Fiche de présentation

BOURCART, Jean-Christian

né en 1960 à Colmar, Haut-Rhin, France ; 1977, vient à Paris et photographie ; 1983, diplômé de l'école de photographie de Toulouse ; 1985-1987, formation en psychologie ; 1992, se consacre exclusivement à la photographie ; 1997, vit à New York.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Photographe - Vidéaste

Présentation : De 1977 à 1984, il est photographe de mariages pour gagner sa vie et photographie autrement dans son temps libre. Journaliste de reportage, il est un témoin du politique et du social. Il récupère son premier métier de photographe de mariages, en couleurs, et trouve dans des rebuts des photos "ratées" parce qu'en partie transparentes et en partie évanouies par le flou, Stardust, (2005) ; il les trouve belles, les récupère et, à la manière de Duchamp*, les signe, Le Plus beau jour de la vie, (s. d.).
Il pousse plus loin la critique en truquant des photos fades et conventionnelles. Il se rend dans les bordels, les clubs échangistes ou sadomasochistes de Francfort, Paris ou New York, (1998-2001), avec un appareil caché et en rapporte des photos d'un rouge de bouge, méphistophéliques, des clients se livrant à leurs perversions. Le flou est son arme, ainsi des photographies de visages, fermés, distraits, endormis, assis dans l'habitacle de véhicule, la vue supposée de ce que l'on peut saisir dans un transport à grande vitesse (2000) ou, pris de l'extérieur, des occupants d' automobiles, rendus flous par la vitre et les perles de pluie sur le pare-brise, (2000).
Il abandonne momentanément la couleur pour les Pizza Road,(1999), animaux écrasés sur les routes américaines et réduits à une bouillie non-figurative. Il la reprend pour Collateral, (2005), projetant sur des objets quotidiens ou sur des murs extérieurs, d'atroces photos de mutilés de la guerre d'Irak ; on les retrouve sur un mur, une camionnette ou un réfrigérateur. Vidéaste de Bardo, (2003), il scrute le moment où la vie bascule dans la mort; Rupture, (2004), performance* d'êtres emballés dans des sacs poubelles qui se veulent contre Bush ; It's Today, (2005), oppose l'agitation d'une réunion de l'ONU à la sérénité d'une diseuse de bonne-aventure. Il reprend le thème dans Fortune Teller, (2011) en caméra cachée et la voyante frise l'escroc.
Parce qu'il aime les techniques extrêmes, il retourne l'objectif vers un papier noir réfléchissant ce qu'il photographie et obtient ainsi des corps froissés, une sorte de cubisme de l'image, Black Street, (2011).

Expositions : 1983, gal. 666, Paris, (G) ; 1987, université de Heilbronn, (G) ; 1991, Visa pour l'image, Perpignan, et MJC Brancion, Paris (P) ; 1987, Heilborn, (G) ; 2004, Leo Scheer, Paris, (P) ; 2007, Hôtel de Sully, Paris, (P) ; 2011, VU, Paris, (P).

Citation(s) : Il a dit : -Je suis photographe parce que je suis voyeur; (;;;;) J'aime franchir la frontière entre le privé et le public.