Fiche de présentation

SAUSSIER, Gilles

né en 1965 à Suresnes, Hauts-de-Seine, France ; sciences économiques à Paris X ; 1989-1994, membre de l'agence Gamma ; 1995-1996, vit au Bengladesh ; 1997 à Calcutta ; 1999-2002, Beaux-arts de Paris ; vit aux Andelys.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Photographe

Présentation : De 1989 à 1994,  photojournaliste, il réalise un reportage sur les "indigènes" de l'île de Chatou, puis sur Timisoara, lors de la chute de Ceaucescu (1989).
Il rompt avec cette démarche liée à l'actualité. En 1995, au Bengladesh, il photographie pour la première fois Shakahari Bazar à Dacca, enclave hindoue. Dans sa production, une photo en couleurs de grande dimension frappe : un dos revêtu d'un maillot de corps réduit à l'état de dentelle; ce qui reste des fils et du principal du tissu blanc sur la chair noire, est une abstraction* en soi, Delta, (1996). En 1975, à Dacca toujours, il organise une exposition de 74 portraits à destination de ceux qu'il a photographiés. En 2001, à Dacca encore (et jusqu'en 2006), il recherche les photos qu'il a distribuées en retrouve et les photographie. Il pratique ainsi une Esthétique relationnelle*. Art oriental, (2001) reflète les couleurs - et presque les odeurs -, le brouhaha du marché de Dacca. Les gens dont il a fait le portrait antérieurement, il les rephotographie, porteurs de la première photo, comme il photographie la copie peinte de ses photos réalisée par des affichistes locaux, (2006), ou en plan serré au plus près du visage, des habitants burinés dans une couleur qui coïncide avec celle de leur peau, (2009).
Il établit sa propre rétrospective en présentant des boîtes contenant chacun de ses reportages. Il n'abandonne pas pour autant la France et, documentariste, il donne de grands panoramiques, pris tout le long de la vallée de l'Epte, pour illustrer et la chasse et le travail agricole, Chaussy, (1999). Il élonge le détail comme dans Chemin dans le marais, (1998), avec une trainée rouge et place un des acteurs ruraux dans son champ.Il photographie les tours de Malakoff, dans la banlieue de Paris, promises à la destruction. (2004).
Il retourne à Timisoara et prend en gros plan des journalistes devenus chasseurs, le fusil prêt à tirer, (2004). L'érosion de la terre par l'eau et c'est L'île d'après, (2007), sur la Loire, près de Nantes, alternant le noir et blanc du récit de Jean Bricard, (1932-2002) né  à la Basse-Pierre, et la couleur des vues d'aujourd'hui; méditation sur le temps qui passe. Il performe de manière saugrenue en puisant de l'eau dans la Loire et en retraçant à pied, sec, le chemin de l'Erdre aujourd'hui comblé, ce qui suppose une gymnastique de récipients d'eau au sol : je déplace un pied, je déplacr un récipient, etc. Le Gué, (2007).
Il se met dans les pas de Brancusi* et photographie tout ce qui, de loin ou de près à un rapport avec la Tour sans fin à Tirgu Jiu ;  par la magie du tirage, de l'impression pigmentée, du papier Baryté, ses photos réunies en quatre portofolio, prennent l'aspect de peintures, (2010-2012)
Videaste*, il reprend ses itinéraires pour l'écran, (2006). 

Expositions : 1997, Hôtel Kalpana, Dhaka (P) ; 1999, Web Bar, Paris (P) ; 2002, Documena, Kassel ; 2003, 2012, Zürcher, Paris, (P).