Fiche de présentation

KLAPHECK, Konrad

né le 10 février 1935 à Düsseldorf, Rhénanie-Westphalie, Allemagne d'un père professeur d'histoire de l'art ; 1946, son professeur de dessin au gymnase Humboldt de Düsseldorf lui demande de dessiner une vis en l'agrandissant ; 1954-1958, Académie nationale des beaux-arts de Düsseldorf ; 196, rencontre Richard Oelze* et commence à le collectionner ; 1979, enseigne aux Beaux-arts de Düsseldorf ; vit à Düsseldorf.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Après avoir subi les influences d'Ernst* et de Magritte*, de 1955, date le premier tableau, une machine à écrire qui fixe son style. Dès lors il continue à peindre les objets familiers du monde mécanique, technique, industriel, en les agrandissant bien plus que nature, en les mettant en perspective de manière à les rendre pondéreux, en ne retenant que les objets qui ont quelque temps d'âge, donc surannés, en les dotant de titres poétiques : ce sont les fraiseuses de La Guerre, (1965, KNW), la sténotypeuse des Avantages de la monogamie, (1964, KH.). La facture est réaliste*, précise, léchée; la palette favorise les couleurs neutres (à l'exception de quelques objets traités en pourpre éclatant) et glacées, relevées des seuls reflets métalliques. Avec le temps, il plonge dans le gigantesque, Le Succès et son prix, (1993) ou À l'âge de la violence, (1995), représentant respectivement un chariot de tournage cinématographique et un tracteur agricole, tous deux de grandeur nature. Si les déformations de la mise en page s'estompent pour plus de neutralité, les objets continuent à être magnifiés,dignes de figurer dans un univers prophylaxique. De grands dessins sur toiles ou sur papier-calque, en noir sur blanc, dans lesquels on peut voir des repentirs ou des traces d'anciennes oeuvres, anticipent les huiles, de même échelle; ils indiquent une préparation, réduite à une épure de dessin industriel. Avec Le Grand-Père pensant, (1996), il revient à la vieille machine à écrire de 1955 et referme (provisoirement?) une boucle. Depuis plus de quarante ans qu'il célèbre le compagnon de l'homo faber, il anticipe le pop*, restant à l'écart de la tendance dominante de la peinture de son pays. Brusque modification ; il traite maintenant de la figure, non sans la réifier, La Cuisine, (1997) ou Le Fauteuil, (2004) ; généralement mais non exclusivement, des nus obsessionellement précis, comme mannequins de vitrines, dans un environnement complexe qui ne cède jamais à la primauté du sujet. Il concède à la froideur quelque dégradés d'ombres voire de couleur arbitraire d'un visage de joueur de saxophone noir, After Practising, (2009).

Expositions : 1959, Schmela, Düsseldorf ; 1965, Sonnabend, Paris ; 1990, 2010, Lelong, Paris, (P).

Rétrospective : 2005, Musée d'art moderne et contemporain, Strasbourg.