Fiche de présentation

VALADON, Suzanne, ( Maria-Clémentine Valadon, dite )

née le 23 septembre 1867 à Bessins, Haute-Vienne, France ; modèle et maîtresse de Puvis de Cavannes, Renoir, Toulouse-Lautrec, Degas et... Bessy; dessine en autodidacte ; 1883, donne le jour à un fils, Maurice, qui deviendra Utrillo*; 1891, un de ses amants, Miguel Utrillo*, reconnaît son fils ; 1893, liaison avec Erik Satie ; 1896, épouse Paul Mouis, avocat avec lequel elle vit depuis trois ans ; 1909, rencontre André Utter*, peintre, camarade de son fils, devient sa maîtresse ; 1911, divorce de Paul Mousis ; 1914, épouse André Utter ; 1935, marie son fils à Lucie Valore*; 1938, meurt le 7 avril à Pars d'une congestion cérébrale ; est enterrée au cimetière de Saint-Ouen.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Tenante d'une tradition vigoureuse à ses débuts, Autoportrait, (1883, MAMVP), au pastel, elle se révèle une dessinatrice hors du commun, l'Autoportrait, Portrait d'Olga, (1923), de Picasso*; elle excelle à saisir les replis du nu féminin, La Toilette, (1908, MPSG). Si elle dessine des centaines de papiers, 'dessins souples et méchants' dit Degas qui l'influence ; elle ne peint guère qu'une vingtaine de toiles. Jusqu'en 1909 et sa rencontre avec Utter, qui l'incite à employer l'huile.
Trente ans durant, elle le fait, Utrillo, sa grand'mère et un chien, (1910) ; elle accumule les nus féminins dans les poses de la toilette : elle dessine ses sujets, les peint et les redessine, les borde, d'un trait noir, réminiscence des nabis. Les feuilles de ses paysages sont traitées d'une touche cézanniene, Sous-bois, (1914) ou Route dans la forêt de Compiègne, (1914, Fabre). Ses figures sont robustes. Les muscles de ses nus masculins sont ceux de naturistes. La chair de ses femmes est faisandée, leurs visages interchangeables parce que peu expressifs. La palette dure et ripolinée en fait un peintre des années linoléum qui reste dessinateur sous et au-dessus de l'huile. Ses grandes compositions sont les plus significatives, Adam et Ève, (1909, MNAN), provocant pour une femme abordant le nu masculin sans retenue (la feuille de vigne est appliquée tardivement en vue de l'exposition aux Indépendants en 1920 ); L'Avenir dévoilé, (1912, PPG), anticipant la peinture bourgeoise des années 30 ; La Joie de vivre, (1911, MoMA), composition cézannienne ; et Le Lancer du filet, (1914, MNAM), préfigurant Picabia* et jusqu'en ses transparences.
Pendant et après, il y a des portraits caricaturaux, La Mère de l'artiste, (1912, MNAN), Maurice Utrillo devant son chevalet, (MAMVP), les nus féminins, La Brune et la Blonde, (1919), des paysages postcézanniens, L'Église de Belgodère, (1913) ou Le Château Saint-Bernard, (1930), des fleurs et des natures mortes, Nature morte à la draperie, (1924, MAMVP), rutilants, mais aussi quelques portraits, Autoportrait aux seins nus, (1931) ou Lucie Valore, (1937), dans la suite des fauves*, qui détonnent dans une peinture généralement un peu garce, rude et bordée généralement, Grand'mère chaussant une fillette, (1931)
Une toile exceptionnelle par son format et sa mise en page, André Utter et ses chiens, (1932, musée Paul Dini, Villefranche), d'une maîtrise claire qui rejoint celle des grands Derain* et de même un groupe, La Famille Utter, (1921, MNM)
Depuis 1909, elle a peint quelque 450 toiles.
Elle a le grand mérite de former son fils et de lui avoir permis d'obtenir rapidement une notoriété qui éclipse la sienne.

Expositions : 1894, Salon des Artistes français ; 1909, Salon d'Automne, Paris ; 1915, Berthe Weill, Paris, (P).

Rétrospective : 1927, Berthe Weill, Paris ; 1932, Georges Petit, Paris ; 1939, 1947, Berner, Paris ; 1967, Musée national d'art moderne, Paris ; 1996, Fondation Giannada, Martigny ; 2009, Valadon-Utrillo, Pinacothèque, Paris, (P).