Fiche de présentation

SOROLLA y BASTIDA, Joaquin ( Joaquin Sorolla y Bastida, dit )

né le 27 février 1863 à Valence, Espagne ; 1876, diplômé en dessin géométrique et géométrie appliquée de l'école supérieure de Valence ; 1876-1878, école d'artisanat de Valence ; 1878-1881, Beaux-arts de Valence ; 1879, travaille dans l'atelier photographique de son futur beau-père ; 1884-1888, séjourne à Rome ; 1885, séjourne à Paris ; s'installe à Madrid ; 1901, élu à l'Académie des Beaux-arts de France ; 1919-1920, enseigne à l'académie San Fernando ; 1918, administrateur du musée d'art moderne de Madrid ; 1920, frappé d'hémiplégie, cesse de peindre ; 1923, meurt le 11 août à Cercedilla, Madrid.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : À cheval sur deux siècles, il est naturaliste, Another Marguerite, (1892, université Washington, Saint-Louis, Missouri), mais le pinceau nerveux s'écarte de la tradition, Le Peintre José Moreno Carbonari, (1895, coll. Perez Simon, Mexique ou PSM) ; il se consacre à rendre la vie des humbles, et jusqu'à The Peppers, (1903, Hispanic Society, New York ou HSNY), et parmi ces scènes de la vie quotidienne, il y a les travaux des pêcheurs, Bringing in the Catch, (1898, musée des Beaux-arts, Buenos Aires). 
Il introduit la peinture de plein air, Scène napolitaine, (1886, PSM), ou Soleil du matin, (1901, PSM),  ou Maria malade au Pardo, (1904), l'impressionnisme pointe encore conditionné par un naturalisme que la liberté de la touche conquiert.  Il fait jouer le soleil pour souligner les ombres du plein air, Sewing the Sail, (1896, Ca Pesaro, Venise, et 1904). Des Enfants dans la mer, (1899, PSM) à Sur la plage, (1908, PSM), on assiste au passage d'une manière encore contrainte à la liberté de la touche.  Il passe aux élégantes sur la plage, Beach at Biarritz, (1906, musée Sorolla, ou MS) ; il rend les reflets de l'eau sur les corps dès 1905, Sea Side, (1908, HSNY). A compter de 1909, la limpidité de sa palette domine, avec des blancs bleutés, des bleus blanchis, The Bathing Hour, (1909, MS). Simultanément, de petits paysages à l'aridité ocre, à croupetons sur leur colline, entretiennent la veine impressionniste et ce jusqu'à la fin de sa vie. Il les traite, ici encore, à la manière impressionniste, en vastes formats, Maria en costume de paysanne valencienne, (1906) ou Laurier rose dans la cour de la maison Sorolla, (1918). mais il se sent parfois, anachroniquement, tenté par l'atmosphère " congés payés " et se trouve happé par une inclinaison réalisme socialiste*. Son exposition en 1909, à l'Hispanic Society of Art, déclenche de nombreuses commandes de son fondateur, Archer Milton Huntington, (1930, HSNY). Et d'abord des portraits de notabilités, (cfr infra) puis des peintures murales traitant de chaque province d'Espagne dont le Leon, (1907), ou la Castille, (1912), traités dans cette veine post-impressionniste papillotante qu'il maîtrise. Portraitiste, dès la fin des années 1880, à la manière espagnole reprise par Manet. Autoportrait, (1904) libère le pinceau ; il asseoit son personnage dans un univers postimpressionniste, Louis Comfort Tiffany, (1911, HSNY), dans un intérieur à nouveau sombre, Pio Baroja y Nessi, (1914, HSNY), sans lui demander de se découvrir, La mondanité, jamais obséquieuse débute avec le XVIIème duc d'Albe, (1908), Miguel de Unamuno, (1920, BAB), à la mise en page décentrée ; en 1918 avec Ramon Pérez de Alaya, (1920, HSNY), la palette s'éclaircit comme dans l'autre partie de l'oeuvre. Il pratique beaucoup les portraits de groupe qui eux, également suivent la mutation de leur chromatisme, toujours d'un pinceau libre qui aboutit aux vibrations postimpressionnistes, Senora de Sorolla and Her Daughters, (1910), contemporain d'un groupe sombre classique, Meeting of the Patronato of the Casa Museo El Greco, Toledo, (1910, HSNY). De 1911 date une série frontale, austère, de personnages ruraux, grandeur nature, en vêtements traditionnels. Alors qu'il peint jusque là, à la Manet ou à la post-impressionnisme nerveux et puissant, les ultimes années, relèvent encore de cette seconde manière, mais dans une palette aux couleurs tendres, blancs et roses dominant, The Pink Robe, (1916, MS), ou les couleurs pastels pour Patio de la Alberca, (1917, MS) ou The Pool of the Alcazar, (1918, MS). Les jardins fleuris cloturent l'oeuvre avec le frémissement de la lumière, Garden of the Sorolla Residence, (1920, MS).

Expositions : 1879, Exposition régionale de Valence ; 1892, exposition internationale, Munich ;  1893, biennale de Madrid, et salon international, Paris ;  1906, Georges Petit, Paris, (P) ; 1908, Grafton, Londres, (P) ; 1909, Hispanic Society of America, New York, (P) ; 2011, El Modernismo, L'Hermitage, Lausanne, et L'Espagne entre deux siècles, Orangerie des Tuileries, Paris, (G).

Musées : Musée Sorolla, Madrid.