Fiche de présentation

SCHMIDT-ROTTLUFF, Karl ( Karl Schmidt, dit )

né le 1er décembre 1884 à Rottluf, Silésie, Allemagne (aujourd'hui Chemnitz, Pologne) ; 1905, études d'architecture à Dresde ; cofonde DieBrücke*; 1906, commence à peindre et prend le nom de Schmidt-Rottluff ; 1911, s'installe à Berlin; 1915-1918, mobilisé aux armées, grave et sculpte; 1931, élu membre de l'Académie prussienne des arts ; 1932, enseigne à Berlin ; 1933, démissionne de l'académie ; 1937, soixante et une oeuvres figurent à l'exposition de l'Art dégénéré*; 1938, six cents oeuvres sont saisies dont une partie est détruite ; 1939, l'historienne d'art Schapire emporte sa collection d'oeuvres de Schmidt-Rottluff à Londres ; 1940, faute de matériel il peint sur des toiles retournées ; 1941, il lui est interdit de peindre ; 1943, son atelier berlinois est détruit ainsi que deux ateliers en Silésie ; 1946-1954, enseigne à l'École supérieure des arts plastiques de Berlin ; 1947, reprend la peinture à l'huile ; 1967, inauguration du musée Die Brücke, à Berlin, dû à son initiative et largement doté de ses oeuvres ; 1976, meurt à Berlin le 10 août.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Pour avoir oeuvré avec Kirchner* à la même esthétique, dans le même mouvement, une ressemblance existe ente leurs oeuvres, voire une certaine difficulté à les identifier, surtout celles produites durant la vie effective de Die Brücke, de 1905 à 1913, d'autant que certaines ne sont pas signées. À la même époque, une même similitude et une même difficulté règne entre Braque* et Picasso*. L'influence de Van Gogh, La Petite Maison, (1906, Th-B), Autoportrait, (1906, Fondation Nolde) et celle de Munch, Près de la gare (1908, MMKW), marquent ses débuts. Son art est multiple, les touches se multiplient, espacées jusqu'au déchiquetage, en 1909 et 1910, pour aboutir à des grandes masses unies mais modulées, simplification et choc des couleurs, audacieux, La Percée dans la digue, (1910.). Printemps précoce, (1911, Mus. Dortmund), qui débouchent sur des masses urbaines fantomatiques, Maisons la nuit, (1912, NNG), ou  Maisons au bord du canal, (1912, NNG), sur des masses cubisantes. Simultanément, pour ses figures, il adopte l'angularité nègre, Femme rêvant, (1912, BMB), Trois nus, (1913, NNG), Deux Femmes, (1914, HGM), qui se situe dans la filiation des Demoiselles d'Avignon de Picasso*, ou Jeune fille devant le miroir (1915, NNG). Ses -plats flammés sont mis en situation dans un décor découpé à la serpe ou terminé par les barbes du pinceau. Les teintes froides sont allumées de rouge et de jaune, Lever de lune, (1920, Georg Kolbe Mus., Berlin). Exceptionnellement, il assourdit s palette, Femme à sa toilette, (1915, KH). Il garde, au sein de la sauvagerie, le sens de l'harmonie, tout en ne concédant rien dans ses portraits, aux oppositions violentes et dramatiques, Portrait de l'historien d'art Whilhlm, (1921, NNG), dont un oeil blanc indique la fonction d'expertise, tandis que l'autre reste dans une ombre bleue, dans un décor nerveux. Après la Seconde Guerre mondiale, la ligne devient ondulante, les couleurs se mêlent en dégradés pourcréer des ombres et il s'inspire même, dans la disposition en masque, de peintres postcubistes, Femme verte, (1956, BMB).

Expositions : 1906, Dresde (G) ; 1910, Commeter, Hambourg, (P) ; 1993, Musée d'Art moderne de la ville, Paris, (G) ; 1995, Musée Matisse, Nice, (P).

Rétrospective : 1954, Kiel, Hambourg, Berlin, Nuremberg, Francfort ; 1963, Hanovre, Essen, Francfort, Berlin.

Musées : Die Brücke, Berlin, la totalité des estampes ; Tate, Londres, la collection de Schapire ; Fondation Schmidt-Rottluff au Musée Die Brücke.