Fiche de présentation

MAJORELLE, Jacques

né le 7 mars 1886 à Nancy, Meurthe-et-Moselle, France ; fils de l'ébéniste Louis Majorelle ; 1901-1903, Beaux-Arts de Nancy ; 1903-1906, Beaux-Arts de Paris ; 1906, académie Julian, Paris ; 1908-1910, voyage en Espagne et en Italie ; 1910-1914, séjourne en Égypte ;  1917, se fixe à Marrakech ; 1955, amputé d'un pied comme suite à un accident de voiture ; 1962, meurt à Paris ; enterré à Nancy.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Paysagiste, rare portraitiste et auteur de scènes de genre africaines. Les débuts sont classiques, encore que, de temps à autre, il prenne de la liberté avec les conventions, Le Carré de choux, (1904, musée de l'École de Nancy). Sa formation avec le peintre pompier Friant transparaît dans Louis Majorelle, (1908, ibid.), et plus encore dans Le Divan gris, (1908). Tandis qu'il reprend à Prouvé la pâleur des sites urbains écrasés de soleil, Lessive, (1909). Il est chromatiste, avec des rouges italiens, Venise, (1909), ou des stries de chromos, Sycomores, Soir aux pyramides de Gizeh, (1911. Le modelage des figures, que l'on retrouve tout au long de sa carrière désormais africaine, commence avec Égyptien au turban bleu, (1914); il anticipe l'aspect plus statufié des peintures Art déco* qu'il applique dans les années 30 aux femmes noires.
En arrivant au Maroc, d'entrée de jeu il est expressionniste*, bordant ses figures ou les fondant, Marchands d'oranges, place Djema el Fna, (1918) ; jouant s'il le faut de la lumière que laissent passer les caillebotis de couverture des ruelles, Médina de Marrakech, (1921) ; il élargit son champ pour appréhender les foules, Souk el Kemis, (1920) ou La Casbah rouge, Marrakech, (1924),  les figures sont silhouettées, blanches sur fonds sableux. Il mêle de l'or et de l'argent à ses compositions, non à titre décoratif, mais fondus dans les couleurs.
De 1921 datent les premières casbahs. C'est pour lui l'occasion de souligner l'aspect cubique de ces constructions pour en imbiber la structure de la toile, Tinitine, (1921). Cela aboutit à un livre d'art, Les Kabahs de l'Atlas, (1930), recueil de planches en quadrichromie avec rehauts métallisés. Contrairement aux Pontoy* et aux Busson* ce ne sont pas des oeuvres ethnographiques mais des morceaux de peinture, avec leurs masses grises, ou ocre, ou rouges, stylisées, et jouant de l'ombre et de la lumière, - en couleurs opposées - pour amplifier l'aspect tranché, cubique, des volumes, Ouarzazat, (1928) ou Kasbah de l'Atlas, (1939). Ses foules compactes, linéarisées, aux individus bien singularisés, lui font adopter un ton plus neutre et la matité. Le Souk des tapis, (1924, musée des Beaux-arts, Nancy) ou Les Allamatetes, (Hôtel de ville de Casablanca) ; il y déploie la maîtrise des grands panneaux décoratifs. Dans la seconde moitié des années 30, le pinceau devient plus réaliste*, Procession un jour de Moussem, (1938) ou Femmes arabes dansant, (1940). Les coloris plus variés sont moins frappants, parfois presque flous, Tam-Tam à Bamako, (1945) ou Guinée, scène villageoise, (1949). Ses nus de femmes noires, sculpturales, se détachent sur fond vide, 'Nus aux dattes rouges', (1931), ou modulé, Le Pagne rose, (1952), sur des tissus chamarrés, Le Modèle endormi, (1935), sur un univers de plantes désertiques, cactus et palmiers, La Cueilleuse de bananes, (1945). C'est l'ouverture sur les végétations qu'il peint, à la jonction des années 40 et 50, Fougères arborescentes, (1948), en ayant soin de ne se départir d'un monochromisme végétal aux teintes, variées seulement par une rare touche de couleur hétérogène, Végétation luxuriante, (ca. 1950) et le Marigot à Tonkui, (1952), le pinceau est devenu plus lâche. Une détrempe, Kasbah d'Aït Bou Guemnez, (1953), en plongée fait partie des tableaux que la nécessité due au partage après divorce, le contraint de peindre.  Il peint très lentement et produit relativement peu. Il est aussi à l'origine d'arts appliqués, et décoratifs (1924-1925) et affichiste, (1923-1928).

Expositions : 1908, Salon des Artistes français, Paris ; 1910, Le Caire ; 1918, hôtel Excelsior, Casablanca,  (G) ; 1919, Chambre de Commerce, Nancy, (P) ; 1930, La Renaissance, Paris, (P) ; 1938, Coolin, Londres, (G).

Rétrospective : 1999, Musée des Beaux-Arts, Nancy.