Fiche de présentation

LOUTREUIL, Maurice-Albert

né le 16 mars 1885 à Montmirail, Sarthe, France; clerc de notaire au Mans ; 1910, s'installe à Paris ; est refusé aux Beaux-Arts ; 1911, vit de caricatures ;  s'intègre au groupe de l'école de Paris* à Montparnasse*, l'un des seuls Français d'origine ; 1914, poursuivi pour insoumission, bénéficie d'un non-lieu ; 1917, séjourne en Tunisie ; 1918, à Cagnes-sur-Mer ; 1919, à Céret, avec Kremègne*; 1923-1924, voyage au Sénégal ; 1924, incendie de son atelier; 1925, meurt le 21 janvier à Paris, à l'hôpital Broussais, de tuberculose, syphilis et cirrhose; est enterré à Chérancé, Sarthe. Son héritier est Christian Caillard*.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Il entre en scène avec La Conversation sous les platanes, (1919), trois plans, femmes, arbres, maisons, tout en verticalité. Il est représentatif de cette école de Paris, à laquelle il s'intègre : le fauvisme* est passé par là, Bellevilloise au chapeau blanc, (1920), ou Jeune fille assise dans un hamac, (1921) ; la contemplation de Cézanne, Jeune fille au hamac, (1921), la division de la touche et la palette enracinée, l'expressionnisme* aussi avec ses teintes olivâtres, chéries par les peintres ashkénazes qui fréquentent à Montparnasse*. Femme à sa toilette, (1922), cercles de la tête et des seins, ligne ondulante des cuisses, ou Nu au tuyau de poêle, (1923). Le trait est ferme, allongé, non torturé; c'est la palette qui le rapproche de ses amis Kremègne et Kikoïne*, les couleurs olivâtres, celles de la nature - le végétal - et du minéral cuivré ; rarement la couleur chair, le rose ou le rouge interviennent, et quand ils le font, c'est à titre de timide contrepoint. En revanche, les cernes fauves accompagnent les modelés. Les sujets sont confondus dans les plans, Nature morte au fiasco de Chianti, Irène Champigny dans l'atelier, (1924, MNAM), où l'amalgame est fait entre sujet et fond, par le truchement des mêmes tonalités. Plus rarement, à cette même dernière époque, il use de la solution de continuité des couleurs, laissant la toile, écrue ou enduite, apparaître. Lorsqu'il saisit les arbres du Pré-Saint-Gervais, c'est en hiver, et leurs branches dépouillées deviennent le grillage au travers duquel on voit le jardin. Son oeuvre peint compte 335 numéros.

Expositions : 1912, Amis des arts du Maine ; 1913, Société nationale des Beaux-Arts, Paris ; 1920, Devambez, Paris ; 2006, Musée du Mans, et Musée d'art moderne, Céret, (P).

Rétrospective : 1937, Petit Palais, Paris ; 1985, Musée du Mans ; 1986, Musée de Saint-Denis ; Salle des expositions, Moscou ; Maison des Peintres, Leningrad ; 1988, Salon d'Automne, Paris ; 1989, Palais Carnolès, Menton ; 1994, Musée Bourdelle, Paris.

Citation(s) : On a dit :
-  Si le Bouddha a raison, si ce qui importe le plus en toute chose, c'est le " ah! " qu'elles nous font faire, il m'arriva bien deux ou trois fois de prononcer ou de retenir ce " ah " [...]. En cette basse époque qui est la nôtre où tout est profit et marchandise, il semble qu'il ait été réservé à quelques peintres pauvres de maintenir les vraies valeurs et de garder le culte d'un travail gratuit en vue de rien d'autre que le plaisir et la beauté.  (Jean Guehenno).