Fiche de présentation

REVOL, Jean

né le 4 mars 1928 à Lyon, Rhône, France ; autodidacte ; 1950, s'établit à Paris ; 1959-1988, tient la chronique d'art à la NRF et s'adonne à la boisson ; 1955, abandonne le pinceau pour le couteau ; 1965, abandonne l'alcool ; 1968-1973, vit à New York, enseigne à Middelburg College ; 1972, chargé de recherches sur la création des handicapés mentaux à Columbia University ; 1974, revient à Paris; 2012, meurt le 2 janvier à Troyes, d'un cancer.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Dès l'origine, il est expressionniste*. Ses premières toiles, souvent des autoportraits, laissent apparaître une silhouette tracée par un fouaillement de la pâte, épaisse, sombre, tragique. De 1955 à 1964, ses toiles informelles sont titrées, comme pour rappeler la réalité dont elles sont tirées. L'abandon de l'alcool coïncide avec la structuration du graphisme. Il est désormais un peintre hanté. Qu'il s'agisse de l'univers urbain ou rural, l'oeuvre est habitée de formes habitées : c'est tantôt un voile sépulcral qui recouvre L'Île de la Cité, (1967), tantôt les lumières inquiétantes qui se reflètent dans les carreaux d'une croisée, Fenêtre au feu, (1964), avec quelque vibration futuriste*, Quai d'Anjou, (2003), tantôt un arbre comme enveloppé d'un linceul végétal, Cyprès, (1991). On songe aux vers de Verhaeren dans Villes hallucinées.  Il maîtrise le noir et blanc, faisant sortir ce dernier des ombres qui l'entourent, Portrait de Michaël Lonsdale, (1992), La Lutte avec l'ange, (1997), à scruter pour saisir la tension des corps, ou la théorie de fantômes , Au delà de la route, (2008). Il est aussi le peintre-artisan qui s'acharne à reproduire un seul objet banal, un vêtement pendu, Peignoir rouge, (1996) ou Peignoir bleu, (2010), un chou-fleur ou une tête de porc, un piano à queue ou un fauteuil avachi. Ici encore, on retrouve le goût de l'expressivité, de la présentation, de la pâte riche et généreuse aux reflets fuligineux, aux décroissances d'épaisseur coïncidant avec les dégradés chromatiques. Certaines natures mortes prennent une allure monumentale parce que, malgré des formats modestes, elles emplissent la toile de bord à bord, (1999), Les Poissons rouges, ou Bouteilles en majesté, (2001). Devant ses dégringolades de Coquelicots, (2007), dont les plus proches se terminent en Vanités, on ne peut que se rappeler  Nolde*.

Expositions : 1949, Alphonse Chave, Vence, (P) ; 1952, 1956, Creuze,(P), Paris ; 1961, Palais des Beaux-arts, Bruxelles, (P) ; 2004, 2010,  Daniel Besseiche, Paris, (P).

Rétrospective : 2001, Palais de Bondy, Lyon.

Citation(s) : Il a dit : -Je n'ai pas oublié ces nuits de mon enfance où j'allais régulièrement entrouvrir les volets de ma chambre.