Fiche de présentation

SANDORFI, Istvan ou Etienne

né le 12 juin 1948 à Budapest, Hongrie ; 19561958, séjourne en Allemagne ; 1958, s'installe en France ; passage par les Beaux-Arts, chez Chapelain-Midy* et Arts décoratifs de Paris ; 2007, meurt le 26 décembre d'un cancer.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Il commence à peindre dès 14 ans, inspiré par le XIXe siècle. Dans les années 70, il n'use que de très gros plans, séparés de tout environnement, d'une grande précision : mains gercées, gencives irritées, ongles gris, visages rougis, monstruosités de l'art corporel* sont saisis sur la toile dans des dimensions de loin supérieures aux naturelles, et elles provoquent l'hallucination par des détails insolites et troublants, comme cette paire de chaussures d'enfant sur un nez. Quinze ans durant, il se limitera pour l'essentiel à des Autoportrait, où la tragédie de la condition humaine est confirmée par les sévices du régime dont il est issu. Depuis la fin des années 1970, il reste fidèle aux grands formats, aux figures grandeur nature de noirs et de blancs, solitaires même lorsqu'elles sont deux, au visage angoissé par l'attente d'une catastrophe imprévue, enfermés dans leur univers clos. Et d'abord ce sont des dédoublement de partie de mêmes nus masculins, qui semblent donc bouger, Portait éphémère, (1979) ou L'Esquive, (1980). Dorénavant, il s'agit de la femme. Les corps sont partiellement enfouis dans des drapés et se détachent avec leur précision implacable sur un décor dépouillé, reproduit avec un perfectionnisme léché. Le cadre est celui de l'atelier, avec ses châssis encore nus, ses murs tachés et se fenêtres délavées. Et soudain, le peintre réapparaît qui lâche un détail de trait seulement ébauché, une légère coulure de matière, une balafre derrière le sujet, pour affirmer qu'il ne s'agit pas de la transposition photographique des choses, mais que l réalité, fût-elle fidèle jusqu'à l'illusion, est autre dans son désespoir et son inquiétude. Il reproduit une famille bourgeoise du XIXe siècle et dans le groupe sépia, se faufilent deux descendantes contemporaines et "libérées", Quo Vadis, (1999). Il est également l'auteur de natures mortes. Il peint plusieurs toiles simultanément, après avoir photographié son sujet, pour laisser le séchage faire son oeuvre avant d'appliquer les glacis entrecoupés de brossages qui rendront la toile lisse.

Expositions : 196, gal. des Jeunes, Paris (P) ; 1976, Buchholz, Munich, (P) ; 1988, Louis Meisel, New York, (P) ; 1994, Jane Kahan, New York, (P) ; 2006, Meyer Le Bihan, Paris, (P).

Rétrospective : 1988, Abbaye des Cordeliers, Châteauroux.