1950). Sculpteur, il fraise des galets et leur attribue des formes féminines magdaléniennes ou cycladiques (1946-1971), Galatée, (ca. 1971), buste acéphale en marbre blanc. Il est aussi décorateur de ballet, théâtre et cinéma. Il s'arrache à son humeur casanière pour faire, en 1957, un séjouraux Etats-Unis ; il en rapporte des vues fiévreuses, grouillantes, colorées...et prises en couleur.

Expositions : 1933, Batsford, Londres  (P) ; 1945, Renou & Colle, Paris, (P) ; 2011, Pavillon populaire, Monytpellier, (P) pour l'équipée américaine.: 2014, Hôtel de Ville, Paris, (P)

Rétrospective : 1968, Museum of Modern Art, New York ; 1999, Museum of Fine Arts, Houston, et National Gallery, Washington; 2000,  Centre Pompidou, Paris.

Citation(s) : On a dit :
- Ses photos sont bien plus belles que la réalité. (Jean Rouch).

Archives : Centre Pompidou, Paris, 216 tirages originaux et plus ou moins 35,000 négatifs, 36 dessins, 37 sculptures.
Musée Matisse, Nice.