Fiche de présentation
LA PATELLIÈRE, Amédée de, ( Amédée Marie Dubois de La Pattellière, dit )
né le 5 juillet 1890 à Vallet, Loire-Atlantique, France ; 1909, atelier privé ; 1910, académie Julian, Paris ; 1914-1919, mobilisé aux armées ; 1920, retour à Paris ; 1929, enseigne à l'acdémie Ranson ; 1932, meurt le 9 janvier à Paris d'une infection généralisée ; est enterré dans le cimetière de Vaugrigneuse, Essonne.
Type(s) : Artiste
Technique(s) :
Peintre
Présentation : Durant sa courte carrière, il reste fidèle à sa vision du monde, celle d'un classicisme expressionniste* bien tempéré, Autoportrait, (1923). La Grande Baigneuse, (1924, MBALy) rappelle le Survage* de 1928, avec un drapé flou sur des rondeurs opulentes. Toile un peu isolée, puisque sa source principale d'inspiration sera le monde rural, son bétail, ses paysannes, ses champs, ses abreuvoirs en sous-bois, L'Abreuvoir, (MAMVP), et ses celliers dans la pénombre, Le Buveur dans le cellier, (1926, MNAM) ou La Vachère, (1928, MNAM). Son modelé possède une certaine détente alanguie qui contraste avec les éléments cubistes* de sa construction et avec la fermeté d'un pinceau à dominante grasse, brune, verte, bleu nuit, avec un éclat de paille ou de vieux rose. Les années 30 et 31, il construit des toiles horizontalement, avec des figures flottantes superposées. Certains détails s'inscrivent dans la tradition des natures mortes de Chardin dont ils ont la force. Une ironie rêveuse flotte sur ses toiles, un sourire énigmatique et retenu qui contredit ce que l'expressionnisme peut avoir de sombre et de viscéral. S'il peint durant ces années entre vache et cheval, omniprésents, il donne aussi des portraits de femmes, dans lesquels il s'autorise des couleurs plus heureuses, toujours contenues.
En 1927, il aborde des sujets mythiques et bibliques. À la fin de l'année 1928, et jusqu'en 1931, il peint des arlequins et des masques étranges, apportant à sa gravité paysanne une atmosphère onirique, Les Masques dans le jardin, (1929).De 1929, des tableaux en noir et gris. En 1930, une incursion chez les nabis et les no-impressionnistes*. Dans les grands panneaux décoratifs, comme ceux de sa maison de Vaugrigneuse; une certaine mollesse y relâche la rudesse modérée qui fait son talent et sa lointaine parenté avec l'expressionnisme flamand.
Son oeuvre peint compte environ 950 numéros.
Expositions : 1918, Sauvage, Paris, (P) ; 1922, Salon des Indépendants, Paris.
Rétrospective : Très nombreuses, de 1932, Bernheim, Paris, à 1973, Galliera, Paris, dont en 1945, Musée national d'art moderne, Paris : 1997, musée de Préhistoire régionale, Menton ; 2014, La Piscine, Roubaix.
Citation(s) : Il a dit :
- Je voudrais peindre dans une cave.
On a dit :
- Je me retrouve dans ses toiles, j'ai erré dans ce jardin [...]. Je comprends pourquoi ce simple adjectif " vert " éveillait un écho si étrange, si disproportionné, lorsque je le liais dans un poème des Contemplations ou des Fleurs du Mal. Vous vous souvenez ? " Ah ! Comme l'herbe est odorante/Sous les arbres profonds et verts! " ou encore " Mais le vert paradis des amours enfantines " [...]. L'espèce d'audace qui m'enchante c'est cette couleur inventée, ce vert que la nature ne connaît pas, cette profondeur glauque de la mémoire où gisent les maisons, les jardins et les êtres anéantis [...]. Il a fixé à jamais la teinte de ma forêt intérieure. (François Mauriac).