Fiche de présentation

RIVERA, Diego

né le 8 décembre 1886 à Guanajuato, Mexique ; 1896-1902, académie San Carlos de Mexico ; rencontre Posada qu'il considère comme son maître ; 1908-1909, académie San Fernando, Madrid ; 1911-1921, séjourne à Paris ; 1911, épouse Angelina Beloff*; 1915, liaison avec le peintre Marevna Vorobev-Stebalska ; 1921, rentre au Mexique ; 1927, voyage en URSS ; 1929, épouse Frida Kahlo* et se sépare du parti communiste ; 1930-1933, vit aux Etats-Unis, Californie, à Detroit, et à New York ; 1939, divorce de Frida Kahlo ; 1940, l'épouse de nouveau ; 1957, meurt à Mexico dans sa résidence-tombeau créée en 1942 et remplie de sa collection d'objets précolombiens.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Il est l'un des grands muralistes* mexicains, avec Orozco*, plus tragique et plus expressionniste*, et Siqueiros*, plus mouvementé. Sa particularité, c'est de trouver dans les idées révolutionnaires " les lendemains qui chantent " plutôt que les exactions qu'elles répriment et de les traiter placidement dans un graphisme précis. Ses murals* sont, pour le peuple illettré, l'équivalent des vitraux de nos cathédrales qui, au Moyen Âge, déclinent le catéchisme.
Son passage par Paris le fait quitter un paysagisme du genre école de La Haye, pour Paysage au lac, (1900) - qu'il retrouve en 1956 avec Coucher de soleil, (1956, Mus. Dolores Olmedo, Mexico, ou DOM) et et Autoportrait, (1907, ibid.), -, ainsi que des réminiscences du Greco, La Cruche, (1912), pour entrer de plein-pied dans le cubisme*. L'analytique d'abord, Vue de Tolède, (1912), Nature morte à la balalaïka, (1913), Portrait de Me Zetlin, (1916) ; le synthétique ensuite, Dernière Heure, (1915, MET) ou Nature morte à la maiso verte, (1917, SMA) ; le post, Nature morte, (1913, ERM) ou La Tour Eiffel, (1914). Il croise le cubo-futurisme*, Soleil déchirant la brume, (1913, DOM), et la géométrisation des vastes paysages, Fontaine près de Tolède, (1913, ibid.).
Le réalisme vériste* se retrouve dans les portraits, que ce soit dans Le Mathématicien, (1919, ibid.) ou dans Autoportrait, (1941, ibid.), le surréalisme* dès Paysage aux cactus, (1931, MET), anthropomorphes déployant leur ombre, Nuit des radis, (1946) ou La Tentation de saint Antoine, (1947, MAMM). L'influence cubiste* demeure en ce qu'elle lui apprend la simplification des formes et le sens de la structure, qualités nécessaires à de grande compositions et il en peint 6,730 m2 : le premier des murals* historiques c'est celui de l'amphithéâtre Bolivar de l'École nationale de Mexico, La Création ; (1922), le dernier, Mosaïque, (1956, résidence de Dolores Olmedo, Acapulco). Pour la Chapelle de Chapingo, (1926-1927), le symbolisme n'est pas seulement celui du sujet mais également, dans une certaine mesure, celui de la manière. Ces compositions ne manquent pas de caractère didactique, à la manière du réalisme socialiste*,mais leur puissance le transcende. Dans une profusion d'ensemble, il garde le sens de l'effet immédiat. Il veut surtout faire de l'indianité un nouvel évangile, le peuple assurant sa propre rédemption. Aux États-Unis cependant, en 1933, une importante commande du Centre Rockfeller pour Radio City est détruite au motif de la présence d'un portrait de Lénine, accompagnant celui de David Rockfeller, même si sont acceptées les images de Marx ou des déclarations d'athéisme ; elle est ensuite reconstituée au Mexque par l'auteur.
En conséquence, il crée des murals transportables. C'est le peuple indien qu'il extrait de ses fresques pour le mettre au centre de sa peinture de chevalet, dans des formes simplifiées, nettes, et surtout une mise en page symétrique, Le Jour des fleurs, (1925, LACMA), Vendeuses d'arums, (1943, MET), Flower Festival : Feast of Santa Anita, (1931, MoMA), Agrarian Leader Zapata, (1931, MoMA) et le très reproduit Porteur de fleurs,(1935, MMSF). Le Portrait de Dolorès Olmedo,  (1935, DOM), ou celui de Natasha Gelman, (1943, MET), indiquent qu'il ne rechigne pas à mettre son art au service du beau monde, estimant qu'il se peut que la bourgeoisie ait bon goût. D'un style inhabituel, Portrait de femme, (1938) à la manière, dépuillée cependant, de l'art-déco*.
Ses portraits sont caractérisé par la franchise des couleurs et la construction qui suit toujours quelque plan géométrique, trapèze pour Ruth Rivera, ou demi-cercle pour Phyllis Dobson, (1943, Fondation pour la culture, Hawaii) ; triangle encore pour L'Atelier de l'artiste, (1954, Crédit public, Mexico). Il reprend des murals amovibles, Cauchemar de guerre, rêve de paix, (1952, disparu), peint sous le choc de la guerre de Corée. et Glorieuse victoire, (1954, MAPP), illustrant un coup d'Etat au Guatemala.
En 50 ans, il se livre à des travaux d'illustrateur, de dessins faits de simples lignes, pour le ministère de l'éducation nationale, à des couvertures pour Minotaure, la revue d'André Breton*, en passant par l'illustration du poète yidish, Isaac Berliner.

Expositions : 1906, Académie San Carlos, Mexico, (G) ; 1907, Veracruz ; 1910, Salon des Indépendants, Paris ; 1914, Berthe Weill, Paris, (P) ; 2007, Palais des Beaux-arts, Mexico, Dolores Olmedo Museum, ainsi qu'en 3 autres lieux et à Guanajuato.

Rétrospective : 1949, Palais des Beaux-Arts de Mexico ; 1984, Phoenix Art Museum ; 1986, Detroit Institute of Arts ; 1987, Reina Sofia, Madrid ; Kunsthalle, Berlin et Hayward, Londres.

Lieux publics : Palais présidentiel , Mexico, Histoire du Mexique de de la conquête à 1930