Fiche de présentation

SPERO, Nancy

née le 24 août 1926 à Cleveland, Ohio, États-Unis d'Amérique ; 1944-1949, diplômée de l'Art Institute de Chicago ;  1949-1950, Beaux-Arts de Paris, atelier Lhote* ; 1951, épouse Léon Golub*; 1956-1957, séjourne Ischia and Florence ;  découvre les Etrusques ; 1959-1964, vit à Paris ; s'identifie aux complexes de persécution et de folie d'Artaud ; 1964-1966, vit à New York ; milite contre la guerre du Vietnam et pour la libération de la femme ; 1969, rejoint le WAR, c.a.d. Women Artists in Revolution ; 1972, co-fonde la galerie AIR, (artists in residence), pour la défense des femmes artistes ; gagnée par l'arthritisme ; 2006, élue à l'Académie américaine des arts et des lettres ; 2009, meurt le 18 octobre à New York.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Elle traduit graphiquement le militantisme féministe., s'opposant comme son mari à l'abstraction* expressionniste dominante. De 1956 à 1965, dans un nuagisme* noir, apparaissent des ombres de femmes souffrantes peut-être, délirantes sans doute, Merde, (1960).  Tout est gris voire noir touchés de blanc ; certaines toiles sont sculpturales, Mother and Child (1956-1962), d'autres traitent d'académies masculines, Lovers (1956, 1965), allongés. De cette période, dite The Paris Black Paintings, telle toile est à ce point sombre presque illisible Nightmare (1960). Exceptionnel Hommage à New York, (1958), relevant du graffiti coloré.  En 1966 elle abandonne la toile et l'huile pour le papier et l'encre. De 1966 à 1970, ses War Series, comptant 150 numéros, abstraites, rapides, dénoncent par allusions les guerres menées par son pays, singulièrement celle du Vietnam ; elle y  assimile sexe et violence des armes. En 1974, elle décide de ne plus traiter que de la femme. Des gouaches dénoncent dans des dessins élémentaires les sévices sexuelo-guerriers des mâles, des textes en capitales non espacées, qui font de l'estampe  accusatrice, une œuvre lettriste*, Search & Destroy, (1964, 2003), toujours militants, Les Heures de la nuit,  (1974) ou Woman Breaking (1978), imprimés au sommet d'un long papier plié en accordéon ; Torture in Chile (1975), avec ce commentaire, "Torture today is essentially a state activity". À compter de 1976 et dix ans durant, elle crée des " codex ", longues bandes de papier horizontales ou verticales, portant au début de simples textes dactylographiés agrandis qui dénoncent la torture des enfants et des femmes, (1979), les sévices en Amérique du Sud, (1982-1989), puis encore les désastres de Pompéi, (1985). Ce sont des frises Death of the Maiden (1997) ou Les Heures de la nuit, (2001), qui alternent dans des encres de couleurs, l'informel, le figuratif et cequ'elle appelle le tamponnage, silhouettes estampées de carton découpés, utilisées comme les instruments des monotypes. Ses estampes uniques doivent aux passages multiples leur pathétique rouillé ou vert-de-gris. La principale victime des guerres coloniales contemporaines : la femme. Elle est séduite par le Théâtre de la cruauté d'Artaud*, représenté de profil tirant une langue-phallus. Son message parait alors  excessif pour être entendu. À titre d'exemple cette phrase d'Artaud reprise dans un de ses codex : " L'obscène pesanteur phallique d'une langue qui prie ". Elle revient à Artaud pour une illustration grossière,  de certaines de ses phrases, traduites en anglais, (1999). Enfin, dépassant l'actualité morbide, elle célèbre, à la manière des vases grecs et dans leurs tons, l'érotisme féminin en répétant des figurines helléniques, égyptiennes, crétoises, nanties de godemichés géants. ou la Renaissance italienne, lithographiée, Vol, (2001).

Expositions : 1945, New Trier High School, Chicago, (P) ; 1950, Salon des Indépendants, Paris ; 1962, 1968, Breteau, Paris, (P) ; 1988, Museum of Contemporary Art, Los Angeles, (P) ; 1989, Magiciens de la terre, Paris, (G) ; 1997, Documenta, Cassel ; 2002, Museum of Modern Art, New York, (P) ; 2003, Lelong, New York, et 2008, Paris, (P) et Biennale de Venise ;  2010, Centre Pompidou, Paris, (P) ; 2011, Seprentine, Londres, (P).

Rétrospective : 1987, Syracuse Museum, intinérante au Canada et en Grande-Bretagne, notamment à l 'I.C.A., Londres ; 2008, Musée d'art contemporain, Barcelone, Reina Sofia, Madrid et CAC, Malaga.

Lieux publics : Mosaïque, Subway, Station Lincoln Center, New York, (2001)

Citation(s) : Elle a dit :
- Let the priests tremble. Too bad for themif they fall apart, o  discovering that women aren't men.


Oeuvres


Artaud Painting Then There Will Be... - (c) Estate of Nancy Spero. Courtesy Galerie Lelong
Artaud Painting Then There Will Be... - (c) Estate of Nancy Spero. Courtesy Galerie Lelong
Female Bomb - (c) Estate of Nancy Spero. Courtesy Galerie Lelong.
Female Bomb - (c) Estate of Nancy Spero. Courtesy Galerie Lelong.
Hours of the Night II composite A - (c) Estate of Nancy Spero. Courtesy Galerie Lelong
Hours of the Night II composite A - (c) Estate of Nancy Spero. Courtesy Galerie Lelong
Relay HD3 - (c) Estate of Nancy Spero. Courtesy Galerie Lelong
Relay HD3 - (c) Estate of Nancy Spero. Courtesy Galerie Lelong