Fiche de présentation

KLEIN, William

né en 1928 à New York, États-Unis d'Amérique ; 1947-1948, armée américaine d'occupation en Allemagne... dont 18 mois à la Sorbonne ; 1948, s'installe à Paris et travaille chez Léger*; 1954, rentre à New York;  1952, premières photographies ; 1955-1965, directeur artistique de Vogue; 1958-1976, assistant de Fellini et metteur en scène de cinéma ; 1958, Bradway by Light, premier film pop* dit-il; 1963, naissance de Pierre Klein*; 1972, met un pied à l'étrier de l'agence Viva*; 1972-1982, tourne une centaine de films publicitaires ; 1980, revient à la photo ; 2007, gagne devant le tribunal d'instance de Paris, un procès en plagiat de ses contacts peints, contre le styliste John Galliano ; vit à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Photographe

Présentation : Jusqu'à 1948, peintre de l'abstraction géométrique* hard edge* en noir et blanc qu'il rend mouvante et photographie Panneaux graphiques, (1953). Il peint des murs incorporés à l'architecture en 1953 et 1954. Avec la photo, il met le pied dans ce qui va être le tohu-bohu d'un artiste, célébré ès qualité. Autodidacte, il est en marge de la photographie convenue. Films, photos, bougé, amalgame, couleurs, noir et blanc, mode, humaniste, mondain, grand angle, grain, déchirure, cadrages inexistants, etc.. Photographe débridé des villes, New York, (1954), -en 1954-1955, il en réalise un "journal"-, Rome, (1956-1960), Moscou, (1959), Tokyo, (1961), Paris, (1964 et 2002), il conçoit le genre comme a-romantique puisqu'il cadre "le bordel des corps qui s'entremêlent". Il prend en compte la Rome de la Dolce Vita, (1960), son petit peuple, ses célébrités, ses Vespa, l'énormité de ses monuments antiques parcourus par des touristes minuscules. L'oeil qu'il jette sur Paris s'intéresse aux foules dans lesquelles il isole un personnage soit politique, soit insolite. Ainsi, saisit-il avec humour le défilé de la Gay-Pride, les vieillards de l'Académie française, la mondaine au buffet en toisant une autre au nez en trompette, les drag-queens, le vieux général de la garden-party de l'Élysée , les snobs des courses ou les déshérités de l'Armée du Salut., les foules aux enterrements des chanteurs célèbres... D'après lui, New York est immobile et Paris ne cesse de changer. Ses villes sont non-identifiables puisqu'il donne sa vision des choses telle qu'il la ressent et non un reportage. Photographe de mode, (1955-1965), il place ses modèles dans des sites urbains délabrés ou en saisissant des défilés de manière rapprochée au point d'aboutir à des flous abstraits; il en montre les dessous, aux deux sens des coulisses et des lingeries. Le délabrement, il l'enregistre comme tel, surpublicité pour surconsommation, Cowhey Marine, (1955), annonciateur du pop*. Parfois, il exprime la sérénité, en faisant poser mannequins et travailleur, Salon de coiffure, Simone et Antonia, New York, (1961). Aux rayures noires et blanches d'une robe, il associe les passages pour piéton de Rome.
A compter de 1990, il reprend ses planches de contact les agrandit à des dimensions d'affiches, garde les numéros des clichés, entoure celui qui paraît le préféré d'un trait à la laque, irrégulier, et le souligne plus encore par deux lignes brisées, faisant pointe de flèche, à la laque rouge ; marque de fabrique qui n'a rien à voir avec une sélection ; ainsi Gun, (1955, New York), qui a fait le tour du monde pour sa violence supposée de la tendre jeunesse n'est qu'une mise en scène puisque sur l'image suivante, le protagoniste au pistolet pointé, rit. Il filme d'ailleurs les photos maintenues et les photos sacrifiées); ce qui est neuf ce n'est pas la sélection, c'est de l'incorporer à une démarche artistique; cela s'appelle Contacts peints, (1990). Sur une commande, Dressage, (2007), il prend en couleur, chevaux, cavaliers en haut-de-forme, et un vingtaine de photos des pattes réalisant leurs entrechats.

Expositions : 1962, Milan, (P), (peinture) ; 1987, Musée d'art contemporain de Montréal, (G) ; 1995, Modern Art Museum, New York, (P) ; 2008, 2011, Maison européenne de la photographie, Paris, (P) ; 2008, Laurent Sitrouk, Paris, (P), (contacts peints).

Rétrospective : 1967, Stedelijk Museum, Amsterdam ; 2002, Maison européenne de la photographie, Paris ; 2003, Musée municipal, Tokyo, Gropius Haus, Berlin et Musée d'art moderne, Budapest;  2005, Centre Pompidou, Paris.

Citation(s) : On a dit :
- Même quand il ne s'y passe rien, Paris murmure, parle ou gronde et William Klein demeure chaque jour à l'écoute de toutes les rumeurs qui font l'histoire de la ville; un perpétuel suspense où tout pourrait arriver même quand rien n'arrive. (Alain Jouffroy).
- Rome est un film et Klein l'a réalisé.  (Federico Fellini)
Il a dit :
- J'ai toujours essayé de faire du Masaccio au 125ème de seconde. J'ai toujours considéré que je faisais du monumental en courant.-J'ai toujours aimé la photo anodine, automatique, de hasard, de décadrage, tête coupée, n'importe quoi. J'invite les gens à faire leur autoportrait; je me vois comme le photomaton ambulant.