Fiche de présentation

MALAVAL, Robert
né le 29 juillet 1937 à Nice, Alpes-Maritimes, France ; 1958, rencontre le galeriste de Vence, Alphonse Chave qui l'incite ; 1964, s'installe à Paris ; 1980, se suicide, à Paris, d'un coup de carabine, le 8 ou le 9 août, au son d'une musique de Richard Hell.
Type(s) : Artiste
Technique(s) :
Affichiste
Présentation : Sa démarche est à la fois concrète et contestatrice. En 1955, il vend aux terrasses des cafés parisiens des lavis.
Il commence, de 1958 à 1961, à peindre des paysages fragmentaires et imaginaires de tonalité bitumeuse, dans la foulée du Dubuffet* de 1952, du Prassinos* de 1960, ou du Piaubert* des années 40. Ses noirs et ses gris, ses bitumes, ses rouilles, organisent les détails de la nature de manière assez symétrique, régulière, Paysage,(1960).
De 1959 à 1969, il se voue à l'Aliment blanc, mousse blanche, bougie coulée, polyester immaîtrisable, qui sourd en boyaux lovés, en gargouillements, des toiles comme des meubles ou des objets alambiqués (au figuré comme parfois, au propre), pour montrer la prolifération de celles-là et la décrépitude de ceux-ci. Ce n'est pas le blanc de Manzoni*; c'est un blanc cireux que le temps use et empoussière, Grand Aliment blanc, (1962, MNAM) ou Germination, fauteuil Louis XV, (1963, FNAC). Fermentation visqueuse et sécrétions morbides, ll montre ce qui se produit au plus profond de l'être sans qu'il s'en aperçoive. En 1961 et 1962, il réalise des reliefs de papiers moulés selon une technique propre aux carnavaliers de Nice ; de 1962 à 1968, la forme humaine, et surtout le visage, apparaît dans des dessins proches de la BD* ou de la publicité, non sans détermination érotique, Rampe Schoelber, (1964, MAMAC), sept bras entrecoupés de chiffons se tiennent l'un l'autre, le long d'une rampe. Cent Demi-Heures de dessins quotidiens, (1969) se limite à des variations sur des carrés et des pointillés les envahissant plus ou moins. On se trouve dans la stricte abstraction* géométrique.
La démarche chromatique change à compter de 1965 : le violet pâle, mièvre, domine pour des moulages de corps nus, La Dormeuse, (1965, MAMAC), entiers ou fragmentés, produits en multiples de grande série, croyant que l'abaissement du prix accroîtra la demande. Des toiles à la silhouette projetée sont de la même veine, Bernadette Lafont dans le rôle de Caligula, (1967, mus. de Calais).
La démarche graphique change, elle, à compter de 1972 : il abandonne définitivement la figure. Il peint des motifs décoratifs répétés comme pour signifier un papier peint acide ou pastel, Bleu méditerranée, (1972-1973), cercle pailleté dans carrés bordés, soigneusement rangés. Puis des ciels bleus aux traits lyriques, avec des traînées rouges de comètes parsemés de "jelly-beans", Multicolore, (1972, MBATo), de strass stellaires dont il fait un usage abondant au point de s'y assimiler. Nuages rouges, (1974, MAMAC), ou Java des comètes (1974, MAMAC), feux d'artifices ou brimborions de carnaval, c'est selon, Sang viennois, (1974, MPA), et son chromatisme atteint l'opposé de la rudesse de ses débuts. Si Kamikaze Rock, (1977, FNAC) n'est que balafres désordonnées, argentées et scintillantes sur noir, Tequilla, tout aussi brillant, est plus structuré en une sorte de paysage non-figuratif allongé entre deux bandeaux aux motifs réguliers. Il conjugue le lyrisme à l'ordonnance de la symétrie, Linda velours, (1980, MAMVP), suite de carrés pivotés sur un angle, cette année durant.
Enfin, il conçoit des installetions* relaxantes comme ces transats, accompagnés de vidéos* et de magnétophones en demi-teintes, installés dans le forum des Halles lors de son inauguration.
À chacune de ses étapes, il personnalise la percée d'un prédécesseur.
Expositions : 1961, Chave,Vence, (P) ; 1992, Eric Touchaleaume, Paris, (P) ; 2005, Palais de Tokyo, Paris, (P).
Rétrospective : - 1995, Musée d'Art moderne et d'art contemporain, Nice ; 2009, Musée des Beaux-arts, Angers.
Musées : Musée d'Art moderne et contemporain, Nice, quatre oeuvres des années 1960.