Fiche de présentation

CHEMIAKIN, Mihaïl

né le 4 avril 1943 à Moscou Russie ; 1945-1957, vit à Dresde, où est en garnison son père, colonel de l'armée rouge d'occupation ; 1957-1959, école Répine de Moscou, dont il est renvoyé pour non-conformisme ; est astreint à des travaux serviles ; 1964, une exposition au musée de l'Ermitage est interdite au bout de trois jours ; 1965-1970, métiers alimentaires ; 1971, s'installe à Paris ; 1978, s'établit aux États-Unis, à New York d'abord, à Los Angeles, ensuite ; 1984, docteur honoris causa de l'université de San Francisco ; élu membre de l'académie des Sciences de New York ; 1989, docteur honoris causa du Cedar Crest College d'Allentown, Pennsylvanie.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : " Ce n'est pas le matériau qui fait la toile, c'est le fond. " Cette remarque, à défaut d'être convaincante, explique la qualité et les caractéristiques de sa peinture. Le fond est crépi de réséda d'un bel artisanat consciencieux. Sur cette préparation se détachent, dans un graphisme très léger et très pur, ondulant comme celui des estampes japonaises, des êtres humains dont a morphologie se confond avec, ou se déforme selon, les attributs dont ils sont parés, cuirasses, heaumes, déguisement de bestiaire surréalisant*, costume d'arlequinades. Le sujet est construit à partir de greffons. Des membres atrophiés confèrent à cette peinture minutieuse une élégance un peu décadente. Les verts, bleus, beiges et gris sont relevés de rouge brique. L'onirisme décoratif reste précis comme une icône.
En 1987, il peint une série de toiles exceptionnellement grandes, " à la manière de Picasso* ". Elle relève de la stylistique picassienne, mais l'application est chémiakinesque par la précision du tracé et le fini de l'application des couleurs légèrement chinées.
Simultanément, depuis 1977, il pratique un tout autre style pour de grandes nature mortes cendreuses et grumeleuses de pâte épaisse, aux formes géométriques strictes que de légères déformations ne ramènent que de très loin à ses fantaisies colorées. Dans la foulée, de grandes pièces de boeuf, ouvertes comme Rembrandt l'a fait, et Soutine*.
Vers la fin des années 1980, il est inspiré par cette internationale du XVIIIe aristocratique et décadent; habits à la française, perruques, tricornes, faux nez, c'est le carnaval vénitien ou la fête pétersbourgeoise ; grossissement de la tête, élongation des membres, des mains... La matière s'est épaissie durant que l'huile remplaçait la gouache et que la ligne était supprimée pour la juxtaposition des masses colorées alternant avec les masses sourdes. Il est aussi sculpteur, à la fois hiératique et maniériste, Portrait de Ezio Gribauo, (1989).

Expositions : 1962, Club de l'étoile, Leningrad ; 1970, Dina Vierny, Paris ; 1992, Alex-Edmund, New York ; Le Monde de l'art, Paris.