Fiche de présentation

LINDNER, Richard

né en 1901 à Hambourg, Allemagne ; mère américaine ; 1905, la famille s'installe  à Nuremberg ; 1913, sa mère y tient un commerce de corsets ; 1922, études de musique à Nuremberg ; 1924, Munich ; 1925, Beaux-Arts et Arts appliqués de Munich comme graphiste ;  1927, vit à Berlin ; 1929, à Munich ; 1930, épouse la graphiste Elisabeth Schülein ; 1933, arrive à Montparnasse*; 1939, interné dans le camp de Villemalard en tant que sujet ennemi; 1941, gagne New York ; décorateur, affichiste, maquettiste, illustrateur ; 1950, se consacre à la peinture ; 1962, abandonne la publicité ; 1952-1965, enseigne au Pratt Institute de Brooklyn ; 1969 épouse l'artiste française Denise Kopelman, (1942-1985) ; 1973, vit partiellement à Paris ; 1978, meurt en avril à New York, d'un arrêt cardiaque.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Dans les années 1930, il peint portraits et scènes de genre dans un style faussement naïf*, avec aussi une arrière-pensée vériste*, Sans titre, (1938), scène de bordel, ou Sans titre, (1944), un homme tenant une poupée. Durant son séjour à Montparnasse, il découvre le machinisme et ces images de Léger* lui demeurent en mémoire. En Amérique, il cousine avec le pop* et sert de pontifex, de faiseur de pont, entre les souvenirs de l'Europe et la vie américaine. Ceux-là sont habités par des enfants replets, au visage lunaire, tenant à la main un jouet, Wunderkind, (1950) ou Boy with Machine, (1955) ; par des femmes issues du cerveau de Sacher-Masoch, Femme aux éperons, (1973), corset, jaretelles, seins-pommes ou en coupelles, fesses proéminents, sexe accusé, bouche démesurée fendant le visage jusqu'aux oreilles, chevelure léonine et face à elles les raideurs mécanomorphes de l'officier prussien, Adam et Eve, (1970, MNAM), visage au masque de cuir, cachant quelque cicatrice de rixe, corps épais, tête rasée, nuque raide, costume à la coupe tyrolienne ; quelles idées se cachent donc derrière ces fronts obstinés, ces traits durs et cruels ? Il transpose ces figures dans l'Amérique de années 1930 et elles deviennent truands, feutre rabattu, cravate voyante, East Street, (1972, BvB), Rear Window, (1971, IVAM), confronté sans cesse à la prostituée, Uptown, (1968, GNMN). Le cirque est également un thème favori mais ses saltimbanques se confondent avec ceux de la rivalité, The Wheel, (1954). Les figures isolées ou plus souvent par deux, il les accompagne d'éléments géométriques allégoriques, Our Afternoon, (1958, MNAM), ou Pause, (1958), allant jusqu'à l'abstraction* The Entry, (1958) ; il les multiplie et les dispose en compositions plus complexes, The Meeting, (1953, MoMA), ou The Street, (1963, JD.). Léger lui revient en mémoire dans ses rares compositions non-figuratives, Construction, (1927 et 1929) et dans ses personnages métallisés, issus d'un assemblage d'éléments disparates découpés, dirait-on pour quelque monotype. La représentation du vêtement lui sert de langage punk avant la lettre : couleurs criardes et gadgets du milieu de la violence, domination de faux-durs. Il inspire Arroyo* qui lui rend hommage. Portraitiste, il se partage encore entre Europe et Amérique, Paul Verlaine, (1945), Napoléon, (1962), Double Ludwig II, (1974, GNMN) et d'autre part, Portrait of S. (1964), Marylin was Here, (1967) ou Allen Ginsberg, (1968).

Expositions : 1954, 1959, Betty Parsons, New York, (P) ; 1965, Claude Bernard, Paris et Galatea, Turin, (P).

Rétrospective : 1961, 1969, Cordier Warren, New York ; 1968, Hanovre, Baden-Baden, Berlin ; 1974, Musée national d'art moderne, Paris ; Boymans -Van Beuningen, Rotterdam, Zürich, Düsseldorf ; 1977, Musée d'art contemporain, Chicago ; 1979, Fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence ; 2005, Musée de la vie romantique, Paris, (P).

Bibliographie(s) : Werner Spoes, Catalogue raisonné des peintures,dessins et aquarelles, 1999, Preesel Munich, Londres, New York.