Fiche de présentation

TANGUY, Yves

né le 5 janvier 1900 à Paris, France ; 1912-1923, fréquents séjours à Locronan, Finistère ; 1922-1923, vit avec Jacques Prévert et Marcel Duhamel ; d'une plate-forme d'autobus, il aperçoit Le Cerveau de l'enfant de De Chirico*, appartenant à André Breton et il décide de peindre ; 1925, rencontre avec Breton ; liaison avec Peggy Guggenheim* ;1939, départ pour les États-Unis où il rejoint le peintre Kay Sage* qu'il épouse en 1940 ; 1948, naturalisé Américain ; 1955, meurt subitement le 15 janvier à Woodbury, Connecticut ; ses cendres sont dispersées dans la baie de Douarnenez par Pierre Matisse*.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Quelle différence entre Rêveuse, (dormeuse), (1927) et Mirage du temps, (1954, MoMA,) ? Presque aucune. Pendant vingt-sept ans, il aura exploré les grèves de Bretagne, les peuplant de formes à la Arp* ou à laMiro*, dans ces étendues désolées, des cônes, des poulpes, de minuscule humanoïdes, des poissons, de grands lombrics créent une vie insolite, Genèse, (1926) ou Il faisait ce qu'il voulait, (1927) et très rapidement, cette même année, les objets biomorphes remplacent les motifs figuratifs. Extinction des lumières inutiles, (1927, MoMA), la perspective fuyant vers l'horizon est mise en place, qu'expoitera ensuite Dalí* et l'emblématique va durer jusqu'à la fin : géométrie de fils tendus dans la toile, Maman, papa est blessé, (1927, MoMA)  ; formes molles, Paravent en 8 feuilles (1928, AIC) ; formes phalliques, Tous ces détails étaient exacts, (1927) ; pied à la Miró, Sans titre, (1928) ; minéraux à la Arp ; ombres allongées à la De Chirico, Rue de la Santé, (1925, MoMA), ou Un grand tableau qui représente un paysage, (1927).
La première mutation sensible intervient en 1932 : l'horizon s'abaisse et disparaît, il se fond entre terre et mer, entre mer et air, il n'y a plus de démarcation, tandis que, sur la grève, les formes se regroupent en modestes bancs biologiques, Le Ruban des excès, (1932).
Seconde mutation en 1939, Jour de lenteur, (MNAM) : les objets deviennent plus mécanomorphes, la palette jusque-là vouée aux teintes granitiques s'éclaire de tons légèrement fluorescents, les formes sont plus acérées ou, au contraire, iliaques ; d'abord éparpillées comme naguère, il les regroupe pour en constituer d'autres, complexes et monumentales, Le Palais au rocher de fenêtres, (1942, MNAM).
Là ne finit pas encore le mouvement, Le Souhait, (1949, WM). De 1948 à 1954, ces congloméras lytiques se multiplient, objets dispersés, chaussée de géants, pierres ou ossements assemblés, frappés de géométries blanches, vides, comme découpées dans la peinture de la toile, Multiplication des arcs, (1954, MOMA).
Ces oeuvres lytiques avaient connu une avant-première avec Palais promontoire (1949, FPG). Revenant vers les débuts, les années 1924 à 1926, celles de l'entrée en peinture, on remarque quelques oeuvres insolites plus que surréalistes*, Rue de la Santé, (1925, MoMA) ou Les Forains, (1926). Et parmi elles, Sans titre, (1925) grouille de personnages à la Boesch, rappelant la prédilection de l'artiste pour ce grand prédécesseur.
De 1927 à 1934, il produit des dessins surréalistes dits "Cadavres exquis*", en commun avec Prévert, Breton, Miró*, Man Ray*, Brauner*, Herold*, etc.

Expositions : 1927, Galerie surréaliste, Paris ; 1936, Julien Lévy, New York.

Rétrospective :
- 1946, Pierre Matisse, New York ;
- 1982, Musée national d'art moderne, Paris ;
- 2007, musée des Beaux-arts, Quimper.

Citation(s) :
Il a dit :
- Je sais que je possède une seule invention à moi tout seul : j'ai supprimé la ligne qui sépare l'eau du ciel.

On a dit :
- J'écrivais des silences, des nuits. Je notais l'inexprimable. Je fixais des vertiges. (Arthur Rimbaud).