Fiche de présentation

ATLAN, Jean Michel

né le 23 janvier 1913 à Constantine, Algérie ; frère aîné de Camille*; 1933, licence de philosophie à la Sorbonne ; 1940-1941, enseigne la philosophie au lycée Condorcet et en est révoqué du fait de sa judaïté ; commence à peindre ; 1942-1944, résistance, prison et hôpital psychiatrique pour folie simulée ; 1948, cofonde Cobra*; 1955, sort de l'ombre et de la misère ; 1960, meurt le 12 février Paris d'un cancer foudroyant.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Il suffit de le lire :  Mes lignes de force m'auraient conduit, en un autre temps, à être sorcier ou danseur. Danseur dans le sens des danses sacrées, mystiques, magiques. Je me sens proche des " hassidim ", des derviches musulmans, des danseurs bouddhistes, des envoûtés nègres d'Afrique ou d'Amérique. Les deux types de danses : hiératiques (Tibet, Indes), convulsives (vaudou, jazz, Afrique), forment un ensemble de gestes humains qui sont censés résumer les gestes comiques. Mes aspirations dans ce domaine me font retrouver dans ma peinture les mêmes pouvoirs. Ce ne sont pas les musées qui m'ont conduit à ma vocation de peintre, mais les chamans. Le besoin de rythmes caractérise ma peinture.
Ses formes sont dansantes ou guerrières.
On peut toujours y retrouver le thème de la bataille ou de la guerre, de la lutte érotique ou de la danse. Tout cela s'y mêle, s'y confond.  Il n'y a rien à dire de plus, sinon que, de 1947 et jusqu'en 1954, la facture est plus légère, et les éléments totémiques plus explicites, Sans titre, (1947, Nordjyllands Kunstmuseum, Ålborg), qui confèrent à Atlan une parenté lointaine avec Lam*; qu'à ses débuts, en 1944, il était fils de Die Brücke*, qu'en 1945, il regardait Ernst* et Miró*, déroulant des torsades d'ADN et des chaînes d'ARN, Sans titre, (1945) ; et qu'à compter de 1955, la non-figuration* est totale, Sans titre, (1956), la facture plus compacte : il n'y a plus que la suggestion dans ces formes ascendantes aux couleurs sourdes qui flamboient entourées d'épais traits sombres; certes, l'humain ou tout au moins l'animé peuvent s'imaginer ; l'univers nègre n'est pas ici traité par un cubiste, mais par un abstrait *lyrique, Composition, (1958). Le pastel et la craie se mélangent à l'huile pour obtenir une matité ardente, (1958, 1959).
Son oeuvre peint, dessiné et tissé compte 1 896 numéros.

Expositions : 1944, L'Arc-en-ciel, Paris (P) ; 1946, Denise René, Paris, (P) ; 1948, Salon Corner, Copenhague ; 1949, Sandri, Venise.

Rétrospective : 1963, Musée d'Art moderne Paris ; 1964, Musée d'Art moderne, Tel-Aviv.

Citation(s) : Catalogue raisonné : Jacques Polieri, Atlan, Gallimard, 1996.