DE SOUZA CARDOSO, Amadeo,

né le 14 novembre 1887 à Manhufe, Amarante, Portugal ; 1905, architecture aux Beaux-Arts de Lisbonne qu'il quitte avec un groupe d'autres peintres pour protester contre un enseignement désuet ; 1906, vient à Paris et prépare la section architecture des Beaux-Arts; fréquente dans diverses académies ; 1914, rentre au Portugal ; 1918, meurt le 25 octobre à Espinho de la grippe espagnole.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : C'est en 1914, au moment où la guerre le ramène au Portugal qu'il trouve son véritable style, entre cubisme* et fauvisme*, Dans la série des Têtes, (1915), il y a une intrusion de la couleur vive qui les rapproche de celles de Jawlensky*. Même si leur lointaine inspiration africaine est commue, leur idiosyncrasie est évidente : elles sont faites de taches autonomes qui éclatent aux côtés les unes des autres. Son cubisme* synthétique reprend à la tradition des pères fondateurs le vocabulaire : chiffres, lettres, journaux, guitare, cartes à jouer il y ajoute des emblèmes personnels, miroirs de sac collés, crucifix, caisse enregistreuse, poupée portugaise en terre cuite, apparaissent dans un jeté de géométries superposées non exclusives, tant s'en faut, des arrondis, et revêtues d'habits de lumière, Trou de la serrure, (1916, FCG). Il est aussi postcubiste, Portrait de médecin, (1917, ibid.), au décor géométrisé, formé de traits plus que d'arêtes, d'où partent des dégradés.Son cubisme* est plus immédiatement parlant que celui d'un Braque* ou d'un Picasso*; il est aussi plus séduisant par le recours aux couleurs vives et, partant, d'un accès plus facile. Cette courte carrière personnelle a été précédée de toiles aux nombreuses influences; celle de Picasso*, Tête, (1910, CHI), relecture d'un visage des Demoiselles d'Avignon, métallisé, dans son chromatisme et dans sa plastique de heaume; celle de Modigliani* avec qui il a vécu et dont il a peut-être influencé les Cariatides de 1913, -les premières formes callipyges de Souza étant supposées de 1910-; celle du Douanier Rousseau, Le Saut de lapin, (1911, AIC) ; celle déterminante des futuristes*, Le Cavalier, (1912, CHI) , ou celle des Delaunay*, Les Cavaliers, (1913, MNAM). Une année, il peint des paysages aux teintes assourdies mêlant les diagonales en diamant, aux lignes incurvées et éclatées, Paysage, (1912, AICI) ; l'année suivante, des toiles d'abstraction* géométrique, Peinture, (1913, FCG), et l'année du retour, des peintures " pastillistes " plus que pointillistes, Peinture, (1914, CHI), A travers les fenêtres. Il est graveur en 1912 et tire un parti de l'orbe de ses dessins pour les opposer à l'angularité du décor de ses xylographies.

Expositions : 1911, Salon des Indépendants, Paris ; 1913, Armory Show*, New York, (G ); 1916, Naval League, Lisbonne, (P).

Rétrospective : 1951, SNI, Lisbonne ; 1987, Fondation Gulbenian, Lisbonne ; 1991, Musée d'Art moderne, Bruxelles.

Musées : Musée municipal Amadeo de Souza-Cardoso, Amarante.