Fiche de présentation

VAN DOESBURG, Théo, ( Chistian E.M. Kuepper, dit )

né le 30 août 1883 à Utrecht, Pays-Bas ; choisit comme pseudonyme le nom de son beau-père ; 1916, rencontre Mondrian*; 1917, fonde De Stijl*; 1919, regarde vers Dada*; 1919-1923, voyage en Allemagne ; 1921-1923, abandonne la peinture pour écrire des poèmes dada*, signés I.K.Bonset, et des textes théosophiques, signés Aldo Camini ; 1923, s'installe en France et recommence à peindre ; 1924, lance la théorie de l'" Élémentarisme ", variante du néoplasticisme*, prenant avec ce dernier certaines libertés ; 1931, meurt le 7 mars à Davos d'une crise d'asthme.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : À compter Portefolio, (1910), vingt dessins à la Daumier, et jusqu'en 1914, il peint sous influence impressionniste et fauve* des tableaux abstraits, venus du spiritisme, Mouvement héroïque, (1914, CMU) ou de facture encore symboliste, Composition symbolique, (ca. 1915, CMU) après avoir donné des visages dont les profils sont indiqués par la division entre ombre et lumière, Portrait abstrait, (1914, HGM). Une autre Nature morte, (1916) est géométrisée sous influence cubiste*. Sa rencontre avec Mondrian porte ses fruits. Il adopte les primaires, Nature morte, (1916), pour des formes géométriques irrégulières, séparées les unes des autres. Joueurs de cartes, (1917, HGM) réduit la construction de Cézanne à des géométries ajustées montrant quatre personnages dans une ogive. Il pose les traits noirs épais qui rythment la structure du sujet avec l'apparence d'une grille, trois Paysages urbains, (1917; Musée de Leide).  L'orthogonalité et la non-figuration* interviennent ensuite et, même s'il prend des libertés avec la stricte orthodoxie, notamment la diagonale et le pivotement à 45° du tableau, au profit de ses propres théories, il est néoplasticien* ; il range des rbandes en primaires, sur fond  blanc, Rythme d'une danse russe,  (1918, MoMA). Les Trois grâces, (1917, WUGA) ; deux tableaux de même format et de même palette grise montrent comment il bascule de la figuration syncopée, Nature morte, (1918, HGM), à la stricte géométrie, Composition XIII, (1918, ibid). Il se distingue par cette teinte grise, Composition en gris, (1918, FPG), aux carrés limités par des lignes inachevées ou outrepassées ; il se distingue aussi par l'usage de couleurs autres que primaires, beige, rose, orangé, marron, Composition en dissonance, (1918, KBâ) ; en revanche, il est particulièrement austère en n'usant que du noir, Composition en blanc et noir, (1918, KBâ). Il donne des collages dada*, de Portrait de I.K. Bonset, (1920, KMO) à La Matière dénaturalisée, (1923). N'oubliant pas que l'un des principes du néoplasticisme est l'exclusion de toute symétrie, il montre des ajustements de carrés strictement orthogonaux, en trois variantes rapprochées en un seul tableau, Composition XVIII, (KMO). En 1924, il devient hérésiarque : par l'usage des teintes dans la couleur, de la diagonale, et en faisant pivoter le tableau de 45 pour le présenter sur un de ses angles (ce que Mondrian n'acceptera que plus tard), Contre-Composition V, (1924, SMA) ou Contre-Composition XVI, (1925, HGM), Contre-Composition VI, (1925, Tate), ce faisant il substitue un équilibre dynamique à un équilibre statique. Toutefois il n'abandonne pas définitivement l'orthogonalité, Composition, (1924, MPSG), Contre-Composition XV, (1925, Sztu) ou Composition en demi-valeurs, (1928, KBâ) qui marient des séries de carreaux enchâssés dans des rectangles et séparés d'eux par d'épaisses lignes noires, ou posés derrière une grille noire, Contre-composition XXIV, (1929, Yale). L'une des oeuvres qui assura sa célébrité fut l'environnement qu'il conçut pour l'Aubette, lieu de restauration et de distractions, à Strasbourg ; Jean Arp* se charge du couloir d'accès et Sophie Taeuber-Arp réalise le salon de thé, (1926-1928). Dès 1938, cet ensemble, " La chapelle Sixtine " de l'art moderne, est progressivement détruit par les remaniements commerciaux. En 1985, une petite part de l'ensemble est retrouvée et classée. Le musée d'Eindhoven, Pays-Bas, a reconstitué la totalité de la maquette, et le musée d'Art moderne de Strasbourg conserve des fragments de vitraux. En 1994, la reconstitution est chose faite. Parce qu'il veut transposer l'ide d'harmonie générale de sa peinture néoplasticienne dans la vie, il se fait architecte et construit sa maison à Meudon : l'utopie de la peinture devient acte.

Expositions : 1908, La Haye ; 1960, Musée national d'art moderne, Paris ; 2010, Tate Modern, Londres, (P) et De Stijl, Centre Pompidou, (G) ; 2012, Danser sa vie, Centre Pompidou, Paris, (G).

Rétrospective : 1923, Landesmuseum, Weimar ; 1947, Art of this Century, New York ; 1968, Eindhoven ; 1969, La Haye, Nuremberg et Bâle ; 2010, Tate Modern, Londres.

Lieux publics : 1928, L'Aubette, place Kléber, Strasbourg, reconstitué in situ en 1994 ; Maison, 29, rue Charles-Infroit, Meudon.


Oeuvres


Contre composition simultanee
Contre composition simultanee
Interieur Maison
Interieur Maison
Aubette Ph et Pierre Filliquet
Aubette Ph et Pierre Filliquet
Peinture Pure
Peinture Pure