Fiche de présentation

BURAGLIO, Pierre

né le 4 mars 1939 à Charenton, Val-de-Marne, France, fils d'architecte ; 1959-1965, Beaux-Arts de Paris, chez Brianchon* et Chastel* ; 1966, naissance de Claude-Myriam Buraglio* ; 1969-1974, cesse de peindre pour militer en politique syndicale ; 1974, reprend la peinture ; 1989, enseigne aux Beaux-arts de Paris ;  2010-2011, Résidence au Musée Rodin, Paris et  à lHistorial de la Grande Guerre, Péronne ; 2012 au Musées des Beaux-arts de Nancy et de Rouen. ; vit à Maisons-Alfort, (Val-de-Marne).

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Mettant au rancart ce qu'il appelle " peintures anciennes ", c'est-à-dire la production de 1960 à 1963 qui va d'une figuration stylisée à l'abstraction*, il endosse et expose ce qu'il fait entre 1963 et 1969, puis avec son retour à la peinture, de 1975 à nos jours.
Encore qu'il n'appartienne ni à l'un ni à l'autre groupe, il est à la fois minimaliste* par son souci de mettre en évidence le matériau de la peinture, le cadre et ce qui lui en tient lieu, Le Châssis, La Fenêtre masque (1974-1990) (à rapprocher des travaux de Dezeuze* en 1967) et à la fois Nouveau réaliste* en ce qu'il se fonde sur l'objet brut qu'il donne à regarder et ses accumulations de paquets de Gauloises (1978-1982), sont proches de celles d'Arman quinze ans auparavant.
Assemblage d'emballages déployés de Gauloises bleues (1978) souligne l'importance qu'il porte à cette couleur bleue et au geste d'avoir ramassé dans le caniveau le paquet vide. Recouvrement (1965, FRAC Limousin) relève de l'expressionnisme abstrait*, proche de Fenêtre à Collioure de Matisse*. Puis on trouve, en rafale, et dans un ordre à peu près chronologique, des Agrafage (1966, FNAC, 1966, MBATo), fragments de toiles peintes découpés en très petites unités et agrafés sur un support. De 1971 à 1981, des châssis ou morceaux de châssis - châssis de fenêtre remplaçant le châssis d'artiste - nantis d'un verre coloré, Bâti dormant (1977, 1978, MNAM). Lorsqu'il observe les grands prédécesseurs, Chardin, Derain*, Matisse* surtout, il minimalise encore en captant la ligne essentielle, en restituant l'ossature élémentaire et immédiatement identifiable Variations sur fauteuil rocaille (1946, 1980, MNAM). Il reprend le propos de la Chasuble noire de Matisse pour la chapelle de Vence et, gardant forme et couleur, il y pose un trait, une bande qui sont comme sa signature (1987-1988). Des Marquage (1978-1980), aussi, consistant à tendre en diagonales, en carrés, en octogones, des toiles adhésives, ou des lamelles d'affiches déchirées, sur une vitre.
De 1966 à 2000, sur papier calque, il sélectionne les lignes majeures structurant les toiles célèbres de grands maîtres anciens ou modernes, Retable d'Issenheim (1966, 2005) ou, d'après deux dessins d'Hubert Robert, Baie du péristyle de Saint-Pierre, Péristyle de Saint-Pierre (1985) ou Repas d'Emmaüs (2000). Il articule de petites toiles en une, -ce qu'il fait régulièrement à compter de 2005 - des toiles de camouflage, alternées avec des toiles blanches, Exemple de camouflage (1968), luminosité aveuglante contre mimétisme.
En 1980, des Papier et, en 1982, des Montage, sont les héritiers directs des collages, dont on a changé l'appellation et qui adoptent une structure en croix irrégulière. Il use de toiles réemployées, en le faisant savoir et en y apportant sa marque, S. H. Monk (1985) ou Mur soleil (1988). Dans La Sainte Victoire de Z (1986, Réatu), il reprend les signes élémentaires tracés en feutres de couleurs limitées, sur des calques, cette fois partiellement superposés. Il peint Élégie pour Art Pepper (1986, Réatu), six portes de toile, grandeur nature, aux couleurs délavées, avec leur double partie dormante. Reprenant la non-figuration, il aligne des carrés nuagistes noirs, frappés d'une équerre boulonnée, Suite de La Leçon des Ténèbres (1985).
Au milieu des années 1990, la mise en situation d'un contour de figure sur une ébauche d'angle intérieur, A Philippe de Champaigne (1996), au visage à l'aveugle dans le style du Saint_Dominique de Matisse, et la série qu'il titre Rafistolage (2009), ou de petits paysages expressionnistes* avec des bois de xylographies, dans un fragment de châssis.
Peintre de la discrétion allusive, de l'intervention sobre, il évoque plus qu'il ne dit. Le photographe Marey (1998) par exemple, dans ses montages de photocopies d'un même homme, mais à échelles différentes, avançant de face, ou le quadrillage vertical collé sur papier aux deux lignes bleues, horizontales, Échelle de Jacob (1998). Il renoue avec la peinture descriptive, Autoportrait et marine (2003), un visage halluciné au bas d'une toile minimaliste*, Mon Portrait (2005), à moitié caché par l'arrière de la toile, le regard dirigé vers le miroir, ou avec la peinture allusive lorsqu'après deux ans de fréquentation du musée de Lyon, il extrait des maîtres classiques des détails qu'il interroge pour les métamorphoser. Il photographie les bunkers allemands bâtis pour le mur de l'Atlantique, les épure et les imprime au jet d'encre, Petit Blokoss D (2005), les peint sur petits formats comme s'il s'agissait d'une construction cubiste*. Dans le même temps, il retrouve l'explicite avec des vêtements pendus, Le Duffelcoat de Martin (2006) ou Chemise noire (2007). Il amalgame dans des agrégats de toiles de grandeur différente, formant ainsi un tout aux arrêtes irrégulières, un bout de jardin, une poêle à frire un "blochoss" (2005). Un morceau de maison, bout de façade ou fragment de toit, sur panneau, niché dans un coin de l'encadrement vide pour le surplus, Mon bunker (2007).
Il s'empare du Christ sur la Croix, de Delacroix au musée de Vannes et l'abstrait sous toutes ses possibiités mettant en exergue tel ou tel traits du tableau, (2012). Quant à La Rue Alfred Doblin, (2013), sur contreplqué les toitssont ramenés à quelques lignes.

Expositions : 1961, Salon de la Jeune Peinture, Paris ; 1966, Musée de Céret, et Jean Fournier, Paris (G) ; 1976, ARC, Paris, (P) ; 1977, 2014, Jean Fournier, Paris (P) ; 1993, institut français, Londres (P) ; 1990, musée Sara Hilden, Tempere, Finlande (P) ; 1977, Viriginia Zabriskie, New York ; 1998, 2008, Marwan Hos, Paris (P) ; 2000, Istutuji, Tokyo (P).

Rétrospective : 1983, Musée national d'art moderne, Paris ; 2004, Musée des Beaux-arts, Lyon.

Lieux publics : 1993, aménagement de la chapelle Saint-Symphorien dans l'église Saint-Germain-des-Prés, Paris.