Fiche de présentation

LE DOUANIER ROUSSEAU ( Henri Rousseau, dit )

né en 1844 à Laval, Mayenne, France ; 1871, employé d'un octroi de Paris ; 1884, commence à peindre en autodidacte ; 1893, se consacre exclusivement à la peinture ; 1907, entraîné dans une fraude bancaire par naïveté, est incarcéré ; 1908, banquet organisé au Bateau-Lavoir* par Picasso* et Apollinaire ; 1909, condamné par la cour d'assises, à deux ans d'emprisonnement avec sursis, le 9 janvier ; 1910, meurt en septembre d'une blessure infectée à la jambe ; inhumé dans le jardin de la Perrine à Laval.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : S'il est, au XIXe le père de l'art naïf*, Paysage d'hiver avec scène de guerre (1877), peut -etre sa première toile, il n'en est pas moins un novateur ; Falaise d'Etretat, (1895), avec une science de l'aplat et surtout avec ses Jungles dont il expose pour la première fois une toile Surpris ! (1891), par le chasseur ou par l'orage ? Suit une longue interruption de ce sujet qui n'est repris qu'avec Eclaireur attaqués par un tigre, (1904, BAR) ; cette toile reprend le thème qui sera développé jusqu'à la très féconde année 1910, Forêt tropicale avec singes (1910, NGW).
Il s'agit de toiles de grands dimensions, - à l'exception d'un petit format, (s.d.) - composée de végétations minces ou larges, tropicales ou européennes, précisément détaillées dans toutes les nuances du vert, abritant un fauve, tandis que d'autres animaux ou humain se tapissent dans les frondaisons. A cette composition à perspective, puisque le tableau commence au premier plan et s'achève dans des arbres assez lointains, il ajoute la science du chromatisme : des fleurs ou des fruits piquent de leurs couleurs rares le tapis vert qui s'étend de bord à bord et souvent un soleil rouge flotte d'ans un espace de ciel, Nègre attaqué par un jaguar, (1910, KBâ). Simultanément, il peint d'autres toiles proches, la Bohémienne endormie, (1897, Moma), sans végétation avec fauve et soleil blanc, La Guerre, (1894, ORS) dans un cadre de forêt aux arbres réduits à leur tronc et branches brisées, Les Flamants, (1907) ou La Charmeuse de serpents, (1907, ORS) et Le Rêve, (1910, Moma). Tous de grand format, tous avec végétation et avec fauve, mais dont la figure principale est l'être humain. Simultanément aussi, il peint de 1886 à 1910, des paysages animés, des portraits, remarquables parce que premiers dans cet art naïf, frontal, fruste et gourd qui fait école. On lui connait une dizaine de natures mortes, exposées entre 1902 et 1904, qui n'ont rien de la facture naïve, dont Vase de fleurs, mimosas et anémones, sur fond uni sombre.

Expositions : 1886, 1904, salon des Indépendants, Paris ; 1909, Mucsarnok, Budapest, (G) ; 1910, Photo Secession, New York, (P) ; 2010, Fondation Beyeler, Bâle, (P).

Rétrospective : 1911, Salon des Indépendants, Paris ; 1912, Bernheim-Jeune, Paris ; 1984, Grand palais, Paris ;1985, Museum of Modern Art, New York ; 2001, Tübingen ; 2005, Tate Modern, Londres ; 2006, Grand palais, Paris et National Gallery, Washington.

Citation(s) : Il a dit :
- Nous sommes les deux plus grands peintres de notre temps, toi dans le genre égyptien, moi, dans le genre moderne. (à Picasso).
On a dit :
- Le plus étrange, le plus audacieux et le plus charmant des peintres de l'exotisme. (Apollinaire).

Bibliographie(s) : Dora Vallier, Tout l'œuvre peint, Flammarion, Paris, 1970.