Fiche de présentation

RAINER, Arnulf

né le 8 décembre 1929 à Baden, Vienne, Autriche ; 1949, Ars appliqués et Beaux-Arts de Vienne, où il ne fréquente que quelques jours ; 1948-1951, rencontre le surréalisme*; ca.1960, commence une collection d'oeuvres dites d'art brut*, peintes en asile psychiatrique, atteignant, en 2005, plus de 2000 pièces ; 1966, expérimente le LSD, à la clinique de Lausanne ; 1967, s'installe à Vienne ; 1973-1985, collabore avec Dieter Roth*; 1981, enseigne aux Beaux-Arts de Vienne ; est élu membre de l'académie de Berlin ;  2004, docteur honoris causa en théologie de l'université de Münster; vit à Vienne et en Haute-Autriche.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Dans son catalogue de la rétrospective du Centre Pompidou, en 1984, Rainer qui écrit beaucoup sur lui-même et sur son oeuvre déclare avoir détruit toutes ses oeuvres antérieures à 1953, et en avoirdétruit beaucoup d'autres en 1957. Néanmoins, il en reste assez pour les présenter à la rétrospective des musées royaux des beaux-arts de Belgique en 1987. C'est d'abord le surréalisme aquatique des dessins noir et blanc, de bord à bord, fouillés à l'extrme et tout grouillant de larves, d'argyronètes, de blattes, d'étoiles de mer, Fond de mer, (1950). Mais, Micro-micro, (1951), qu'est-ce, sinon du Tobey* ? Vertical, (1952), qu'est-ce, sinon du Hartung* ? Et Disposition centrle, (1951), qu'est-ce, sinon du Mathieu* ? Tenté par l'art corporel*, il se met en scène, Autoportrait de l'artiste mort, (1955), et grimace devant le Photomaton, Automaton, (1968), et ainsi de suite jusqu'en 1974. À compter de 1957 Rainer se voue à une peinture qui parle de souffrance, de torture et de mort, de laideur aussi, puisque l'artiste déteste la beauté, de dérision enfin. Sa technique est élaborée du temps qu'il devait acheter aux enchères les toiles des autres pour s'en srvir comme support; elle consiste à recouvrir partiellement ou totalement des photos, des croix de contreplaqué, des masques mortuaires, voire, dit-on, des toiles de Sam Francis*, Mathieu ou Vasarely* que les artistes lui auraient confiées; il commence ce " recouvrements " en 1952, les continue sur de simples lattes, jusqu'à Momies noires, (1980). L'Autoportrait, (1960) est la première oeuvre " biffée ". Viennent ensuite, de 1956 à 1961, des oeuvres " recouvertes ", monochromes noirs apparnts dont un angle est épargné, Noir, (1961, KBo), pastiche d'Olivier Debré*, de 1956 à 1974, de 1980 à 1986, des séries de croix, des grecques et des latines, des potencées, Verticale, (1963, MMKW), d'autres aux formes incertaines, (19701976), chevelure ou montagne, maculées de couleurs tragiques ou de goudron, parfois frappées d'un coeur informel, d'un Christ de métal, ou d'une photo de l'artiste au sommet du gibet, à moitié enfouie, Wine Crucifix, (1957-1958, Tate). Croix,/IT> (1959, MNAM), montre une tête de Christ faite d'épis (et d'épines) noirs disposés en bouquet touffu. L'année 1969, il dessine sous LSD. Puis vient la photo, qui servit d'abord à l'exhibition d'art corporel, six oeuvres, deux par deux, Death Mask, ace-Farce, Body Language, (1971-1978, Tate), mais ensuite, cette photo devint le support et la matière même de l'oeuvre d'art, transformée par un graphisme en liane, acéré et cinglant, Cri,(1970). Souvent ces autoportraits tiennent lieu de caular, Comme un poulet, (1971-1973), alors on voit la photographie rehaussée des couleurs allemandes noir, jaune, rouge. Il s'attaque à d'autres que lui, Messerschmidt (1976-1978), par exemple, son prédécesseur et son inspirateur, Sourire d'amur, (1977) ou Le Triptyque d'Issenheim de Grünewald (1981), comme s'il fallait lui conférer un poids supplémentaire de tragédie. Hiroshima, (1982), photos du site anéanti surmonté d'un champignon graphique. Autre avatar des figures ransfigurées, et peut-être le plus important, c'est celui des masques mortuaires, voire des charniers. En les recréant par la peinture ajoutée, Rainer leur confère comme une survie graphique (1978-1984), Chopin, (1978), Benjamin Disraëli,Tirs, mains levées, (1976), tout dégoulinant de rouge sanglant. On citera la peinture avec les doigts, les mains et les pieds, de 1973 à 984, qui donne des oeuvres griffées en éventail, ressortissant à quelque abstraction* lyrique et primitive. Enfin, des pastiches de Goya,Visages avec Goya, (1989, VP), et la transgression de planches originales d'une édition de Racine de 1877, annlées par des coups de pastels vifs, graphismes étudiés quoique informels, qui mettent en scène (1991). Un monochrome noir épaissement granuleux n'épargne que deux angles opposés, Terre noire, (1994). Il reprend le thème des masques, mais cette fos ce sont des insertions de véritables objets africains au centre d'un débordement de couleurs, (2004-2005).

Expositions : 1952, Gal. Kleinmeyer, Klagenfurt; 1976, 1995, Stadler, Paris (P); 2006, Lelong, Paris, (P), 2009, Thaddaeus Roppac, Paris, (P).

Rétrospective : 1971, Kunstverein, Hambourg; 1977, Kunsthalle, Bene; 1980, Nationalgalerie, Berlin; 1984, centre Georges-Pompidou, Paris; 1987, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles.

Musées : musée Arnulf-Rainer, SoHo, New York.