Fiche de présentation

BAJ, Enrico

né le 31 octobre 1924 à Milan, Italie ; 1938, commence à peindre ; 1944, réfugié à Genève ; 1945-1948, Académie Brera de Milan et, simultanément, diplôme de droit ; 1948-1956, inscrit au barreau de Milan ; 1950, recommence à peindre ; 1952, prend contact avec Cobra*;1962, séjourne à Paris et adhère au surréalisme*; 1963, adhère au Collège de Pataphysique ; co-auteur de nombreux manifestes ; 2003, meurt le 15 juin à Vergiate, près de Varese.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Pop *? Nouveau réalisme*? Art brut*? Tout cela et bien plus que tout cela, tant son invention des collages de tissus pour faire des " portraits " le fait reconnaître au premier coup d'oeil. Il y a d'abord, en 1951, la peinture nucléaire, faite en commun avec Dangelo* et Dova*, dripping* qui s'extrait lentement de l'informalité et simultanément le sondage de la vie foetale. Ses débuts propres, ce sont les Monstres de 1954 à 1963, proches de Cobra*, Sans titre,(1954, Ksil) ou Embrasse-moi bien si tu veux,(1958, ibid.), et, se détachant déjà sur une toile de tissu de fantaisie, pour matelas ou pour décoration, Trillali-Trillala, (1955). Puis il y a, en 1958, les montagnes cousinant avec celles de Prassinos*, envahissant une grande partie de la toile, toujours de fantaisie. A l'initiative de Jean-Jacques Lebel* et dans l'atelier de Roberto Crippa*, ll collabore au Grand tableau antifasciste collectif, (1960, MAMS), d'une violence telle, en protestation contre la guerre d'Algérie, qu'il est saisi en 1961 et restitué en 1983. Il pratique la dérision d'artistes, des peintres du dimanche, Au bord du lac, (1959) de Picabia*, Adam et Ève, (1964) de Picasso*, Guernica (1969), mais surtout de ces gens que Sartre appelle les " salauds ", Général qui mange ses grades (1969) ou Jean-Paul II avec 15 milliards pour l'année 2050, (1990), polyptyque de petits tableaux kitsch assemblés. Il utilise des tissus, des passementeries, des macarons, des décorations et érige des personnages massifs et grotesques qui hurlent le sarcasme pour tous les styles et toutes les institutions reçues. Tout cela depuis la fin des années 50 - en même temps que Blake* -, il le continue au début des années 90, avec ses assemblages de trente-trois panneaux, 9 Millards pour l'an 2020, qui se veulent, d'après ses dires, kitsch; ici, les rubans et les festons, la verroterie et les petits gadgets en plastique ne sont plus qu'une manière de souligner les visages accumulés et de s'effacer devant eux. En 1978, et enore en 1993, apparaissent de nouveaux monstres, découpés et installés, monde voisin de celui du dernier Brauner*. En 1983-1985, les monstres sont ubuesques, reconnaissables à la cible-spirale qui les frappe. En 1993, il travaille, signe et expose en commun avec Régis Deparis*, sans que l'on puisse précisément déterminer la part de l'un et celle de l'autre. À la fin des années 90, il peint sur feutre, avec des dégradés qui emportent une certaine fluorescence. Ses sujets sont des visages grimaçants, des animaux sauvages, éléphant ou cobra, et il pique ses tissus flottants de strass, de petites broderies d'habillement. En même temps, il crée des masques et des totems, inspirés de l'Afrique mais obtenus par l'agrégation de matériaux résolument occidentaux, poules, moulures de bois, cordons de rideaux avec leur gland. Il y a encore les collages sur tissu de fantaisie de moulures ou de placages, ce sont les Meubles, (1961). De bris de verre, aussi. De 1963 à 1984, il joue au Meccano et en tire des figures évoquant toujours Ubu. Ca. 1990, il réalise un cycle de 164 portraits pour A la recherche du temps perdu.

Expositions : 1951, San Fedele, Milan ; 1952, Apollo, Bruxelles ; 1958, Daniel Cordier, Paris, (P) ; 1961, The Art of Assemblage, Modern Art Mseum, New York, (G) ; 1964, Biennale de Venise ; 1990, 1999, gal. Beaubourg, Paris, (P).

Rétrospective : 1999, musée d'Art moderne et d'art contemporain, Nice.