Fiche de présentation

SPENCER, sir Stanley
né le 30 juin 1891 à Cookham, Berkshire, Angleterre,Royaume-Uni ; frère aîné de Gilbert Spencer*; 1908-1912, Slade School of Art, Londres ; 1914-1918, s'engage dans le corps médical des armées; 1919, rencontre Hilda Carline ; 1925, l'épouse ; 1937, en divorce ; 1939-1945, désigné comme peintre aux armées pour les chantiers navals de Glasgow ; 1950, élu membre de la Royal Academy ; 1959, anobli, meurt d'un cancer, le 14 décembre à Cliveden.
Type(s) : Artiste
Technique(s) :
Peintre
Présentation : Il connaît l'histoire de la peinture. Et ignore les avant-gardes de son temps, ce qui nuit à une carrière qui aurait du être internationale. Il assimile les classiques, ne les pastiche qu'une seule fois, mais en flaire le parfum. De 1909 à 1912, il a une manière très personnelle, elliptique de s'inscrire entre nabis et postimpressionnistes, Two Girls and a Beehave, (ca. 1910) ou Joachm among the Shepperds, (ca. 1912). Sa première toile importante La Nativité, (1912, University College, Londres), ajoute à la vigueur de Maurice Denis, une première décoration florale issue des pré-raphaélites, tandis qu'Apple Gatherers, (1912, Tate), inaugure une longue suite de constructions singulières, avec les deux adultes dos à dos, écartant leurs bras sur des enfants, comme les donateurs des peintures gothiques. Son Self-Portrait, (1914, Tate) est frontal et halluciné.De son expérience de la première guerre mondiale, il tire un très grand format, Travoys Arriving with Wounded at a Dressing Station at Smol Mandona, Sept. 1916, (1919, Imperial War Mus., Londres), construction schématisée, ornementale, en plongée en éventail débouchant sur la lumière de la salle d'opération. Puis il adopte un style naturaliste, les scènes vécues, Résurrection CookhamLa (1923-1925, Tate). Il reprend ce thème dans Résurrection au Port de Glasgow, (1947-1950, Tate), chacune de ces toiles ayant près de 15 m2. Oppression inquiétante due à la surabondance de vie, témoignage de la vigueur de son christianisme. Dès avant, il est peintre de la réalité scrutée, construite comme des illustrations, avec des angles insolites quiforcent l'oeil à se promener partout dans l'oeuvre, Recensement de cygnes à Cookham, (1914-1919, Tate). De 1927 à 1932, il est préoccupé par les sujets religieux, St. Francis and the Birds, (1935, Tate) et il illustre Si Jésus revenait a monde à Cookham, promu paradis terrestre. Il réalise de 1927 à 1932, le Sandham Memorial Chapel, avec, les murs latéraux peints sur deux registres et le mur du fond en trois plans, quadrillé par des croix blanches de soldats attendant la réurrection. C'est ici, que l'on peut le mieux lire toutes les constructions imaginées, raccourcis vertigineux, plans télescopés, étoiles, demi-cercles plongées et contre-plongées triangles : il a l'esprit de géométrie. A l'instar des architectes du XIIe sicle qui ne construisaient jamais deux salles de la même manière. Les visages, eux, ne sont pas modulés mais rapidement esquissés. En 1936, apparaissent les nus, portraits ou double portraits de sa maîtresse et de lui-même, peints avec une précision incisive qui, à force de détailler les corps, en tire les secrets cachés ou tus, impitoyablement, Portrait de Patricia Preece, (1933, Mus. de Southampton). Il anticipe évidemment Lucian Freud*, avec la même chair bien triste mais moins flétrie, The Leg of Mutton, (1937, Tate). Cette même année, il vire vers la Nouvelle Objectivité, Hilda, Unity and Dolls, (1937, CAGL), et plus particulièrement vers le vérisme puisque la laideur, dit-il, le fascine. Ce sont des toiles terribles, Desir, (1937) ou Consciousness, (1938) ; c'est Dickens chez Otto Dix*. Il faut rapprocher Toasting, (1937) de La Femme enceinte, (1930) ou de Portrait de Theo Richter et de sa femme Giseala, (1933) de Dix aux distorsion duquel il en rajoute. Un surgeon revient avec The Crucifixion, (1958). La série consacrée à Christ in Wilderness, est inspirée des muralistes mexicains, The Scorpion,The Eagles, (1939, AGWA) ou (1943, AGWA), la robe blac-grisé, déployée, emplit avec une raideur monumentale tout l'espace de la toile. L'interprétation de la réalité se sert aussi de déformations du visage et des attitudes, Lettres d'amour, (1950, Th-B). En outre, il scande sa carrière d'Autopotrait, (de 1914 à 1959), frontaux, caravagesques ou sobrement pathétiques, et de paysages, parfaits, (de 1914 à 1951) dont il dit qu'ils sont peints pour des motifs alimentaires.
Expositions : 1912, Second Post-Impressionist Exhibition, Londres, (G) ; 1927, Gupil, Londres, (P) ; 1938, Biennale de Venise ; 1940, War artists, Museum of Modern Art, New York, (G).
Rétrospective : 1955, Arts Council, et Tate, Londres ; 1976, Arts Council ; 1980, Royal Academy, Londres ; 2001, Tate.
Musées : de très nombreuses oeuvres de presque toutes les époques à la Tate Britain.
Lieux publics : 1927-1932, Sandham Memorial Chapel, Burghclere, Hampshire.